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EDC de Casey

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Au sortir du Maturateur.

La naissance est un vain titre que le hasard procure. C'est par les sentiments qu'il faut être noble et grand: seule la vertu mérite l'admiration et le respect des hommes.
Ainsi naquit Casey, perdu et totalement esseulé au sortir du Maturateur. Il se retrouva dans cette chambre peu aseptisée et presque nu, seulement vêtu d’une rudimentaire chemise verte de patient, avec pour seules envies imminentes; consulter impérativement son dispositif AITL et cette inclination patriotique irrésistible. Il se massa machinalement la nuque en grimaçant à plusieurs reprises, tandis qu’une nouvelle sensation désagréable l’étreignit aux mollets. Des entailles plus ou moins profondes attestant d’une manipulation peu douce, de son clone.

Ma tête… que se passe-t-il ici, mais où suis-je…

A l’instar d’une intelligence qui vient au monde et qui s’éveille, il prit conscience de lui-même, peu à peu, avec cet horrible mal de tête qui ne le lâcha plus. Alors qu’il se frotta délicatement les paupières, il prit donc très rapidement connaissance du réseau matriciel à travers ce fameux AITL, objet pour le moins obscur. Telle la boite de Pandore, d’abord l’émerveillement total lorsqu’il posa ses brunes mirettes sur l’écran éclairé. Toutes ces informations à portée de main, sous ses yeux, ces gens qui vivaient leur vie dans cette cité immense aux ramifications multiples, ce besoin de se sentir en sécurité. Puis l’excitation première se dissipa pour laisser apparaître, au fond des marrons, une peur latente et indescriptible, celle de l’immensité insaisissable, d’un tout si vaste et complexe que sa propre existence en devint même futile, inutile. Il consulta ainsi de longs cycles durant, diverses rubriques, et notamment la très complète encyclopédie, une mine de farinium, si il en était, où il apprit une kyrielle d’informations. Enfin il prit connaissance de sa carte holographique, alors qu’il rangeait son AITL précieusement, et chercha les fameux points de chutes conseillés.

Bon, il faut que je sorte d’ici… Donc…voyons voir. Direction le CIPE…les STV. Je n’ai pas d’autres options, c’est visiblement tout indiqué pour les…N.I. Les Nemos Intras… Hmm…ma tête merde. Ce foutu mal de crâne est obsédant…et ne me lâchera plus jamais on dirait...c'est à se taper le crâne contre le mur...

Très vite, et au sortir du Centre Hospitalier, il se trouva à déambuler dans la rue, perdu, au milieu de la foule indifférente à son état, à sa condition de NI. Un NI n’existe pas n’est-ce pas. Au mieux c’était une main-d-‘œuvre docile et servile pour les STV et rien de plus. Il se retrouva, l’instinct certainement, dans un vieux rade miteux où il expulsa ses premières paroles. Poli et de toute évidence encore embrumé, il salua les présents. Le fatum l’amena à rencontrer Sayuri~52453, une jolie Vautour qui dégustait des rafraichissements avec son patron, un Orc imposant et fier, qui répondait au nom de Dagan. Très vite, Casey sympathisa avec eux. Il semblerait même qu'ils l’appréciaient d'une certaine manière, lui, le NI. La réciproque était assurément vraie. Le brun n’avait d’ailleurs aucun point de comparaison. Il devait créer ses propres sensibilités et dès maintenant. C’était pour lui des personnes très amicales, qui n’avaient aucunement rechigné à l’inviter à leur table. Car il avait fait plutôt, connaissance de l’effroyable indifférence des gens. Il n’était rien, et la foule bruyante et massive tel un flot ininterrompu, le lui faisait bien rappeler à chaque instant de son existence. L’enfer c’était donc les autres.

Bonjour messieurs dames…désolé… j’ai un foutu mal de crâne qui traine depuis plusieurs cycles…je suis totalement perdu… Quoi qu’il en soit… je m’appelle Casey… et je peux me caser là, ou là…où vous voulez, pour ne pas vous déranger.

Mais c’est qu’il est plutôt marrant et pas pleurnicheur pour un NI. Viens donc t’asseoir avec nous, on va t’offrir un Gluckoz’ et tu te sentiras mieux. C’est l’effet Maturateur, ça va te passer, t’en fais pas. Et lui c’est mon patron.

Salve…à toi jeune NI, les gens disent de moi que je suis un connard.

Oh…si cela veut dire que vous êtes une personne qui ne se laisse pas marcher sur les pieds, alors oui… je respecte le connard que vous êtes monsieur. Et… enchanté à vous deux. Je vous remercie…pour le shot et l’invitation à votre table cela me…requinque vraiment...me touche.

Et en plus il est intelligent!

Et poli, c’est rare ça!

Ainsi débuta la vie du brun, par tâtonnement et surprise. Au gré des rencontres et des situations, la voie s’ouvrait à lui pour écrire sa propre histoire qui ne faisait que débuter.

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