EDC de Callian~48825

Liens invisibles tissés, pourtant indissolubles de nos errances partagées, même lointaines. Je te sais opiniâtre, jamais tu ne me feras défaut. Et pourtant, mes yeux caressent tes mots, avides. Mon souffle se fige, court les lettres et les sentiments, les échanges et les silences. Un état d'anxiété, proche de l'asphyxie quand je ne connais plus de toi que la présence en creux, le vide au coeur et pourtant l'âme gonflée des émois inspirés par toi.

Quelle est donc cette douce folie esquissée ? Perchée sur mon meuble, je m'interroge et me demande s'il faut perdre pied. Aucune peur pourtant, juste une envie déraisonnable. Te voir. Te parler. T'apprendre enfin, la musique et nos refrains. Ma détermination se sclérose sur mes cris trop souvent silencés. Incompréhension du monde qui m'entoure, je me fais présence éthérée. Et c'est toi toujours qui me ranime, accrochant des buts et des choix sur le néant de la déception. Toujours. Encore, s'il te plaît.

Osé. J'ai osé t'écrire alors que la raison me disait simplement de me restreindre. Pourquoi ajouter des troubles au tableau complexe où tu évolues chaque jour. Pourquoi vouloir absolument y inscrire ma touche ? Sommes-nous un héritage, liées malgré nous ou est-ce plus ? J'ai parfois l'impression que nos idéaux se répondent, tandis qu'ils s'appelaient, crevant de se faire entendre, depuis l'aube des âges. Sa marque est encore là, il est vrai, mais nous dessinons à présent nos futurs composés, seules et non plus esseulées.

Alors t'écrire. Toujours. Encore. Pour ne plus être que spectatrice, être enfin l'instigatrice des folies vécues et partagées. Parce qu'il nous faut vivre encore et caresser l'absolu jusqu'au déraisonnable, pour être certaines de ne pas nous être un jour animées en vain.
Qui suis-je ? Pour moi ? Pour toi ? J'ai cessé ce soir de me poser la question. Est-il besoin pour respirer d'une définition encarcantée ? Est-il besoin de chercher à sembler alors qu'il suffit d'être ?

Vivre pour continuer à espérer. Vivre pour continuer à conjuguer nos errances à l'aune de nos destinées.

Jamais déchues. Jamais déçues.