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Collisions et Altérités
Vos altérités me fascinent, vos altérités me façonnent. Le temps implacable vous jette et rejette sur ma route, me poussant à me reconnaître en vous et vous en moi. Nous ne sommes que lentes constructions, vacillantes et pourtant toujours plus hautes, fortes de nos rencontres, de nos mots échangés. Suite de paroles qui s'élèvent en un chant, parfois cacophonique, parfois si harmonieux. Si la solitude est un havre, croiser nos errances m'est nécessaire. Je ne peux m'imaginer sans vous, que vous ne fassiez qu'écorcher la surface ou marquer ma chair au fer rouge de vos illusions. Vous êtes l'autre avec lequel j'entre en collision, bien malgré moi, bien malgré vous. Mais ainsi en décide le temps impérieux qui trace les chemins croisés, les noue et les délie à loisir, les fracasse ou les immortalise. Chacun, tous, un. Vous tous, coeur palpitant de cette cité aux innombrables voix, je ne puis me permettre le luxe de vous oublier. Ce soir, le canapé rouge est le décor de la réminiscence et ma mémoire glisse sur son velours synthétique, s'arrêtant soudain au détour d'une pièce oubliée. Petit morceau de souvenir qui sera jalousement conservé...
Le zinc claque tandis que la soucoupe se pose, je n'ai jamais été d'une délicatesse exemplaire à cette époque. Le jeune homme a la langue si bien pendue, je n'ai jamais ressenti une telle énergie chez quelqu'un, que je ne peux me retenir de l'interroger. Je ne comprends rien à ce qu'il fait mais sa seule motivation suffit à me faire sourire. Une énergie à revendre qui parfois s'essouffle dans le nuage de vapeur au-dessus d'un cafey. Quelques confidences glissées un jour, sur le ton du murmure, nous ne sommes guère des modèles de réussite amoureuse.
Je me demande si tu es toujours ainsi, ou si une énième rencontre a eu raison de cette énergie débordante. Peut-être me sera-t-il donné de le savoir, un jour.
Voile et dévoilement, elle s'avance, pâle silhouette au milieu de cette pièce devenue inconnue. Je ressens déjà les maux mais il me manque les mots pour savoir. Je ne te connais pas, non, pas encore, et pourtant il me semble que si, que ce croisement de nos douleurs était prévu par quelque morsure du destin. Mais je t'ai vue avant, dans ce même lieu, plus froide, plus vive aussi. Banalités échangées se sont muées en serments inviolables et je chéris ton altérité qui me rappelle tellement la sienne. Je connais l'odeur de ta peau et tu connais la mienne, ne pas nous savoir n'a en rien freiné la tendresse. Et pourtant, je souhaite t'apprendre. Le temps sera notre seul juge. Le temps, c'est ce qu'il me reste.
J'ose peu mais chacune de nos conversations me rassérènent et m'étoffent. Un respect immense me lie à toi. Pour toujours et tu le sais.
Deux nouveaux, voilà ce que nous sommes dans le théâtre de la MAR, qui en a connu bien d'autres avant nous. Les mêmes questions, la même insouciance. Le rire facile de ceux qui ne savent pas encore ce qui les attend. Il est grand l'androide, bien plus que moi et il a une fâcheuse tendance à la remarque sibylline. Mais on s'entend bien, on plaisante et on échange des coups, quoi de plus normal comme activité quotidienne ? Puis, les liens se distendent, certains changements de vie et de voie mais je veux croire que l'amitié est encore là, quelque part.
Oui, quelque part. Nos conversations sont devenues mutiques, encombrées d'un malaise accentué par la mort. Mais parfois, nos com' retentissent, et c'est nous au bout du fil, nous comme au début.
Un magasin la nuit, les néons qui palpitent et une politesse presque décalée. Elfique diraient certains. Mais ne sommes nous pas en perpétuel décalage, à parlementer sur l'existence afin qu'elle ait moins l'air de vouloir nous glisser entre les doigts ? Je cherche peut-être encore à te cerner, sans le vouloir vraiment. Me lier est devenu impossible... Ta haute taille me rappelle trop ce que j'ai perdu et du coin de l'oeil, je crois toujours saisir l'autre que tu ne seras jamais. Tes propres errances longues d'une centaine d'années t'ont rendu d'un égoïsme parfois affiché, mais souvent nié au détour d'une phrase. Je cherche à poursuivre une voie austère tandis que tu cherches à réveiller celle que je fus.
Mais ce sont les collisions qui justement achevèrent de l'enterrer. J'ai vu disparaître celle que j'étais sans une once de regret, car parfois la vie vous emmène et vous découvre à vous-même.
Le champ de bataille du CM. Je n'ai que trop peu parlé à celle qui dirigeait avant et toi, tu as une réputation de brute. Mais j'ai appris depuis longtemps à ne pas me fier aux on-dit. La rencontre par com', politesse affichée, étonnante même. Découlant un jour sur une confession. Qui fait écho à ces mêmes paroles d'un gnoll ayant perdu la mémoire. Je ne peux que me sentir touchée, dans l'état de deuil où je me trouve alors je range définitivement les a priori. Si tu insultes parfois le monde entier, je n'en fais pas partie et cela me fait doucement sourire. Et puis les énigmes sorties de nulle part, j'aime. Les conseils aussi, je les suivrai.
Toujours des routes étranges qui mènent à des personnalités marquées et marquantes. Lever le regard et oser affronter celui d'un autre, croulant sous le bagage qu'il porte depuis l'aube de son propre chemin.
C'est cela qu'on appelle une sorte de château n'est-ce pas ? Pierre et acier, le décor et les yeux. Je ne devrais pas me trouver là, je crois, j'ai l'impression d'être décalée mais n'est-ce pas ainsi que cela a commencé ? Naissance de conversations sur le monde et la guerre, d'un projet pour le sacrifice consenti. Je veux croire vos paroles mais je ne peux être totalement d'accord avec ce que vous avancez. Idem en ce qui vous concerne, je l'imagine aisément. Mais la valse a commencé, celle qui ouvre un tout nouveau chemin, une nouvelle voie qui me semble être la bonne. Votre orgueil est à l'aune de votre esprit bien fait et de votre vision. Je respecte de telles convictions.
Les égos s'entrechoquent, créant mots et musiques sur une partition ininterrompue. Parfois cette trame nous emporte et parfois elle nous étouffe. Et rarement, elle nous libère...
Un bar au hasard, parce qu'il faut bien boire et manger... Deux elfes en pleine discussion : elle est excessivement belle, lui a quelque chose d'attirant. Elle m'offre un sourire qui m'entoure de sa gangue protectrice. Lui m'offrira ses bras, mais cela se jouera bien plus tard. Le temps que les plaisanteries se goûtent, que l'humour prenne ses marques et qu'au détour d'une phrase, l'invitation soit lancée. Tes bras, je m'en souviens encore comme d'un mirage lointain. Je m'en souviens comme d'un temps à la fois doux mais révolu. Il m'a fallu quitter ce carcan, il m'a fallu me libérer, même de l'amour. Et pourtant, je regrette la peine occasionnée.
Les choix naissants de nos rencontres et accouchants parfois dans la douleur de nos transformations, brutales mais si prisées dans un monde où tout semble tourner au ralenti. Les minutes s'égrainent sur le canapé rouge tandis qu'un sourire étire ma bouche un instant, repensant aux promesses échangées.
Une silhouette sur un over. Je me suis arrêtée en bas d'un immeuble qui en son coeur renferme ce que j'appelle chez moi. Une pièce dénudée et froide, où il n'y a rien mais qui me permet d'avoir pour un temps l'illusion de faire partie du monde qui m'entoure. Elle me salue et s'arrête pour échanger quelques paroles, quelques mots qui ne découleront que sur des saluts polis lorsque nous nous croiserons ensuite. Au bar, surtout, où elle boit de l'eau, toujours. Puis dans cette autre vie qui fut la mienne, quand le "elle" devint "tu". Tu m'entraînes, tu me guides mais tu es surtout ma soeur. Je connais tes humeurs, je connais tes doutes que tu repousses avec cette mine fière et cet air parfois bravache. À jamais je te porte dans mon coeur car tu es là, toujours, avec les bons mots et les bons gestes. Confiance s'est liée, mais beaucoup plus que cela également.
Ma famille, c'est ce que tu représentes et je ne croyais pas en avoir jamais une. Ni en consentir le besoin. Mais les hasards font naître des envies, des envies dévoilées, des envies parfois sorties de l'éther.
Un masque, un entraînement, un humour qui s'approche du mien. Un vautour doué en informatique, un peu hâbleur et voleur sur les bords. Quelques phrases de réconfort, je n'en demande pas plus. Je ne sais si nous aurons l'occasion d'échanger de nouveau, je crois que j'aimerais mieux te connaître. Peut-être qu'au détour d'une rue ou alors dans le CM tu seras là et que nous reprendrons nos conversations interrompues.
Les collisions, consenties ou non, appelées ou désavouées, merveilles d'inconnu. J'aime croire qu'il s'agit du destin sans trop y songer cependant, car garder la maîtrise des choses fait tout.
Tu entres. Le bar est bondé. Ton regard, ton aplomb. Ma raillerie, mon trouble. Emmène-moi sur les sentiers de tous les possibles, je te suivrai, je l'ai su au fond, dès que je t'ai vu. Des mots écrits en mots prononcés, des silences partagés en douleurs honnies, tu as balafré mon propre chemin. Aucun retour en arrière, la brèche est là. J'ai consenti à la collision, je l'ai appelée de tous mes voeux et mes cris étouffés, sans m'en apercevoir, sans vouloir regarder. Viens, échangeons de nouveau mots et silences, transfigurons-les pour arriver au même point certes mais pour renaître encore et avoir le plaisir de la découverte de nos failles et de nos forces. Goûtons une nouvelle fois au charme des premiers tâtonnements. Faire le chemin en arrière avec toi, échanger encore ce regard, vivre les prémices. Revivre les bruits, redire les mots, retourner contre tous et aller contre toi.
L'autre, celui qui n'est pas soi mais qui l'est à la fois. Celui qui inspire le dégoût ou l'empathie la plus vive. Autre, tous, un. Confondons encore nos chemins pour en tracer de nouveaux, de plus sauvages ou de plus doux.
Merci.
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18 Avril 2014
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