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Le désir est mort
Callian > Message sortant
-- Message en cours de transmission... Message en attente... Message en cours de transmission... Échec. Correspondant inconnu --
Me voilà recroquevillée au fond du sous-sol, au milieu des effluves d'huile de moteur et de l'âcreté de l'humidité. Tu me dis de me relever et d'aller m'entraîner et je te réponds à haute voix depuis tout à l'heure. Ma voix me semble désincarnée par la peine et elle résonne jusqu'au plafond de béton, me renvoyant ma propre déchéance. Tu sais, Pistache n'a pas été long à comprendre que l'insigne que je portais était en mémoire de toi. Il semble t'avoir bien connu. Même si tu me dis de ne pas me fier et de faire attention. Je souhaite le croire car le côtoyer c'est rencontrer un pan de ton passé et essayer de construire un avenir. Il m'a demandé ensuite si j'avais été l'une de tes amantes. Je suis restée stoïque. L'être eut été... Je ne sais pas. La complétion d'un désir avec l'arrière goût d'une faute. Je t'ai aimé d'une façon dévorante, à l'aune de mon admiration pour toi. Je t'aime encore. Le soupçonnais-tu seulement ? Tu me dis que ce n'est pas important, éludant comme toujours dès lors que nous approchons d'un quelconque sentiment. EveR m'a dit que j'étais certainement la femme que tu aimais. Je me demande aujourd'hui si ce n'était pas elle cette femme justement et qu'elle a abdiqué sa place pour me la donner afin que je vive ainsi mieux mon deuil. Il me faut lui parler, lui parler afin de cesser pendant un instant de parler avec les morts. Les morts sont froids... Aussi froids que les désirs étouffés par leurs cadavres. Tu étais ce que je désirais. Le désir est mort, ne me reste que ton enseignement. C'est ce que tu voulais, oui bien sûr que c'est là ce que tu as voulu. Car tu sais bien pourquoi je suis recroquevillée, ce soir, dans cette pièce aussi froide que toi. Tu ne le sais que trop bien. Le désir est mort, oui, car c'est toi qui l'as tué.
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Me voilà recroquevillée au fond du sous-sol, au milieu des effluves d'huile de moteur et de l'âcreté de l'humidité. Tu me dis de me relever et d'aller m'entraîner et je te réponds à haute voix depuis tout à l'heure. Ma voix me semble désincarnée par la peine et elle résonne jusqu'au plafond de béton, me renvoyant ma propre déchéance. Tu sais, Pistache n'a pas été long à comprendre que l'insigne que je portais était en mémoire de toi. Il semble t'avoir bien connu. Même si tu me dis de ne pas me fier et de faire attention. Je souhaite le croire car le côtoyer c'est rencontrer un pan de ton passé et essayer de construire un avenir. Il m'a demandé ensuite si j'avais été l'une de tes amantes. Je suis restée stoïque. L'être eut été... Je ne sais pas. La complétion d'un désir avec l'arrière goût d'une faute. Je t'ai aimé d'une façon dévorante, à l'aune de mon admiration pour toi. Je t'aime encore. Le soupçonnais-tu seulement ? Tu me dis que ce n'est pas important, éludant comme toujours dès lors que nous approchons d'un quelconque sentiment. EveR m'a dit que j'étais certainement la femme que tu aimais. Je me demande aujourd'hui si ce n'était pas elle cette femme justement et qu'elle a abdiqué sa place pour me la donner afin que je vive ainsi mieux mon deuil. Il me faut lui parler, lui parler afin de cesser pendant un instant de parler avec les morts. Les morts sont froids... Aussi froids que les désirs étouffés par leurs cadavres. Tu étais ce que je désirais. Le désir est mort, ne me reste que ton enseignement. C'est ce que tu voulais, oui bien sûr que c'est là ce que tu as voulu. Car tu sais bien pourquoi je suis recroquevillée, ce soir, dans cette pièce aussi froide que toi. Tu ne le sais que trop bien. Le désir est mort, oui, car c'est toi qui l'as tué.
Menteur !
Ma voix tourne, tourne encore, résonne vers le plafond aux néons blafards et se brise sur les arêtes tranchantes du béton. Ma colère est insoutenable depuis que je suis revenue de ce tête à tête avec Pistache. Comment as-tu pu seulement me mentir ainsi, me faire espérer ton retour alors que tu savais pertinemment que tu ne reviendrais pas. Tout s'imbrique à présent, tout devient clair. Le LRQG m'a donné ce soir la dernière pièce de ce puzzle complexe. Il me faut lutter contre la peine pour ne pas étouffer. Je n'ai aucun cadavre sur lequel cracher ma rage, aucune dépouille à démembrer et profaner.
Ne pense pas ce que tu ne feras pas.
Bien sûr que non, je ne le ferais pas. Nous le savons toi et moi, mais j'en crève pourtant d'envie. Je frappe le béton de mon faible poing et la douleur m'arrache quelques larmes. Des larmes qui viennent tarir celles qui menaçaient de couler sur tes mensonges. Tu avais dit que tu ne comptais pas m'abandonner et pourtant... pourtant...
- Je l'ai envoyé en expédition sous sa demande... J'ai perdu un allié le jour où j'ai adhéré à son départ.
- Il souhaitait donc véritablement faire partie de cette expédition ?
- Il souhaitait donc véritablement faire partie de cette expédition ?
- Affirmatif, je lui avais refusé au départ. Mais il a insisté.
Et tu as osé m'annoncer cette expédition, dans un com' l'air de rien, comme s'il s'agissait d'une affaire ordinaire ? Je te connais suffisamment maintenant pour savoir avec certitude que tu savais que ce serait là ta fin. Oh bien sûr, tu ne pouvais connaître à l'avance les circonstances, mais le résultat est le même hein ? Tu n'es qu'un menteur, un menteur.
Tout ce que je t'ai dit, ce n'était que la vérité. Tu le sais.
Cesse de jouer avec les mots. Tais-toi, c'est trop facile ! Non... ne te tais pas, je t'en prie, ne m'abandonne pas encore... Tu vois ce à quoi j'en suis réduite ? Quel résultat, n'est-ce pas ? Comment voulais-tu que je puisse me relever et mener quoique ce soit, partant de là. Menteur et cruel. J'aurais dû le prévoir, j'aurais dû te confronter et ne pas te laisser partir ainsi, j'aurais dû te retenir, te convaincre.
Tu as essayé...
Oui... Et je n'ai pas réussi. Voilà l'évidence. Je t'ai expliqué à quel point tu pouvais encore mener la rébellion vers sa réussite, avec toute la conviction qui était alors la mienne. L'admiration que tu m'inspirais, tu aurais pu l'inspirer à bien d'autres. Tu aurais dû. Même EveR n'a pas pu te sauver alors comment aurais-je pu y parvenir.
- Quand j'y pense maintenant... je me dis qu'il devait savoir qu'il ne rentrerait pas. Il était si... différent. Plus sombre, plus silencieux aussi.
- J'en suis venue... à la même conclusion. À force de ressasser.
- Je regrette de ne pas l'avoir vu plus tôt... et pire... de n'avoir rien pu faire.
Voilà ce que tu as laissé. Ruine et regrets. Je suis en colère. Oh ne t'en fais pas, cette colère ne sera pas suffisante pour enterrer ton idéal.
Encore heureux !
Oh suffit hein ? Tu ne t'en sortiras pas ainsi, en essayant de me faire rire. Tu as vu ma tête, est-ce que j'ai vraiment l'air de me fendre la poire là ? Repasse plus tard avec ta blague annuelle, on verra... Je ne sais si j'aurai la force de te pardonner, je ne le sais pas. Où que tu sois, tu dois être fier de ton oeuvre n'est-ce pas ? Je ne vis pas pour mes désirs mais seulement par devoir. Un devoir légué par un manipulateur de haut vol.
Tu le savais.
Oui, je le savais. Mais le savoir ne rend pas mon chemin plus facile...
La facilité n'a jamais été une option.
Je fusille le vide du regard et tu as le bon goût de te taire pour un temps. Nous voilà en train de régler nos comptes en différé. Il est trop tard pour entraver le destin que tu as dessiné. Tu étais le mentor, j'étais l'apprentie. Le pouvoir face à l'obéissance. Le froid glacial face aux feux du désir. Tu es mort. Le désir aussi. Ta tyrannie seule perdure.
Tu l'aimais aussi.
Oui. Et je l'aime encore.
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12 Avril 2014
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