EDC de Callian~48825
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Les mots nous relient
Callian > Message sortant
-- 5/242.1. Message en cours de transmission... Message en attente... Message en cours de transmission... Échec. Correspondant inconnu --
T'écrire. Réflexe aussi absurde que salvateur. J'en ai besoin même s'il m'a fallu me plonger dans un certain silence pour mieux reprendre mon clavier. Que dire, maintenant que tout est scellé dans le sang et le désespoir ? Que dire alors qu'il est à présent trop tard pour dévoiler ce qui aurait pu l'être ? Que dire si ce n'est que le manque est insoutenable, féroce et tenace, dévorant, me laissant l'âme et le corps au tourment ?
Tu sais que beaucoup de gens m'écrivent depuis ta disparition ? Des connaissances, des inconnus, tous se retrouvent dans ce petit boitier, avec leurs mots de compassion. La première journée, cette compassion était un tourment supplémentaire, une sorte d'insulte car quiconque m'écrivait entérinait un peu plus ta mort et t'enfermait dans le néant. Aujourd'hui, cette compassion m'apaise, je la reçois, car tu es l'ancre qui nous relie. Tu existes encore à travers ces mots échangés, tu es là et me prends la main pour mieux avancer.
J'ai même rencontré le LRQG. Là aussi, c'est grâce à toi. Un projet qui tourne dans ma tête et que j'ai osé confier, un projet qui semble lui avoir plu, suffisamment pour me léguer de quoi le réaliser. Il se dit avoir été ton ami. Encore une fois tu es désormais le lien entre des êtres qui n'étaient pas forcément appelés à se rencontrer. Tu voulais tellement que je me construise un réseau. Force est de constater qu'il se construit tout seul.
J'ai acheté ton livre à la bibliothèque. Il trône désormais chez toi et je le feuillette presque quotidiennement. Tu te souviens quand j'essayais de lire par dessus ton épaule tandis que tu écrivais ? Les mots... toujours les mots nous relient. Alors je t'envoie les miens, et je continuerai à le faire, car jamais ce lien ne se rompra.
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T'écrire. Réflexe aussi absurde que salvateur. J'en ai besoin même s'il m'a fallu me plonger dans un certain silence pour mieux reprendre mon clavier. Que dire, maintenant que tout est scellé dans le sang et le désespoir ? Que dire alors qu'il est à présent trop tard pour dévoiler ce qui aurait pu l'être ? Que dire si ce n'est que le manque est insoutenable, féroce et tenace, dévorant, me laissant l'âme et le corps au tourment ?
Tu sais que beaucoup de gens m'écrivent depuis ta disparition ? Des connaissances, des inconnus, tous se retrouvent dans ce petit boitier, avec leurs mots de compassion. La première journée, cette compassion était un tourment supplémentaire, une sorte d'insulte car quiconque m'écrivait entérinait un peu plus ta mort et t'enfermait dans le néant. Aujourd'hui, cette compassion m'apaise, je la reçois, car tu es l'ancre qui nous relie. Tu existes encore à travers ces mots échangés, tu es là et me prends la main pour mieux avancer.
J'ai même rencontré le LRQG. Là aussi, c'est grâce à toi. Un projet qui tourne dans ma tête et que j'ai osé confier, un projet qui semble lui avoir plu, suffisamment pour me léguer de quoi le réaliser. Il se dit avoir été ton ami. Encore une fois tu es désormais le lien entre des êtres qui n'étaient pas forcément appelés à se rencontrer. Tu voulais tellement que je me construise un réseau. Force est de constater qu'il se construit tout seul.
J'ai acheté ton livre à la bibliothèque. Il trône désormais chez toi et je le feuillette presque quotidiennement. Tu te souviens quand j'essayais de lire par dessus ton épaule tandis que tu écrivais ? Les mots... toujours les mots nous relient. Alors je t'envoie les miens, et je continuerai à le faire, car jamais ce lien ne se rompra.
Des heures que je travaille sur cette maquette, repoussant les pensées, repoussant les échos, les pleurs et la rage. Ma main ne tremble pas ce soir, étrange car tout mon être semble traversé de soubresauts nerveux, impossibles à contrôler, depuis... Je n'arrive à me résoudre à le dire, ni même à le penser. J'emploierai donc le doux euphémisme de disparition. Depuis ta disparition, le temps a poursuivi son cours alors que j'eus tellement rêvé le voir ralentir sa marche et s'effondrer. Que tout s'effondre avec moi, ç'eut été peut-être plus tenable que de devoir tenir face à l'inexorable temps qui passe, implacable. Mais il n'a rien voulu entendre, c'était soit abandonner et rester à l'écart, soit continuer coûte que coûte.
J'ai continué. Pour toi. J'ai osé sortir de mon mutisme, j'ai envoyé un message alors que mes doigts peinaient à écrire. Des mots jetés, des mots qui pouvaient prendre leur envol pour mieux se fracasser. Mais ils ont été rattrapés. Rattrapés et compris. Il m'a fallu sortir, il m'a fallu parcourir le visage de ces rues connues tout en m'y sentant étrangère. Il m'a fallu parler sans trébucher sur les syllabes, marcher sans renoncer. Je me suis retrouvée dans ce lieu où régnait l'apaisement tandis que mon âme se débattait encore pour ne pas se noyer dans l'amertume du deuil. La conversation s'est faite par automatisme.
- Ce serait un don généreux. N'avez-vous donc plus besoin de votre église et de vos prières ?
- Négatif. Je n'ai plus besoin de grand chose à vrai dire. Autant léguer.
Léguer. On me lègue beaucoup ces temps-ci. On me lègue des mots, on me lègue des maux. Et on me lègue ce lieu-ci pour les exprimer tous ensemble. Pendant un instant, je regarde le LRQG comme s'il m'annonçait sa mort prochaine. Sa déclaration me renvoie à une voix profonde qui ne me quitte jamais. La tienne. Ai-je la tête de celle qui vous enterrera tous ? Je commence à me poser la question. Mais malgré l'air sombre de mon interlocuteur et mon imagination endeuillée, l'écho de ta voix se perd et je réalise l'absurdité de ces pensées.
Les mots se répercutent encore quelques temps sous la voute puis se fanent mais me poussent à aller de l'avant. Je sais désormais ce qu'il me reste à faire, j'entrevois ce qu'il faudra écrire, ce qu'il faudra construire sans pour autant dénaturer la sérénité des pierres et du verre coloré. Des mots inscrits, des maux symbolisés. Des mots qui nous enchainent, des mots qui nous relient.
Les mots se répercutent encore quelques temps sous la voute puis se fanent mais me poussent à aller de l'avant. Je sais désormais ce qu'il me reste à faire, j'entrevois ce qu'il faudra écrire, ce qu'il faudra construire sans pour autant dénaturer la sérénité des pierres et du verre coloré. Des mots inscrits, des maux symbolisés. Des mots qui nous enchainent, des mots qui nous relient.
J'espère qu'ils trouveront écho chez certains d'entre nous. L'oubli, je ne pourrai le tolérer.
- On se moque des défunts... Sodom a déjà sombré dans l'oubli. On se moque des vivants aussi d'ailleurs... Quand l'individualisme prévaut... On se fout de tout.
- Ce secteur prouve sa cruauté chaque jour... et pourtant, je ne peux me résoudre, je me dois de tenter.
- Bonne chance.
Des mots d'espoir, pour ne pas voir mourir le rêve. Pour ne pas voir ton rêve te rejoindre dans l'oubli. J'honorerai ma promesse car si la fatalité du destin m'a frappée des mots cruels de mort et destruction, elle n'a pas eu le pouvoir de faire trépasser la vision que tu m'as fait partager. Tes mots me lient à l'existence... Et c'est sur tes mots que je construirai les miens, afin qu'ensemble, ils caressent la douce chimère de l'unité.
Blancs rayons de lumière
Cordes et Concorde
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Informations sur l'article
Héritage
05 Avril 2014
1089√
7☆
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◊ Commentaires
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Chloe~36681 (22☆) Le 06 Avril 2014
Prenant et juste magnifiquement écrit. *