EDC de Callian~48825
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Survivre
Aurais-tu tapoté mon dos en ne marmonnant qu'un simple "Allons, allons", si tu m'avais vue en larmes, à sangloter sur ta mort et mon triste sort ? J'ai tenu longtemps sans pleurer, une petite éternité à sentir mon coeur lourd à m'étouffer. Mais pleurer... C'était désarmer face à ta mort, c'était en quelque sorte l'admettre. Je ne voulais pas, je ne veux toujours pas. Alors, depuis peu, la colère est venue tenir compagnie à mon chagrin. Peut-être est-ce là un sentiment qui t'agréerait mieux. Après tout, la colère est un moteur formidable. C'est en colère que je me suis levée chaque matin, m'extirpant de songes agités où tu étais là, toujours. Ce n'était pas le pacte à la base : je devais te hanter jusque dans la mort, pas l'inverse. Où que tu sois, j'espère que tu subis le même sort. Ce serait peu cher payé pour ta disparition.
Oui, je t'en veux, je t'en veux tellement d'avoir seulement osé te sacrifier. Tu te souviens, je t'ai dit, lorsque nous parlions de l'expédition "veiller sur les autres, c'est quelque chose que tu sais bien faire". J'eus préféré me taire ce jour-là... Ou plutôt me tromper. Te savoir suffisamment égoïste pour ne penser qu'à ta propre survie. La survie... Je ne savais pas que ce serait aussi difficile.
Oui, je t'en veux, je t'en veux tellement d'avoir seulement osé te sacrifier. Tu te souviens, je t'ai dit, lorsque nous parlions de l'expédition "veiller sur les autres, c'est quelque chose que tu sais bien faire". J'eus préféré me taire ce jour-là... Ou plutôt me tromper. Te savoir suffisamment égoïste pour ne penser qu'à ta propre survie. La survie... Je ne savais pas que ce serait aussi difficile.
Nous sommes assis tous les deux, côte à côte et alors que nous plaisantons, le ton devient sérieux. Tu as toujours su passer du chaud au froid avec une facilité déconcertante...
Sodom : Garde ça en tête : le survivant gagne toujours.
Callian : Mais n'est-ce pas tout ce que nous avons, ici, la survie dans l'adversité ?
La survie. Pourquoi ne l'as-tu pas choisie ? Est-ce ainsi que tu souhaitais ta fin ? Mourir en héros ? Je croyais que mourir n'était pas un honneur. Tu le disais toi-même. Si je suis la survivante, ai-je gagné ? Et toi, as-tu perdu ? S'agit-il de notre ultime combat ou d'une nouvelle épreuve pour moi ? Je suis noyée au milieu de questions sans réponses. Flavie veille sur moi tu sais. Elle ne veut pas me croire mais c'est une fille au grand coeur. Nous avons parlé longuement, c'est bien ce qui m'a permis de tenir.
Le lendemain... la journée où j'aurais pu commettre n'importe quoi. Mais Flavie était là.
Flavie : Tant que tu ne verras pas la main et je ne parle pas de la mienne qui pourra te sortir de là, tu seras inondée de pourquoi. Tu auras mal à la tête repliée sur toi-même. Cette main, tu la verras un jour.
Oui mais ce ne sera pas la tienne n'est-ce pas ? Tu es mort, ne laissant derrière toi que ton enseignement et le souvenir. C'est à la fois beaucoup et trop peu. Au moment des heures les plus sombres de la nuit, je maudis le jour où tu es venu me chercher, pour le regretter aussitôt. Je maudis le fait de ne pas avoir mieux profité de ta présence. Je maudis ma faiblesse actuelle et ma rage, ma tristesse et mon tourment. Le canapé ne porte plus ton odeur, c'est la mienne à présent. J'ai peur Sodom... Peur que ton souvenir s'érode, peur que l'écho un jour, ne soit plus aussi fort, peur de te perdre une seconde fois.
EveR est là, avec moi... Elle m'a dit qu'elle veillerait sur moi. Elle te l'a promis. Je ne la connais pas mais je lui fais confiance. Depuis le début, je l'assimile à toi. Tu ne m'as pas offert qu'un enseignement ou des objets, tu m'as également donné une famille. Elle m'a dévoilé la sordide histoire, je me suis effondrée, enfin. Il le fallait, pour mieux survivre. Elle a dit... que j'étais la femme que tu aimais. Je n'en sais rien. Je l'ai rêvé mais c'est une incertitude qui me dévorera l'esprit encore longtemps. Et au final, est-ce vraiment l'important ?
EveR : N'oublie jamais que la seule réelle mort c'est.... l'oubli.
Callian : Je sais. Ça ne quitte pas mon esprit. Je... Je te raconterai plus tard ce que je projette...
L'heure n'est plus aux questions, l'heure est au devoir de mémoire. Alors je m'entraîne, je songe à nos conversations, je conserve précieusement tout ce que tu m'as légué. Je sais que ma force n'est qu'endormie et que sous la colère et le chagrin, elle finira par ressurgir. Car c'est toi qui me l'as donnée, en me choisissant. La liberté fut mon plus beau présent.
Des heures et des heures que nous combattons. Tu m'as dévoilé une partie de ton existence. Une infime partie mais je n'ose plus poser de questions tellement je l'ai fait tout au long de la journée. La déception... Tu disais qu'on s'y habitue. J'espère que tu avais raison.
Callian : Je ne compte pas te décevoir tu sais.
Sodom : Je sais.
Callian : Tant mieux. Savais-tu que je te suivrai lorsque tu m'as contactée pour la première fois ?
Sodom : Si tout est su d'avance, ce n'est pas drôle.
Callian : C'est vrai, moi non plus je ne savais pas sur le coup. Je l'ai fait car dès le début, tu m'as amenée à penser par moi-même.
Sodom : Je ne voulais pas t'enfermer.
Ce présent, je le conserve plus précieusement que tous les autres, lui offrant asile dans ce qu'il me reste de coeur contre ma rage, ma colère et ma peine intimement mêlées. Cette main secourable, tu me l'as déjà tendue, je le sais bien. À moi à présent d'avoir la force de la saisir. Je survis et c'est difficile. Injuste, et dur. Si proche de ce que tu étais, a dit Flavie. Mais tu étais aussi juste et généreux. Impartial. Et toutes ces facettes de ton être, je veux croire qu'elles survivent à travers moi.
Je survis oui. Et tant que je survis, toi aussi. À la fin, nous gagnerons ou perdrons tous les deux.
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Informations sur l'article
Héritage
02 Avril 2014
1116√
8☆
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EveR~4918 (1729☆) Le 03 Avril 2014
" La mémoire est toujours aux ordres du cœur. " Rivarol
Baignée de larme ou de goûte de sang, en Nous à chaque instant.