EDC de Callian~48825
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Endurcis-toi
C'était prévisible. Si prévisible que comme d'habitude, on a choisi la voie de la fuite en avant, jusqu'à ce que ni l'un, ni l'autre n'en puisse plus. Faut-il toujours atteindre le point de rupture pour se décider à faire quelque chose, enfin ? J'en sais rien et ma tête est aujourd'hui trop douloureuse pour que je puisse penser droit. Tout ce que je sais, c'est que le virage s'est opéré bien avant cela. Le virage a un nom mais on le tait, tout du moins Thalion dit juste "lui", comme si le simple fait d'en parler pouvait avoir le foutu résultat de l'invoquer en plein de milieu de la pièce, pouf, tel une sorte de démon venu d'un autre âge. Pendant un instant, j'imagine la scène et même si j'ai pas le coeur à rire, je me dis que ça pourrait être cocasse : lui, moi, et mon stoïque mentor, qui se demanderait certainement de quel droit on l'a invoqué justement, lui qui vaquait tranquillement à ses occupations. Il ne dirait certainement pas grand chose, comme il sait si bien faire.
Mais personne n'est là pour s'opposer à la conversation qui va avoir lieu. La conversion devrais-je presque dire. Car il s'agit bien de cela. Nous allons quitter un état où nous nous considérions comme deux pour ne devenir plus qu'un. Seul. Comme toujours, comme il se doit. Cette pensée m'effraie même pas, j'ai plus assez d'énergie pour la peur, elle s'est enfuie depuis que je l'ai décidé, un matin. Ou peut-être s'est-elle simplement assoupie, me laissant encore plus esseulée, histoire de me faire sentir que je n'avais qu'à pas la bouder.
Mais personne n'est là pour s'opposer à la conversation qui va avoir lieu. La conversion devrais-je presque dire. Car il s'agit bien de cela. Nous allons quitter un état où nous nous considérions comme deux pour ne devenir plus qu'un. Seul. Comme toujours, comme il se doit. Cette pensée m'effraie même pas, j'ai plus assez d'énergie pour la peur, elle s'est enfuie depuis que je l'ai décidé, un matin. Ou peut-être s'est-elle simplement assoupie, me laissant encore plus esseulée, histoire de me faire sentir que je n'avais qu'à pas la bouder.
- Tu es une entrave, c'est la voie que tu as choisie et j'ai choisi la mienne. C'est terminé.
Ma voix me fait froid dans le dos. Elle s'appelle rage, elle se nomme colère. Elle est teintée de désespoir aussi, mais je ne sais pas envers quoi. Je ne me serai jamais crue capable de dire ça, comme ça, crument au milieu de la conversation. Trancher les liens, faire sauter les barrières, je ne sais ce qui m'a pris ou peut-être que je ne le sais que trop bien. Dans ma poche, la crédit-puce de Sodom semble me narguer, avec ses 5 chiffres insultants. Ces 5 chiffres me brûlent, ils attisent ma rage.
Je ne t'oblige pas à la prendre.
Ouais c'est ça. Sauf qu'elle est dans ma poche, cette foutue crédit-puce, ne me rappelant que trop bien l'habileté et la parade.
Je ne ferai pas de même, je n'offrirai pas à Thalion une énième esquive. Je me suis promis de ne pas le faire, aujourd'hui, quand il m'a demandé de venir. La froideur de la rage, je l'ai au coeur depuis un moment, parce qu'il ne comprend pas. Il ne comprend pas l'accomplissement dans la constance de l'entraînement. La liberté dans la fatigue, celle qui vous lessive, vous laisse inconscient d'esprit mais conscient de chaque foutu muscle qui vous constitue. Aller jusqu'au bout de ses limites. Se sentir désinhibé par la douleur. Comme hier, pendant mon entraînement : j'ai bien cru que mon estomac allait me tomber sur les pieds, que mes jambes, cotonneuses, finiraient pas se gélifier et disparaître. Mon bras me faisait mal, si mal... Il me fait encore mal, rappel constant de mes choix.
Je ne ferai pas de même, je n'offrirai pas à Thalion une énième esquive. Je me suis promis de ne pas le faire, aujourd'hui, quand il m'a demandé de venir. La froideur de la rage, je l'ai au coeur depuis un moment, parce qu'il ne comprend pas. Il ne comprend pas l'accomplissement dans la constance de l'entraînement. La liberté dans la fatigue, celle qui vous lessive, vous laisse inconscient d'esprit mais conscient de chaque foutu muscle qui vous constitue. Aller jusqu'au bout de ses limites. Se sentir désinhibé par la douleur. Comme hier, pendant mon entraînement : j'ai bien cru que mon estomac allait me tomber sur les pieds, que mes jambes, cotonneuses, finiraient pas se gélifier et disparaître. Mon bras me faisait mal, si mal... Il me fait encore mal, rappel constant de mes choix.
Il était temps de les assumer, enfin. Il est temps de faire face, comme au combat.
Il vaut mieux que tu t'endurcisses avant de passer aux choses sérieuses.
J'ai un soupir en quittant l'appartement où je ne remettrai pas les pieds. Ce qui a été mon chez moi pendant tout ce temps, l'endroit où je venais me ressourcer. Le lieu où l'amour est né et où il est mort, dans un souffle, sous les cris et la rage.
Je passe ma main devant le détecteur et la lumière s'enfuit, tout comme je fuis la tristesse et ma colère, tout comme je fuis ce lieu qui n'est plus que vestiges d'un temps révolu.
Je passe ma main devant le détecteur et la lumière s'enfuit, tout comme je fuis la tristesse et ma colère, tout comme je fuis ce lieu qui n'est plus que vestiges d'un temps révolu.
M'endurcir ? C'est exactement ce que je fais...
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Informations sur l'article
Gimme a break
13 Mars 2014
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