EDC de Callian~48825
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Cacher
On a tous eu quelqu'un, au départ
Elle active son neuvo, comme Gab lui a dit de faire. C'est un automatisme de survie, de faire ce qu'on lui dit depuis qu'elle est arrivée. Quand la ville de Dreadcast semble vouloir vous étouffer dans ses vapeurs nocives, ses ruelles tortueuses, ses sirènes charmeuses, on trouve quelqu'un à qui s'accrocher, comme à une balise de survie, et on s'accroche, on s'accroche et on lâche pas surtout. Sinon on sombre.
Quand j'suis sortie du CDC la première fois et que mon implant mémoriel m'a susurré impérieusement de bouger mes miches pour aller trouver du boulot, j'l'ai fait, sans rechigner. Ouai, parce que faut bien bouffer, faut bien palper des crédits, faut bien avoir au moins un but. Mon com' a vibré, alors que je déambulais dans ces ruelles qui m'étaient à la fois familières et à la fois complètement étrangères. Ça me maintenait dans un état proche du rêve éveillé. Enfin, si c'est ça rêver. Car depuis que j'dors sur ma paillasse, je ne rêve plus. Enfin bref, dans mes tâtonnements, mon com' a vibré et elle était là. La première balise, le premier encrage. La main numérique tendue.
Si je peux t'aider je le ferai
Souffle d'air. La brume se dissipe et je saisis la main tendue, pour pas m'noyer, pour pas sombrer, pour pas penser qu'je suis juste un numéro parmi d'autres.
C'est cool la fouille, c'est ce qu'elle se dit, alors qu'elle plaisante avec l'androïde qu'elle considère à présent comme son pote, avec Gabrielle, toujours là pour tout, ou avec deux nouvelles connaissances, dont une très poilue et une qui nous indique ce coin super bien. La vache ! se dit-elle en regardant la gnoll, elle savait pas qu'on pouvait avoir une telle fourrure. Puis, la conversation dérive, on parle des rues, on parle de sécurité, et elle allume son deck, qui est devenu une extension d'elle-même sans qu'elle fasse vraiment gaffe. Et elle tape prison.
Le choc, la gifle. Jusqu'alors j'suis restée dans ma bulle, avec mes putains d'automatismes. Puis, malgré c'que j'en dis, j'ai rencontré des gens, j'ai parlé parce qu'il paraît que quand on vous adresse la parole, bah faut répondre. Et ouai, ok, j'avoue, j'ai même sympathisé. Alors quand j'ai vu son nom, en me l'imaginant derrière les vitres de haute sécurité, j'crois que j'ai dû verdir ou blanchir, j'avais pas de convertisseur à réflexion sous la main. Et puis j'suis pas comme ces midinettes qui se regardent tout le temps ok ? Bref, le choc, la gifle.
Ne jamais se fier aux apparences...
C'est ce que m'dit Gab et j'la regarde soudain comme une étrangère. Pourquoi elle parle ainsi de la première personne qui m'a sorti de l'éther hein ? J'ai envie de cogner, pas le messager hein, mais un mur décrépi du CDC et puis j'me rappelle que j'suis pas une cogneuse, j'sais pas faire. Alors j'inspire et j'essaye de ployer la rage dans mon estomac. J'aime pas les leçons, j'aime pas être paumée comme j'le suis tout à coup.
Elle ne sait plus ce qu'il faut croire, trop d'informations lui arrivent en pleine face, par son intellicom, par son deck, par l'AITL. Trier, il faut trier. Ou alors tout envoyer bouler pourquoi pas hein ? La fouille paraît moins fun et si le gobelin qui joue les nudistes près d'eux arrive à la dérider quelques instants, elle finit par prétexter qu'elle doit bouffer et se tirer.
Le premier bar que j'ai fait, c'était vide, y'avait rien à se foutre sous la dent. J'suis sortie en faisant la gueule, moins à propos du casse-croute qu'à cause de cette foutue nouvelle. Mes pieds sont passés en automatique quand j'ai suivi le conseil qu'on me donnait. Quelqu'un qu'je connais aussi, mais en qui faut pas qu'je fasse confiance aveuglément j'imagine ? Mais bon, me dire d'aller jusqu'au cercle, c'est plutôt safe, alors j'y vais, j'connais le chemin. Les habitudes viennent. Et faut gommer les anciennes. Ou pas. J'en sais rien, foutez moi la paix.
Pourtant, quand elle entre dans le bar, elle va s'assoir à côté de celui qu'elle connaît un peu. C'est un réflexe. Elle voudrait s'isoler mais ses plaies à l'âme risqueraient de s'infecter alors il faut qu'elle pense à autre chose. À autre chose qu'à l'humaine qui moisit en prison. Pourquoi ça lui retourne le bide comme ça hein ? Elle la connaît pas, elle la connaît à peine.
Si je peux t'aider je le ferai
Ça tourne dans ma fichue caboche comme un putain de mantra. Et moi, j'peux pas t'aider là où tu es hein ? Tu m'as trompée ? T'es une foutue traitre, ils ont raison hein ? J'décide de plus y penser, j'avale c'qui semble être une tourte à l'écureuil, ça m'tombe comme une pierre dans mon estomac qui crie sa souffrance depuis tout à l'heure. Heureusement qu'il est là, pour me raconter comment il a été cuvé, pour me changer les idées avec ses sourires et ses conseils en info.
J'y peux rien moi, les gens qui m'aident, ça m'donne envie de leur rendre la pareille. Contrairement à ce que j'clame comme une abrutie depuis le début.
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Informations sur l'article
Gimme a break
15 Février 2014
1200√
7☆
2◊
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Personnages cités
-
Gabrielle (3☆)
Cauchemar
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