EDC de Brotox~18406

D’la mort,
J’me baladais l’aut’ jour en SR, et je m’suis rendu compte d’une chose… J’ai beau chercher, j’vois pas, pas ou très peu de gamines de 16-17 ans, bien sous tous rapports, et désireuses de découvrir le monde, de p’tits mômes zonnards les poings dans les poches organisés en bande qui se font la guerre en jeu pour préparer la vraie….
Puis j’nous ai r’gardés, j’ai fouillé les matrices, pour trouver les « à l’origine » et j’ai eu un flash.
On est les mêmes depuis le début. Depuis quand on a arrêté de crever la gueule ouverte. Depuis quand un cadavre fumant s’téléporte au lieu d’pourrir au coin d’une rue ?

Vous m’direz, ne pas s’chier d’ssus à l’idée d’prendre un pruneau dans la tronche lors de la première descente en ST, ou avoir la possibilité après s’être fait découper à l’agri par LaMèreTroll de ramper quand on la croise le reste de ses vies, c’est comme un bonus.

J’te dis, le clonage, c’est aussi une porte salvatrice vers l’esclavage de l'ennui tu crois pas ?

Pas’que bon, je veux pas r’faire l’histoire du clonage, mais c'que j’pense c'est que c’t’empreur dont ou nous rabâche la caboche dans l’camp d’en face, bah un jour, qu’il était sur son trône à balancer son rondin, une douleur fulgurante le prend.
Y pense qu'y va crever, il a l’coulis dans les tuyaux. Y s’dit « avec tout l’bronze que j’coule, j’pourrai m’faire des statues. » Ni une ni deux, les clones sont nés. La « vie éternelle », plus d’risque que dans les bouquins il devienne « l’Empereur mort sur son trône ».

Mais bon, mon pt’it, une fois fait, la vie éternelle se libéralise, dis moi, qu’est ce qui se passe?
On n'a plus l’droit d’mourir !
Et qu’est-ce qui se passe quand la mort n’est plus la fin, mais un trip, un genre de transe initiatique?
Pour moi, y'a deux questions essentielles :

Dl'a mort et d'la guerre?
On r’cherche la mort comme un p’tain d’frisson, « c’te fois j’me la colle avec BN. » « T’as pas testé toi? » «Y t’arrache les tripes au cure dent, il te passe les valseuses au massicot et quand t’u pousses ton dernier cri, et qu'y te colle une bastosse dans l'occiput t’as un putain d’orgasme », ouais, ça t’change ton homme.

On se tue, on s’entretue ? Un nouveau mode de ponctuation en fait. Le zimp d’hier s’ra à nouveau là d’main, le même. Figé dans l’temps qu’on est.

Des idées?
L’est où l’urgence de vivre? On prend notre temps, mais on en a tellement.... Tu poses ton cerveau, tu l’reprendras « la prochaine fois », ‘fin, pas d’main mais juste après, ‘fin si t’y penses.

Puis un jour t’sais plus où tu l’as rangé c’con là (fin d'con j'parle du cerveau, pas dl'autre engin), tu t’ouvres tous les Barils du CM, tu l’cherches dans les des fonds de vokast des fois que l’effluve lui fasse r’trouver l’chemin, puis tu finis par décérébrer des squirrels et par t’enfoncer son fromage blanc dans l’alambic. Avec un pétard t’allumes la mèche des fois qu’ça lancerait la fermentation.

On r’commence éternellement les petites gueguerres intestines (tiens encore?), sauf que p’tit à p’tit, la haine de ton voisin qui t’a piqué 1000 credz une fois (ou p’tet même 2 ou 10 ou 100 fois) se radicalise. Donc bah tu lui causes plus à s’connard, tu l’écouteras plus même si l’a une bonne idée. Et si tu l’croises tu l’empales agri’ m’en sort par l’trou d’balle.

Puis les idées d’viennent esclave de l’éternité, « déjà essayé » « c’est qui ce con » « plutôt l’creuver que d’l’écouter» (bah tiens facile à dire et facile à faire)

M’plait à croire que quand on est v’nu en SR, l’ersatz d’empire s’est bien marré en nous laissant une zone ou y’avait un centre de clonage. L’a du s’dire, « ces cons, vont bien nous emmerder un temps, mais qu’ils meurent une fois, deux fois, qu’ils se plantent un chlasse dans l’buffet et v’la, s’ront jamais plus structurés, s’foutront sur la tronche à jamais et s’f’ront jamais réellement confiance. Ça prendra 10, 100, 1000 ans, mais j’sais bien que j’les boufferai bientôt à nouveau. »

Ok, la question d’la vie éternelle s’pose plus, mais alors gars la question c'est:
Toi t’en fait quoi de c’te puce, c’te mémoire quantique, c’tappelles ça comme tu veux, cette bouillie d’crâne qu’on t’enfonce dans le siphon pendant q’tu goûtes aux joies d’l’apnée dans ton jus d’cuve ?

T’as plusieurs ch’mins qui s’ouvrent et y’en a pas d’mauvais, on tue pour s’protéger, et on rapine en SI pour éviter d’nous étriper chez nous, normal en fait et heureus’ment.

Mais y'en a d'autres aussi, qu’empêche pas l'premier d'ailleurs, c’lui qui consiste à construire un truc, à s’trouver un but, et comme on doit s’partager l’éternité avec le connard d’à côté, tant qu’à faire, à essayer qu’y soit commun s'but et qu'il te serve autant qu’à lui?

Parsque l’ennuie rôde, et avec lui, l’absence de désir, et avec lui… Bref, poursuis un but Rebz! T’as rien pour l’atteindre tout seul? Fait toi aider! T’as pas d’objectif? Épouse c’lui du gus d'à côté et aide le!
Bouffe la vie, t’as plus d’risque de crever d’indigestion.

Les encéphales se figent, plutôt que de féconder les crânes d’idées neuves? Faut mettre du carburant dans votre p'tit gris!! P'têtre que des idées neuves germeront? Des projets, des envies, ensemble?