EDC de Brotox~18406

La mort l’avait prit deux fois d’affilé…

Hellguapo l’apôtre de la renaissance rebelle lui avait montré la voie, l’idée avait été semée, il ne restait qu’à la voir germer puis la mettre en application.

Fini les morts inutiles… Du moins le pensait-il. Il était temps de donner une autre perspective au combat, qui passerait par des moyens moins frontaux.

Les armes avaient leur beauté, lorsqu’elles étaient maniées par d’autres. L’éclat néoacier de l’agrimensor, la fluorescence d’un rayon plasma, qui illuminait la plus profonde obscurité, tout en fondant les chairs, dans un mélange d’ocre et de cendre. Les grenades étincelantes, feu d’artifice, et ce son, ce son qui arrache les tripes, cette basse qui décolle les plèvres. Beau certes mais trop frontal pour lui. Un clone ça r’vient, et en l’occurrence, il était rev’nu deux fois, et pourtant ces convictions n’avaient pas changée – Enfin, pas changé… encore aucune preuve certaine qu’on lui avait pas trifouillé le crâne… en forme de taxe, de droit de passage, mais rien n’était moins sûr-.
Aussi pourquoi cela serait il différent là bas..
Non décidément, les armes sont bonnes à défendre le SR d’une intrusion, mais elles ne permettraient jamais seules de gagner cette guerre.
Non la rébellion a d’autres outils qu’elle n’exploite pas en totalité. Tout va dans une direction, les cerveaux et les muscles. Produire, hacker, tuer…

Hellguapo lui avait conseillé le souterrain, il y était passé alors, deux fois mort mais toujours vivant, cherchant son Blast*. Tout était une question de moment. Comme il lui avait dit, sonner à la ‘porte’, tagguer « mort au conZ », courir…
Jambes trop courtes, ventre pesant. Mais, l’alcool aidant, grisé par sa résurrection, il l’avait tenté, il avait toqué au sas, avait couru, avait graffé, avait couru encore. Il avait suivi les instructions à la lettre. Puis le blast est passé, le nain ressorti de sa grotte convaincu. Les couleurs s’étaient mélangées, les formes avaient décidé d’emprunter d’autres lignes de fuites. Les mots s’étaient combinés, en une ôde pour ou p’t’être bien contre celui qui l’avait tué..

L’idée avait germée… Il ne restait qu’à en récolter les fruits…
Les mots, les couleurs, les formes, les messages subliminaux, l’expression de nos mondes intérieurs, nos idéaux faits chair, faits encre, faits graphe ou peinture, faits fulgurance. Voilà une arme inexploitée, il fallait la manier subtilement. Le but ne serait plus de tuer de détruire de ventiler de pulvériser de dézinguer, de désintégrer. Non plus ou pas que. Il s’agirait ici de grignoter les consciences, de s’insinuer, de ramper de se glisser, puis de repousser, de modifier les perceptions, de planter des graines et d’attendre, de jardiner les esprits…
Mais d’abord il fallait régénérer notre capacité à créer. Et pour ça, il fallait un lieu, un lieu qui représente l’idée. Un lieu qui permettrait l’échange. Un squat aussi foutrak que la rébellion. Aussi mal défini et protéiforme qu’elle est solide, un lieu convivial sans pré-requis sans pré-jugé, sans pré-fabriqué ou pré-pensée. Un lieu qui colle au SR, pour des idées qui collent aux cranes. Que le foutre des idées féconde nos putains de cerveaux, de puces, d’algorithmes et de poils… comme les lézards collaient aux murs aux plafonds et s’insinuaient dans les anfractuosités de roches et de béton bien avant le SR, bien avant l’Empire bien avant les outrilliens.

Comme le Lézard oui…
Lesard, il donnait c’mot. Il avait de la gouaille, il donnait plus qu’il ne promettait….
Hum… Lieu d’Expression…
Lieu d’Expression SubverZ et Artistik…
Lieu d’Expression SubverZ et Artistik Rebel.
Le L.E.SZ.A.R
Le nom est trouvé, plus qu’à mettre la machine en branle, nourrir la bête. Trouver le lieu et le credz pour l’habiller de peintures et de bombes, de terminaux à compZ pour holographer, programmer, reproduire...

Plus qu’à lancer un appel…

Plus qu’à se lancer