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[EVENT] Présage dans le Smog


✵✵

- Secteur Ø3 -

-3/370.4 -

ORION





La nuit était tombée, épaissie par les relents d’ozone et de fer qui s’élevaient des souterrains. Les corridors étaient devenus un champ de bataille, où des silhouettes décharnées s’élançaient avec rage, animées par une ferveur qui échappait aux apprivoisés du Secteur 01.

Chaque charge était un cri dans l’obscurité, chaque détonation une clameur pour une cause obscurée par les mâchoires du Chaos. Mais l’issue demeurait incertaine. Les rebelles avaient repoussé l’avancée impériale... au prix de leur souffle et de leur chair.


//: Processus d'ouverture de cuve.
//: Clône prêt à l'emploi.


C’est dans une torpeur quasi-mécanique que Brahms émergea, les bras ballants, le pas traînant, défait sous le poids d’une fatigue provoqué par son warp qui semblait dépasser le simple épuisement physique.

Les rues du Secteur s’étirèrent devant lui, labyrinthiques et saturées d’ombres. Il se rendit à l’Annexe, où les réparateurs se rassemblaient, offrant une présence vide, sans y prêter à de grands échanges.

La foule mouvante le guida finalement jusqu’au bar le plus proche, antre de répit pour les errants de cette nuit sans fin.

Quelques messages furent passés, laconiques, et des réponses envoyées, tout aussi dénuées de chaleur. La candidature de l'Orc au Frelon était encore à finaliser, mais cela pouvait attendre.

Car après tout, demain ne serait-il pas encore une autre veille de carnage?

Il salua mollement les présents, et s’affala dans un coin où les bruissements des discussions ne faisaient que l’effleurer. À la vision d’une Elfe élancée qui s’installa devant lui, il commanda un verre et le vida d’un trait, cherchant un élan qui ne venait pas.

Le temps passa, alourdi par la fatigue. Il se leva enfin, s’arrachant à cet abîme de lassitude pour se diriger vers le poste du Frelon.

La nuit était dense, et les rues étroites de la ville étaient désertées; l’alarme sectorielle avait averti les habitants d’une potentielle incursion impériale. Pourtant, un calme anormal régnait, une ataraxie sinistre, présage des choses à venir.

Quelques pensées sombres l'accompagna dans son chemin jusqu'au Frelon, passant par quelques étroites rues et sentiers sinueux de la ville.

Tout était calme, les habituels présents s'étaient terrés dans leurs habitations car l'alarme sectorielle avait prévenue des potentiels impériaux à la porte du SAS.

Une fois arrivé à destination, le Frelon, vide d’âmes, semblait un mausolée d’acier. Brahms traversa la pièce centrale, récupérant à un guichet monitorisé son équipement : des menottes, un terminal portable livrant des données confidentielles du Secteur, et un insigne qu’il glissa dans sa poche.

Sans un mot, il regagna les rues, où l’air vicié était encore plus oppressant qu’à son arrivée.

Son logement était proche. Quelques minutes suffirent pour qu’il s’effondre sur un vieux canapé, happé par un sommeil sans rêves.


Bom-Boom… Clac… Krr- PAN. PAN, PAN!

...


Les bruits résonnèrent dans la nuit, comme un écho au tumulte de l’âme. Brahms resta inerte, habitué aux nuisances nocturnes qui n’étaient au final que le reflet sonore de ce monde brisé.

Quand le jour arriva enfin, brumeux et gris, il émergea tardivement. Ses yeux, encore voilés de fatigue, fixèrent l’écran de son communicateur. Les messages défilaient, une litanie d’alertes.


ALERTE PRIORITAIRE…

- Des déplacements non identifiés ont été captés par les systèmes de surveillance…

18 présences recensées, origines inconnues.
1 présence recensée, origine : Galibran.

Holographies : 3 visages brouillés, indiscernables à l’œil nu. -


Un coup du sort? Peut-être une farce des Grandes IA, ces entités omniprésentes qui étaient autant des gardiennes que des marionnettistes. Avec un soupir, il balaya le dispositif d’un geste, s’étirant douloureusement.

Les effets du warp lui étaient encore présents, traces silencieuses d’une existence qui l’usait peu à peu. Pourtant, il se releva, sa volonté chevillée à son être.

L’équipement fut enfilé, un dernier regard porté sur son refuge. La journée commençait, et avec elle, l’ironie acérée d’un destin à affronter.

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24 Décembre 2024
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