EDC de Billie

Le voilà... Celui que j'avais peur de retrouver.
Et pourtant, je ressens une joie profonde qui réchauffe tout mon être.

J'ai mis du temps à l'accepter, car les deux fois où il s'est affiché sur la matrice, après avoir eu la fierté d'apparaître auprès de ceux que j'ai aimé, ils ont disparu dans le néant, à jamais.
Ne laissant que des ID morts, flottant entre les lignes.
Aujourd'hui, je suis officiellement unie à ma seconde Sœur, et elle apparaît à mes côtés sur la matrice.


Estelle... Les premiers échanges se sont fait lorsque j'étais conseillère d'orientation au CH.
Elle avait fait un stage au CdO et je me souviens que c'était la seule qui m'écrivait beaucoup de comptes-rendus, presque chaque jour.
Elle était la seule à vraiment s'intéresser à ce qu'elle apprenait.

J'avais fait un débat à l'UI, elle était présente et suite à ça, elle m'avait envoyé ce message vocal :



Voilà, tout est parti de là.

Et aujourd'hui, ce message intitulé : 𝑄𝑢𝑒𝑠𝑡𝑖𝑜𝑛 est toujours actif.
Aujourd'hui, il s'est paré de notre union.

Combien de fois as-tu été là pour moi ? Inutile de compter, tu l'as toujours été. A chaque instant.
Sans hésitations, je peux dire que si je suis encore en vie au cycle actuel, c'est grâce à toi.
Tu n'as pas été la spectatrice de ma vie, mais l'actrice et ma sauveuse. Alors merci...

Je me remémore quelques souvenirs, en cette belle journée qui marque notre fratrie, thé en main.

Je me souviens des cours pour l'Avis d'Aptitudes à la Recherche Scientifique que nous avons suivi ensemble.
Tes talons qui claquaient sur le carrelage m'ont marqué, je n'aurais jamais cru à ce moment qu'ils deviendraient un signe familier, un son qui fait que quand je les entends, je me sens bien.

Lorsque j'étais au plus mal, que je me suis laissée mourir, tu as craqué mon digicode pour venir prendre soin de moi.
Tu es restée là, sur mon balcon, à me couvrir et me nourrir.
Jour après jour, sans me laisser tomber.
Regarder ce pouffe, figé dans le temps, qui porte encore la trace du poids de mon corps est toujours difficile plusieurs années après.
Mettre un pied sur ce balcon est difficile, parce que ces souvenirs m'entaillent le cœur.
Mais toi, tu étais là, à t'occuper de moi sans failles pour que j'aille mieux.
Merci.

Je me souviens de notre première et unique danse.
À force d'échanger, nous nous étions aperçues que nous avions une passion commune : la danse.
À la soirée des célibataires, à l'Armacham Plaza, nous avions dansé sous les notes qu'Estebann jouait au piano. Tandis qu'on tournoyait, nos yeux allaient et venaient sur les célibataires qui faisaient connaissance entre eux, moi je surveillais surtout ma sœur, Bartine.
Et puis quelques notes ont déclenché des larmes.
La musique a son pouvoir, j'étais émue parce qu'Il m'avait partagé la chanson qu'Estebann avait décidé de jouer et qu'Il était là, dans la pièce, à nous observer.
Je me souviens t'avoir dit de ne pas t'en préoccuper, de poursuivre, ce que tu as fait à merveilles.
Nous nous sommes bien amusées, ce soir-là.
J'aurais aimé être à la place de ton mari à cet instant, pour voir à quel point tu brillais.

Il y a eu nos quelques années au PCA.
Nous formions une équipe triomphante avec Melo.
La préparation des Olympiades a été beaucoup de travail, mais nous l'avons fait et c'était une des soirées les plus mémorables que j'ai eu.
Nous avions décidé d'être splendides ce soir-là.
Alors, tu m'avais montré ta garde-robe et m'avais prêté cette somptueuse robe rouge et dorée qui a reçu d'innombrables flatteries et rendu fou mon mari.
Nous étions si belles.

Je me rappelle des conférences de Sebastiàn au CAI, qui étaient très intéressantes, mais une fois... Nous étions parties en fou rire.
Malheureusement, je ne me souviens plus du pourquoi, mais je me rappelle que je n'avais pas pu retenir mon rire et que ce n'était pas correct parce qu'en plus, ça ne concernait pas l'orateur.
C'était si drôle !
Puis il y a eu une phrase que tu m'as dit, qui m'a marqué à jamais.
J'avais parlé de mes craintes, celles de ne pas être la hauteur pour lui, alors qu'elle, elle était ancienne et expérimentée.
Tu m'avais dit qu'avec notre âge, on avait tout à prouver pour eux.
Pour le mien, pour le tien.
Qu'on avait plus de travail à faire qu'une autre, mais qu'on les avait eu.
Alors quand j'étais jalouse, je repensais à ce moment qui me donnait de la force, et ça allait mieux.

Estelle, tous ces souvenirs me font quelque chose.

Puis il y a cette anecdote qui est bien trop récente pour être à l'état de souvenir.
Tu m'as demandé de créer tes alliances, celles de ton mariage.
Alliances que vous avez validé, toi et Max, le jour de mon mariage. Quelle symbolique...
Sais-tu que tes alliances ont été envoyées en validation aux IA aujourd'hui ?

Aujourd'hui, le jour de notre union.

Ce soir, lorsque je te vois, tu es aussi étincelante que les rayons qui descendent jusqu'à la Domus.

Merci pour tout, je suis fière d'être ta Sœur.

Je t'aime.