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EDC de Benjamin~53404

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02 ━ méta-humains de demain

━ META-HUMAINS DE DEMAIN
AUX BELLES GUEULES DE VILAINS.
« Aujourd’hui est un nouveau jour. »

Ce sont les mots de cet article matinal, que je lisais dans le DreadCast News. Pourtant, aujourd’hui ressemble à hier, et demain et aujourd’hui n’ont de nouveau que le rien supplémentaire qu’ils apportent. Qu’est-ce qui fait d’aujourd’hui un jour nouveau par rapport à hier?

Les habitudes demeurent les mêmes, le cafey garde le même goût trop fort et trop mauvais, les tons subsistent pour d’identiques salutations. Pourtant, au loin, je vois du changement. Mes armes ne se trouvent qu’en demain, car elles se forgent dans mon expérience d’aujourd’hui. Mais quels éléments pompent-elles en aujourd’hui, s’il n’y a rien?
La réponse? La haine et le mépris.

La haine s’accumule proportionnellement au mépris qu’on éprouve ou qu’on encaisse. Et Dreadcast est une ville de mépris, une ville où chacun vit pour haïr l’autre et une ville qui pousse à la rébellion. Mais non pas la rébellion aveugle des hostis, non pas l’égarement constant de leurs êtres ; la rébellion civile et sociale, la rébellion contre le système hiérarchique des races. Ce que ne comprennent pas ces sous-races, c’est qu’avec ‘rébellion’ vient ‘chaos’. Demandez aux transfuges, ils répondront bien mieux que moi.

Mais que puis-je écouter de leur révolution lorsque leurs actes ne démontrent que de leur quotient intellectuel réduit? Que dire face aux bobines gueulantes, face aux mâchoires baveuses, face aux langues inconnues? Que dire face à leurs visages abîmés, écrasés, que dire lorsqu’ils ricanent et hurlent comme des bêtes en rut? Quand ils pratiquent le coït avec tant de bestialité qu’ils paraissent victimes de malformations cérébrales, quand ils mangent sans manière et sans couvert Voyez-vous que l’autre jour, un gnoll était à la table.

Prostré comme un vieil homme, à l’odeur tant fétide que les nausées m’habitaient comme l’on habite une maison. A demander un steak d’écureuil – ni cuit, ni servi! Pas d’assiette, pas de vaisselle, pas de cuisine. Et à le manger de manière tant écœurante que je faillis sortir du restaurant où je m’étais attelé. Il pendait entre ses babines, mélangé à une bave épaisse et presque opaque. J’en voyais retomber sur le zinc déjà sale par le passage de récupérateurs de déchets, de sans-abri à mains crades. Et certains penseront peut-être que cela n’est une vérité à appliquer qu’aux rades de la basse-ville. Alors peut-être n’imaginez-vous pas un instant les mésaventures qui me sont arrivées alors que je siégeais au comptoir d’un bar du Nord.

Tout d’abord, il y avait cet elfe. Certains les considèrent à l’égal des hommes pour leurs ressemblances frappantes, mais sachez que les seuls êtres pour lesquels je puis instaurer une considération un tant soit peu plus élevée sont les androïdes. Créés par la main de l’homme et contrôlés par la main de l’homme. Pour en revenir à cet elfe, je lui montrais le respect qui est dû aux méta-humains. Je l’appelais civis comme j’appelle chacun civis – exceptés lords, ladies, hostis et acivis – et, lorsqu’il a menacé de mort à cette entente (c’est alors que j’ai compris qu’il n’avait rien d’un civis, car les civis sont civilisés), je l’ai appelé ‘elfe’… alors il a voulu démontrer avec tant d’ardeur qu’il n’avait rien à appeler ‘elfe’ qu’il en paraissait fou à lier. Et devinez quoi! Il s’est cryogénisé. Au final, peut-être l’était-il vraiment. Ses liens de glace représentent tout ce qui retient à présent sa bêtise et sa folie.

Mais cela n’est pas fini. J’ai changé de bar, au final, ainsi que de fréquentation, car je ne pouvais accepter qu’une patronne accepte à son comptoir tant d’énergumènes et pire encore, qu’elle donne du travail à ces elfes. La corporation Armacham me semblait tout à fait acceptable, bien que j’aie remarqué sur leurs espaces matriciels quelques méta-humains trop bien placés pour leurs conditions. Enfin, qu’importe, pensai-je, de toutes façons, ils n’ont pas à traiter avec les humains. Somme toute, c’est ce que j’ai cru pendant quelques secondes à peine, avant de se voir profiler la silhouette d’une orcque à l’arrière du zinc. De peau verte et de cheveux foncés, voyez! Les yeux noirs ne trahissant aucune intelligence, sombres et peu profonds comme ceux des cadavres. Et attablés? Imaginez! Des vautours! De plumes volantes et volant dans leurs plumes. L’ambiance était insoutenable, je suis parti aussi vite que j’eus accès à mes courses.

Et vous n’avez pas eu vent de cet imprévu qui m’est arrivé l’autre heptade, j’ose espérer? J’étais rentré chez elle avec pour idée de la refaire femme, suite aux moqueries incessantes de ces méta-humains à l’E-Ion. Nous étions seuls et j’avais envie d’elle comme personne n’avait eu envie de personne – et qu’elle était belle sous l’éclairage de son gratte-ciel. Jusqu’à que cette gnolle ne nous interrompe, après être entrée sans frapper – ou du moins, pas la porte. En crise de délire et après l’avoir envoyée en cuve, elle m’a regardé et m’a dit que la race humaine était une sous-race. Je n’en ai pas encore référé à l’inspectrice, mais ça ne saurait tarder. En tous cas, toute cette aventure m’aura prouvé une fois de plus que les méta-humains devraient demeurer là où ils sont censés demeurer : la rue ou les usines. Comme cette femme, elfe, vous voyez? Bouteille d’un alcool que je n’ai pas reconnu, à la main. Elle traînait là comme une pute du Sud, crasseuse et sale sous sa crinière noire. Elle servait si peu à l’Empire que l’idée m’a frôlé que de l’envoyer dans une cuve – clonage comme cryogénie, d’ailleurs. Mais user de l’énergie de la centrale pour quelqu’un comme elle, qui n’en vaut pas la peine, c’était d’un gâchis sans nom.

Je vois le changement en demain, car demain apportera cohésion, que ce soit de la main de l’Ambassade ou de la mienne, guidée par l’Empereur.

Vivat Imperator.

P.S : penser à aller chercher les lunettes chez cette dame. Quel était son nom déjà…?
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Précision : je ne connais rien au latin. Si j'ai fait une erreur, me le signaler s'il vous plaît.

Informations sur l'article

The Mysterious Case of Benjamin Thomas
27 Décembre 2014
1741√  21 14

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