EDC de Aëlissya
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Cacher
Brouillard intérieur
Coup de feu.
Détonation sèche et meurtrière, réduisant au silence le panel d'autres sons parvenant à ses oreilles pointues. Point de départ de la scène défilant en boucle derrière ses pupilles vidées d'existence. Explosion suivie de près par le roulement d'un corps sur le sol froid et dur. Son corps. À lui.
Seconde suspendue dans le temps durant laquelle le cerveau se déconnecte et le cœur défaille.
L'instinct de survie se met en branle, momifiant de ses fils invisibles le moindre de ses membres. Une âme bienveillante se dresse entre le danger et elle, mais déjà, la brume l'envahit. Tel un pantin, ses jambes l'expulsent hors de la bâtisse. Un éclat d'âme résiste, lutte contre l'envahisseur. Le cœur force la barrière et empoigne la croix d'attelle.
Une main tremblante rouvre la porte. Deux cadavres. La carabine. L'adrénaline piquante ouvre la voie au retour du marionnettiste intrusif. Le brouillard submerge ses sens. Tout devient flou. Ses muscles brûlent sous l'effort de la course, ses poumons happent l'air sans ménagement. Les fils la tirent vers la sécurité. Sa gorge égosille un cri d'alerte.
Le point de chute atteint, l'instinct s'éteint.
Les fils se relâchent. Ses forces s'évaporent. Son corps est entraîné vers le sol, son esprit vers l'enfer.
Ses doigts se crispent sur l'oracle de la mort. Cinq lettres. Cinq lettres, pour la première fois gorgées d'un sens maudit. Ses lettres. Toute bribe d'espoir se déracine violemment.
Les barrières cèdent. La pression jusqu'alors contenue éclate brutalement.
Inondation de son visage.
Un rideau de brouillard noir et opaque tombe.
Son smog interne, cotonneux et froid, l'enveloppe et tourbillonne lentement, sournoisement. Ses sens lui sont confisqués.
Elle est seule, perdue en elle-même.
Détonation sèche et meurtrière, réduisant au silence le panel d'autres sons parvenant à ses oreilles pointues. Point de départ de la scène défilant en boucle derrière ses pupilles vidées d'existence. Explosion suivie de près par le roulement d'un corps sur le sol froid et dur. Son corps. À lui.
Seconde suspendue dans le temps durant laquelle le cerveau se déconnecte et le cœur défaille.
L'instinct de survie se met en branle, momifiant de ses fils invisibles le moindre de ses membres. Une âme bienveillante se dresse entre le danger et elle, mais déjà, la brume l'envahit. Tel un pantin, ses jambes l'expulsent hors de la bâtisse. Un éclat d'âme résiste, lutte contre l'envahisseur. Le cœur force la barrière et empoigne la croix d'attelle.
Une main tremblante rouvre la porte. Deux cadavres. La carabine. L'adrénaline piquante ouvre la voie au retour du marionnettiste intrusif. Le brouillard submerge ses sens. Tout devient flou. Ses muscles brûlent sous l'effort de la course, ses poumons happent l'air sans ménagement. Les fils la tirent vers la sécurité. Sa gorge égosille un cri d'alerte.
Le point de chute atteint, l'instinct s'éteint.
Les fils se relâchent. Ses forces s'évaporent. Son corps est entraîné vers le sol, son esprit vers l'enfer.
Ses doigts se crispent sur l'oracle de la mort. Cinq lettres. Cinq lettres, pour la première fois gorgées d'un sens maudit. Ses lettres. Toute bribe d'espoir se déracine violemment.
Les barrières cèdent. La pression jusqu'alors contenue éclate brutalement.
Inondation de son visage.
Un rideau de brouillard noir et opaque tombe.
Son smog interne, cotonneux et froid, l'enveloppe et tourbillonne lentement, sournoisement. Ses sens lui sont confisqués.
Elle est seule, perdue en elle-même.
Coup de feu.
Détonation sèche et meurtrière, réduisant au silence le panel d'autres sons parvenant à ses oreilles pointues.
Détonation sèche et meurtrière, réduisant au silence le panel d'autres sons parvenant à ses oreilles pointues.
Tout recommence.
Echo d'un cri.
Spectatrice impuissante, elle assiste à la concrétisation de ses pires cauchemars. Encore une fois.
Explosion suivie de près par le roulement d'un corps sur le sol froid et dur. Son corps. À lui.
Echo d'un cri.
La scène cruelle se déroule au ralenti.
Une main tremblante ouvre la porte. Deux cadavres. La carabine.
Echos de voix. Des bras autour d'elle. Contact d'une main dans son dos.
Le film macabre recule d'un pas. Une brèche fissure les ténèbres.
Contact de lèvres sur son front.
Un filet de lumière transperce le brouillard et la tire partiellement de sa prison. C'est lui.
Une force renouvelée souffle dans ses veines. Ses bras répondent à l'ordre d'étreinte. Sa bouche marmonne son nom. Ses tympans acceptent de traduire ses mots.
"Je suis là… Je suis là…"
Des bribes de pensées sommaires émergent et s'échappent d'elle entre deux spasmes. Sa langue essuie la morve coulante chatouillant ses lèvres.
Échange rassurant.
Une voix évoque un nom qui foudroie sa raison renaissante. Ses poings se compressent. Ses dents serrées barrent la route à un cri de colère montant.
Echos de voix.
Murmures.
"Je t'aime…"
Trois mots discréditant le brouillard. Ses paupières se referment sur ses yeux aveuglés. Des bras la dérobent au sol.
Fraîcheur de la nuit. Alternance d'une voix sifflante et de la sienne. Les mots ramènent au premier plan les visions enfouies. Tremblements.
"Ça lui passera."
Absence.
Le brouillard se dissipe une fois son corps accueillit par le moelleux d'un matelas. Une étincelle de conscience stimule ses membres. Elle s'agrippe à son corps.
"Pardon…"
Sa faute. Tout est de sa faute.
Ses dents passent leurs nerfs sur un morceau de sa chemise au goût âcre de la cuve.
Il s'endort. Pas elle.
Elle se saoule aux battements de son cœur nouvellement moulé, cherche l'oubli.
"Il est là… Tout va bien…"
Mais son calme intérieur joue les farouches.
C'est terminé, pourtant tout continue. La peur, le déchirement, la culpabilité… Nul ne daigne lui faire grâce d'un peu de repos. Pourquoi ? Pourquoi cette impression persistante de porter le deuil de celui qu'elle sent vivre contre elle ? Une bribe d'instinct perdurant depuis l'époque sans clonage, se convainc-t-elle. Mais la simple connaissance de la maladie ne la soigne en rien.
Son cœur a volé en éclats en même temps que le sien. Comment recoller les morceaux ? Il n'existe pas de cuve pour les blessures psychologiques. Celle-ci sont condamnées à cicatriser seules ou à perdurer à jamais.
Peut-être aurait-elle mieux fait de périr avec lui…
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Informations sur l'article
Bribes de vie
02 Juin 2017
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