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EDC de Ayela~33128

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White Screen of Death


Du blanc. Partout, puissant, brûlant, décapant même. Si fort que rien d'autre que cette agressive lumière ne semble exister. Pas même de conscience.
Il faut une éternité pour qu'une identité se reforme, s'éveille, tel un embryon de vie peinant à prendre son premier souffle. A cela, il faut encore ajouter une autre éternité pour que le monde prenne une consistance, que la réalité devienne tangible, bref que les sens se connectent à la conscience. Et diable sait qu'une éternité c'est long, alors deux...
Au milieu de cette mer de blanc des contours et des sons commencent à se définir. Des plaques de matériau, des halogènes, des cliquetis mécaniques. Sans savoir pourquoi, tout ceci est associé à une clinique dans les méandres de cet esprit balbutiant. Rigide, le corps se relève, presque autonome. D'un mouvement difficile, la tête tourne, et se pose sur une table non loin, où se trouvent du matériel. Instinctivement, les mains vont fouiller les objets. Un deck, une carte interactive et une carte d'identité se trouvent dans une besace. Un nom sur la carte:
Ayela
Sur la table de métal, la lumière réfléchit un visage. Féminin, presque doux, portant deux yeux gris perdus. Le visage ressemble à celui sur les papiers officiels. La mémoire travaille, dans la douleur, et un lien s'effectue.
-Je suis...Ayela.
La voix, faible, résonne pourtant sur les murs de la salle aseptisée et vide. Des mots semblant dénués de sens pour celle qui les émet. Un sens qu'elle cherche à trouver. Rapidement elle connecte le deck, et par automatisme se connecte à la matrice. Elle se sent d'un coup mieux. Elle surf et finit par trouver. Un citoyen du nom d'Ayela a été tuée dans les locaux de l'entreprise Yuri-tech. Tuée? Cette information semble erronée puisqu'elle respire. Et pourtant, cela sort d'un canal officiel.
Au sein de l'esprit synthétique de la femme, des questions se soulèvent:
-Qui suis-je?
-Où suis-je?
-Est-ce bien moi qui ai été agressée?
-Si oui, pourquoi ai-je été agressée?
-Comment suis-je "revenue" à la vie?
Des questions, qui amènent la peur, ronflante et roulante, envahissant son corps par tous les pores de sa peau, les fibres de ses muscles. Ayela tremble. Que va-t-elle devenir? Que doit-elle faire?
Une envie plus forte que les autres fait surface: Partir d'ici. Récupérant la besace, Ayela court. Elle utilise la carte pour trouver le magasin d'habits le plus proche et achète le premier ensemble venu, avec de l'argent qu'elle suppose être le sien, sans même connaître la monnaie utilisée. Puis elle se remet à courir, fuyant diable sait quoi. Elle se retrouve chez Yuri-tech, un lieu qui lui semble familier. Et après une simple vérification elle sait qu'elle y travaillait. Des souvenirs reviennent petit à petit, par flash. Douloureusement le voile blanc s'effrite. Elle se souvient du labeur sain de vérifier les routines informatiques de l'entreprise. Des discussions avec sa patronne. Et elle se souvient de ne pas se souvenir.
Mais cette fois, elle laisse de côté la question de sa propre identité, pour revenir sur une autre, plus proche:
-Qui et pourquoi?
Les problèmes doivent être résolus dans l'ordre. Et avant de pouvoir se pencher sur son passé lointain, elle doit pouvoir se sentir en sécurité. Un nouveau sentiment ronge la peur petit à petit: la rage. Celui qui s'en est pris à elle ne sera pas longtemps laissé dans l'ombre, ni impuni. Elle se le jure. Sans savoir comment elle y parviendra, mais il lui semble bien plus facile de réaliser cet objectif, que de soulever ce voile blanc drapant tout ce qui la touche de près.

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Datalog
28 Octobre 2012
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