EDC de Ava

La journée avançait, et Ava avait déjà réorganisé la vitrine à deux reprises.
Elle ne se lassait jamais de contempler la dernière collection de Novitium. Ses doigts glissaient sur les tissus, effleurant les matières avec un soin presque révérencieux. Chaque texture lui procurait une sensation différente, un frisson discret mais bien réel qui parcourait sa peau.

Profitant d’un instant de répit, elle monta à l’étage pour attraper de quoi grignoter. En passant près de son collègue, somnolent dans l'un des canapés, elle ralentit instinctivement le pas. Ses talons, qui résonnaient habituellement dans la pièce, se firent presque inaudibles. La rousse prenait soin de ne pas troubler la quiétude de la salle, à peine brisée par le doux vrombissement régulier des trois frigos.

Un son léger se fit entendre, celui de la porte d'entrée qui s’ouvrait. D’un mouvement fluide, Ava redescendit en quelques secondes, le sourire déjà ancré sur ses lèvres. Elle adressa un salut poli à la cliente qui venait de pénétrer dans la boutique, observant avec attention les articles exposés.

— Puis-je vous conseiller ? lança-t-elle avec douceur, sa voix empreinte de professionnalisme.

Un refus courtois lui répondit, et la cliente s’éclipsa aussi vite qu’elle était venue, laissant la place à une autre, puis encore une autre. Un ballet désordonné mais familier s’installait, rythmé par les va-et-vient incessants des curieux et acheteurs potentiels. C'était devenu la routine pour Ava, une chorégraphie qu'elle connaissait par cœur, mais appréhendait encore un peu.

16ch... Le calme retomba doucement sur la boutique. Saisissant l’occasion, elle s’éclipsa dans l’arrière-boutique pour s'accorder une petite pause.
Un verre d’eau pure en main, elle consulta distraitement les derniers catalogues en ligne, son esprit toujours attentif aux éventuels bruits de l'entrée.

Lorsqu’elle entendit à nouveau la porte de la boutique s'ouvrir, un léger sourire se dessina sur ses lèvres.
Elle posa son verre, inspira doucement, et se prépara à retourner sur sa scène journalière, prête à se fondre à nouveau dans le flot continu de cet éternel ballet quotidien.

Dans la poche de sa jupe, son com vibrait, tentant d'attirer son attention... en vain.
Le travail passait avant tout