EDC de Aurore~67251
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« Ils sont derrière la porte ! »
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« Aurore. On me secoue par la manche et je tourne le regard vers le gobelin. Comme nous tous il a conscience que notre vie est en jeu. Définitivement. Aurore écoute-moi. Pour sortir, il faut dessouder la porte, prend ce fer et fait la partie haute du cadre. Maintenant. »
Je tente un léger piaffement, en indiquant les murs… Le couloir est étroit et on les entend gratter dans les murs aussi. Mais le gobelin s’est déjà engouffré dans le chemin vers notre dernier espoir. Une main se pose sur mon épaule, je croise un regard d’encouragement et mes pieds semblent se dessouder du sol. Je rejoins Korky avec un fer et j’entreprend de dessouder le haut de la porte. Les autres derrière nous se préparent à un combat perdu d’avance, prêts à nous offrir les précieuses secondes nécessaires à faire de nous davantage que des souvenirs pour nos proches restés en secteur trois. Nous achevons l’ouverture de la porte à grand renforts de cris et sans savoir ce qui nous attend derrière, tout le monde se précipite de l’autre côté. Derrière nous un grand fracas nous annonce ce que nous craignons : ils sont là.
La pression accumulée et notre incroyable nervosité nous font perdre plus ou moins à tous nos moyens à un moment ou à un autre, mais notre sens des priorités lui, reste très affûté : survivre. Nous courrons aussi vite que nous le pouvons, certains tentent de refermer la porte, d’autres beuglent des indications, je crois même que quelqu’un essaye de coordonner les choses… ? Je ne sais pas. Je suis déjà loin. J’ai couru. Je me suis engouffrée dans un vaste espace sombre. Ils n’aiment pas la lumière. Ils sont dans les murs. Je m’éloigne des deux et très vite je m’accroupis derrière une table de montage, le souffle court. Depuis combien de temps je cours ? Mes poumons me brûlent, l’air semble peiner à les remplir, les larmes salent mes joues, mes dents claquent nerveusement et mes serres cliquettent sans aucun contrôle. Je tends néanmoins l’oreille en tentant de faire abstraction de ces abjects sons gutturaux et des bruits des mutants grattant dans les murs, les plafonds et derrière les portes. Rien. Rien et personne. Je pousse un geignement en réalisant que je suis seule, tandis que eux sont partout : je suis perdue. Je veux mourir. Là tout de suite, je veux mourir. Oui, je préférerais mettre fin à mes jours, hors zone APM, que de devoir partir seule à la recherche des autres. Ce serait bien plus facile... Et je serais libérée de mon esprit torturé sans avoir à les affronter. Mais il n’y a pas que moi : je ne suis pas là par hasard et je dois les retrouver, ils pourraient avoir besoin de moi. C’est terrifiée que je quitte la pénombre, sans bruits, pour tenter de les retrouver dans le manoir.
« Aurore ? Je tourne la tête vivement, je presse le pas, je distingue un couloir, une nouvelle porte* au bout. Aurore ? »
Je ne réponds pas, je ne veux pas faire le moindre bruit, j’ai peur de les attirer. J’avance dans le couloir aussi vite que possible lorsque soudain un bruit assourdissant résonne à mes oreilles, je sens les briques du mur me percuter quand il est enfoncé, un nuage de poussière m’aveugle et trois tentacules se referment autour de mon bras. Je hurle d’abord de peur, puis de douleur, la pression est forte, l’acide ronge déjà mon trench. La bête qui grattait dans ce mur m'attendait. Je tente de me débattre mais elle est bien plus forte, elle me tire d’un coup brutal contre le mur derrière lequel elle se cachait. Derrière lequel elles se cachent toutes. Dans l’instant, deux autres trios tentaculaires m’agrippent, l’un par l’épaule, l’autre à la gorge. Après mes habits c’est mes plumes que ronge l’acide tandis que la pression broie mes os. J’étouffe. Le cri se meurt dans ma gorge, peu à peu, comme l’air, comme l’espoir… Quand je distingue à travers la poussière en suspension la porte si proche s’ouvrir à la volée. Mes chaires fondent, le bruit disgracieux des membres démis résonne. Sauvez-moi. Sortez-moi de là. La silhouette qui se dessine et se précipite vers moi m’apparaît à la toute dernière seconde et une vérité me frappe alors. « Ils ont menti. Je vais mourir ici. » Comme pour me donner raison, le mutant humanoïde qui vient de gagner ma hauteur étire ce qui lui sert de bouche dans ce que je perçois comme un hurlement bestial. Je ferme les yeux.
Crispée, j’attends la fin. Je retiens mon souffle. Comment viendra-t-elle cette fois ? Le monstre va-t-il m’étrangler ? Va-t-il me dévorer ? Hurler mon nom à m’en faire perdre la raison ? Cette fois, je sens – je sais – son gigantesque poing prendre de l’élan et fendre l’air. Mon instinct reprend le dessus et un cri s’échappe de ma gorge lorsque je me redresse d’un bond.
Je prends quelques secondes à retrouver mes esprits, en sueur, haletante, les mains crispées sur mes draps. Je n’aurais jamais dû descendre. C’est ce que je me dis chaque nuit. Chaque fois que la nécessité du sommeil s’impose à ma solitude. Chaque fois que le monstre se précipite vers moi. Chaque fois qu’il me fait revivre ces instants de terreur. On m’a expliqué, une fois que je confiais ce cauchemar, que je n’y échapperai jamais. Mon esprit morcelé là en bas y chercherait à la faveur des songes cette partie de moi que j’y ai perdu.
Pour l’heure je tente encore de calmer mon rythme cardiaque. Le cœur bat douloureusement dans ma poitrine, il manque à chaque battement d’en sortir. Les larmes menacent de surgir. En cet instant précis, je suis éveillée et pourtant je suis encore là-bas. En cet instant précis, chaque nuit, je veux mourir. Sans crier gare, un frisson de terreur me parcourt l’échine quand je sens une main se poser sur ma cuisse et j’étouffe un nouveau cri.
« Mmmh.. Mon cœur… ? Ca va ? »
Je cligne des yeux, mon regard parcourt son visage ; à la faveur de ses traits rassurants et paisibles je me ressource. Non, c’était faux. Pas chaque nuit. Plus chaque nuit. Plus maintenant.
« Oui. Un cauchemar. Ca va Varor, rendors-toi… »
Mon cœur continue de battre, fort, mais à un autre rythme à présent. Je le sens refermer ses bras sur moi. En cet instant, non, je ne veux plus mourir.
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Informations sur l'article
Chroniques
13 Février 2018
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26☆
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Personnages cités
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Flÿnn (806☆)
Fondateur de Pandemor
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◊ Commentaires
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Jali (82☆) Le 13 Février 2018
moi aussi j'laime mais faut pas lui répéter ! Cshhhhh. -
KorSkarn (484☆) Le 14 Février 2018
Hodor !... Hem... Aurore. * -
Sean~68708 (0☆) Le 15 Février 2018
Ce Varor alors ! -
Shael~68811 (0☆) Le 16 Février 2018
Magnifique ! Ça m'a presque fait penser à du Lovecraft dans ta description de l' horreur. Des monstres tapis dans l'ombre...le fait qu'ils n'aiment pas la lumière etc. Magnifique vraiment. -
Varor~60327 (23☆) Le 16 Février 2018
*Summoning*
Quelqu'un a dit Lovecraft ? :3
@Aurore Y'a pas assez de place ici pour tout te dire. Alors je te demanderai juste : "R-0R ?"
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Syllanh (217☆) Le 17 Février 2018
@Aurore C'pas ta pionne qui à fait des bonds de trois mètre pendant trois semaine dès que quelqu'un décapsulait un soda dans son bar xD -
Enylwën~65945 (563☆) Le 18 Février 2018
Prochaine étape : Ils sont dans les murs ! -
Wilfried~68278 (29☆) Le 18 Février 2018
Un peu d'aurore cauchemardesque dans DC c'est sympa