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EDC de Aurore~67251

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« Tu sais ouvrir un sas ? »

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Petit EDC écrit après longtemps, grâce à une soudaine inspiration, une bouffée d'oxygène que je savoure encore et encore sans lassitude.
Merci pour le jeu excellent, même si ça remonte à longtemps, à ceux qui ont transformés ma poupée : Klepp, Dienye, Yaël !
Encore quelques instants "sage" et on s'y remet. ♥
Je censure les com's acides : perdez pas votre temps.
Je suis sur cette rampe depuis des heures, les membres engourdis. Je sens bien les picotements qui se propagent, mais ça n’importe pas vraiment. Profitant d’une accalmie je regarde autour de moi. Mes yeux se posent sur la rampe face à moi et la vaut’ sexy qui s’y active, dans un style bien à elle, protectrice à bien des égards. Sur celle à ma gauche, où je reçois un écho bienveillant, dans un murmure, de celle qui deviendra un alter ego. Sur la troisième rampe à ma droite pour finir, ou avec une assurance infaillible, l’androïde veille déjà sur moi. J’ai un petit sourire discret puis je replonge dans mon scan. On a bientôt fini.
Famille en devenir, clan, groupe, sans intérêt pour les statuts, ni pour les carrières ou les noms : ils m’avaient emmenée ici alors qu’on se connaissait très peu. Je trouvais ça un peu étrange… Mais ça ne m’empêchait pas de vibrer doucement. Un jour j’ai demandé pourquoi moi, à Yaël. Elle m’a répondu d’un sourire. Je m’en suis contentée. Je n’aurais peut-être jamais de réponse à cette question !
J’étais jeune, mais j’avais déjà pris mon lot de coup de sang lorsque les escouades impériales descendaient ratisser les souterrains et envoyer en cuve, parfois cruellement, mes rares proches. Et les mots choisis avaient été justes.

« Tu sais ouvrir un sas ?
- J’ai déjà essayé, oui, mais seule.
- Bien, on veut passer ce soir, tu viens ?
- Si on n’se mange pas une patrouille impé, oui…
- C’est eux qui vont se manger une patrouille rebelle plutôt.
- … On part à quelle heure ?
- Prépare-toi. »

Quelques minutes plus tard, je me retrouvais en banque derrière Klepp. Yaël regardait ma tenue d’un œil circonspect en fouillant ses coffres. « Ça devrait le faire. » Je m’en rappelle très bien de ça, elle m’a dit que ça devrait le faire. Moi j’étais en jeans lev, avec un t-shirt cool. Elle, elle m’a claquée une tenue à la pointe comme si de rien était. J’avais envie de lui dire « MAIS BIEN SUR QUE CA VA LE FAIRE, DONNE, PUTAIN, DONNE JE VEUX L’ESSAYER ! » mais j’ai simplement dit « Oh, merci. » par principe. En vérité, avec le recul, je pense que ça l’a pas trompé une seconde. J’avais rejoint les trois autres au centre militaire. Lumière, les entreprises, le secteur : tout avait été réglé et nous étions parti pour l’opéra de l’ouverture de sas, sans chef d’orchestre, pour mener un concerto au son des : « Go, go, go ! » largement éprouvé depuis, comme une formalité. Et quelques minutes plus tard, nous étions sur les rampes.

Le scan se poursuit depuis des heures. J’entends Yö souffler, dans ma direction. « Tu te débrouilles bien, continue ! » J’étire un petit sourire vers elle. Palier 44, 2 ans de vie, je pensais ne pas avoir ma place ici, et pourtant… Je venais de la trouver pour bien plus longtemps qu’une soirée.
« [Krrrscchh]…-quatre rue du secteur un, ID #[Krscchh] zone 2… ». Oui les com’s rebelles sont pas tous très au point. Sous module, le sang battant aux tempes, je pénètre le bâtiment. Dienye s’y matérialise la première, rapide, pro’ à bien des égards un modèle. Le temps que je la rejoigne, Klepp et Yaël sont aussi connectés au digicode. Je rejoins le groupe et mes serres cliquètent dans le hall. « C’est un type du mili ici. » « J’engage en premier. » Quelques brèves minutes et une série de chiffres délivre l’accès au quatuor. À l’intérieur c’est une maestria, ni plus, ni moins. On évolue chacun dans une direction, cible localisée. Pas de langage martial et disciplinaire ici, pas de « double contact confirmé 20 degrés nord nord-est » mais plutôt un « J’ai trouvé l’enculé, il pionce avec une kob’ ! » qui résonne bien.

Au petit matin je suis éreintée et le retour se profile après une nuit chargée. SAS fermé. « Classique » me dit Yö.
« Tiens regarde : check leur nombre au militarium.
- Ah… 6 !
- Ouais… Ouais… Je la vois s’activer sur son deck un instant, lançant une procédure de hack pendant plusieurs secondes. On est sous spam-scan là, du coup, maintenant ?
- Wow… ! 14 ! Comment on va passer s’ils réagissent si vite ?!
- Ben encore plus vite ! »
En effet. Je me souviendrai longtemps de cette course à travers les souterrains. J’entendais : « Y A LE TROLL ET LA GNOLLE ! » puis en écho à la hausse soudaine de mon rythme cardiaque, une autre voix « Et leurs 459 copains pas loin ! » car oui, les rebelles comptent vite et bien.

Des années plus tard, je repense à ces instants. A leurs conséquences. Je relève le regard sur la vaut’ qu’ils ont créé, dans le miroir, puis je me tourne vers un autre des miens, un Klepp’Tek, lui aussi, fibre loyale d’un groupe uni et je suis surprise de m’entendre poser la question : « Tu sais ouvrir un sas ? »

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Chroniques
10 Février 2018
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