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EDC de Aurore~67251

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Frustration

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[L'EDC est HRP, vos personnages peuvent donc continuer à se répandre en ragots et à croire ce qui se dit en ignorant les lignes à suivre ! ♥ J'vous kiffe, changez rien !
Ce que j'écoutais en écrivant.
Elle essaie de se convaincre qu'elle est ce qu'elle n'est pas; retranscription des hésitations et des doutes qui la mènent dans un carrefour à l'issue incertaine : les pensées sont par essence orientées et tout est très interprété. Profitez-bien !]
« Détruis pas les derniers espoirs que j'apporte. »
Alors c'est ça que je suis pour eux ? Quand je me lève, la tête bourdonnante et lourde comme un caisson de cryogénisation... Quand je plonge, pour eux, aussi bien dans la matrice que dans mes com's, à en perdre la notion du temps... Quand je lutte à mon corps défendant, en repoussant depuis longtemps mes limites... Je suis une bête qui détruit ? C'est ça, la réalité, votre réalité ? Je suis l'ogre qui vient la nuit, surplomber vos corps endormis et dévorer vos rêves ?
« Ça me fendrait le cœur de te voir à ses côtés... »
Le manteau des souvenirs, des échecs, des espoirs échoués sur le rivage de l'indifférence générale, pèse sur mon cœur comme une chape de plomb. Je les ai perdus et ils en ont rit. Ils en riaient avant, je le sais, les ombres me l'ont soufflé à l'oreille il y a longtemps déjà. Mais la culpabilité de la blesser est un fardeau que je ne suis pas sûre de pouvoir supporter. Seulement... Est-ce que j'ai le choix... ?
« N'oublie pas que je fais cela pour le SR. Que je tente.. De construire quelque chose. »
Plus que tout le reste, je crois que c'est cette vérité qui me met hors de moi. Cette vérité qui tient en deux petits mots : sans moi. Ils le veulent sans moi. C'est là où le bât blesse. Quand je réalise à quelle vitesse j'ai été instrumentalisée; quand ces échecs, ces pertes se sont accumulés et qu'on m'a enjointe au repos. Ce n'était que pour mieux m'écarter ? Pour mieux me maintenir en cage ?
J'ai silencieusement attendu qu'une main se tende, j'ai espéré avec toute ma naïve force, qu'on ne se contenterait pas de me dire « Allez, c'est bon maintenant, au boulot. »... J'ai même imaginé son ombre hantant mes pas. Mes plumes abîmées frissonnent encore en la sentant, en esprit, effleurer ma petite carcasse et souffler à mon oreille "je ne bouge pas, je t'écoute et si tu ne parles pas, je t'y forcerai"...
Mais ce n'est qu'un rêve.
Un rêve qui, à chacun de mes clignements, quand mon implant revient m'abreuver de données, s'étiole un peu plus. Il emporte avec lui, les fragments de ce que j'étais.
Paradoxalement, ils sont soigneux : c'est avec méticulosité qu'ils cultivent ma colère. Elle grandit et déborde, suinte par mes pores. Les dents serrés, vous entendrez peut-être un murmure glacial, mais rien d'autre ne viendra trahir la rage qui m'envahit chaque jour peu à peu.
« J'te sens glisser loin... Je sais que... Que j'vais te perdre... J'vais rater moi aussi... »
Et si... ? Si elle l'avait vue ? Je la nie. Mais elle est là, au fond, cette détresse, noyée de peine. Mais... Non... Je n'ai plus rien à craindre, à présent. Plus rien ne compte, et ma rage se fait gardienne. Ils ne l'atteindront pas, cette faiblesse. Non. « Non, quand bien même une amère souffrance; Dans ce cœur mort pourrait se ranimer. »*
*Alfred de Musset

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Hell0 w0rld
21 Novembre 2017
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