
EDC de Angy
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Cocktail Surprise
Cocktail Surprise
La nuit avait enveloppé la cité d’un voile de mystère, tandis que les lueurs artificielles des néons découpaient des ombres mouvantes sur les pavés humides. Le Velvet, écrin de luxe au cœur du tumulte nocturne, résonnait des éclats de voix, du tintement des verres entrechoqués, et du murmure alangui de la musique qui flottait comme un doux poison dans l’air saturé d’effluves alcoolisées.
Au milieu de cette effervescence sophistiquée, une silhouette menue se glissait entre les tables avec une aisance qui trahissait autant l’habitude que l’instinct de survie. Angy, de sa démarche vive et assurée, jonglait entre les commandes et les regards curieux, tentant d’éviter de justesse les élans maladroits des fêtards trop enthousiastes avec sa petite taille. On n'y voit parfois qu'une petite tête bleue qui s'aventure derrière le comptoir trop grand pour elle.
Ce soir-là, parmi la faune bigarrée qui peuplait le Velvet, un homme s’installa au bar avec une élégance presque surnaturelle. Drapé dans un costume d’une finesse irréprochable, son monocle brillait sous les lumières tamisées comme un joyau scrutateur, jaugeant avec une certaine condescendance l’animation ambiante. Lorsqu’il ouvrit la bouche pour commander, sa voix s’éleva, posée, exigeante, chaque syllabe pesée avec soin.
Le cocktail qu’il demanda portait un nom aux accents de prestige, une litanie de syllabes raffinées qui semblaient défier la simplicité. Un nom imprononçable pour une boisson qui se devait d’être parfaite.
La gobeline haussa un sourcil en l’écoutant, notant mentalement les sonorités exagérément sophistiquées, et retint un soupir amusé.
Un bon alcool se savourait avec le cœur, pas avec un protocole cérémoniel.
Sans se laisser démonter, elle attrapa un shaker et entreprit de reproduire, à sa manière, le breuvage demandé. Une liqueur ambrée, un soupçon de nectar fruité, une touche d’épices pour éveiller les sens… mais il manquait encore quelque chose.
Ses yeux parcoururent distraitement l’étagère encombrée de flacons aux étiquettes mystérieuses. Un souvenir fugitif traversa son esprit : un serveur, plus tôt dans la soirée, avait ajouté une subtile goutte d’un ingrédient à l’éclat orangé pour relever une boisson.
C’était sûrement cela, l’élément final qui transformerait le tout en une création inoubliable.
Elle versa une généreuse mesure de ce mystérieux liquide, referma le shaker d’un geste précis, puis entama un mouvement fluide et rythmique, imprimant au métal froid une danse frénétique.
un battement syncopé qui semblait en accord parfait avec le tempo alangui de la musique de fond.
Lorsqu’elle estima que le mélange était suffisamment homogène, elle servit le cocktail dans un verre élégant, dont les reflets mordorés trahissaient la richesse de ses arômes. Satisfaite de son œuvre, elle le déposa devant son prestigieux client avec un sourire énigmatique.
Un silence suspendit l’instant.
L’homme, visiblement intrigué, porta le verre à ses lèvres, savourant d’abord le parfum en une lente inspiration, avant d’y tremper les lèvres avec la délicatesse d’un connaisseur.
Ce qui suivit échappa à toute attente.
son monocle glissa de son nez,
ses yeux s’écarquillèrent dans une expression de pure stupéfaction.
Une rougeur violente s’empara de ses joues, et un frisson incontrôlable parcourut son échine.
La brûlure s’insinua dans ses veines comme un incendie,
réduisant à néant tout ce qu’il connaissait de la douceur et de l’harmonie gustative.
réduisant à néant tout ce qu’il connaissait de la douceur et de l’harmonie gustative.
Une main tremblante chercha désespérément un appui sur le comptoir, tandis qu’un râle étranglé s’échappa de sa gorge.
Autour de lui, les conversations s’étaient interrompues, attirées par cette scène improbable.
- Euh... tu viens de mettre du Pépiocéane dans son verre..?
Angy, dont l’innocence était aussi convaincante qu’une rumeur en plein marché noir, haussa les épaules.
Ce n’était qu’un détail.
Un simple rehausseur de saveurs.
Rien qui ne justifie l’expression apocalyptique du noble en face d’elle.
Un simple rehausseur de saveurs.
Rien qui ne justifie l’expression apocalyptique du noble en face d’elle.
Le Pépiocéane… Ah, ce redoutable extrait, connu pour son intensité dévastatrice, capable de transformer le plus placide des breuvages en un tourment sensoriel absolu.
Une épice que l’on utilisait avec une prudence quasi-religieuse, tant son effet pouvait être foudroyant.
Une seule goutte suffisait à éveiller un plat.
Angy en avait mis… une bonne rasade.
Angy en avait mis… une bonne rasade.
Cherchant une solution, elle attrapa un autre verre et le tendit prestement à son client en détresse.
L’homme, dans son empressement, porta le récipient à ses lèvres sans réfléchir.
Une nouvelle explosion de saveurs, cette fois-ci alcoolisée, embrasa son palais déjà meurtri.
Un regard de pure trahison s’imprima sur son visage tandis qu’il réalisait qu’il venait d’avaler un second affront liquide.
Une nouvelle explosion de saveurs, cette fois-ci alcoolisée, embrasa son palais déjà meurtri.
Un regard de pure trahison s’imprima sur son visage tandis qu’il réalisait qu’il venait d’avaler un second affront liquide.
mais, contre toute attente, lorsque le feu du Pépiocéane se dissipa enfin,
un éclat de rire sonore fendit l’atmosphère.
Son monocle à peine remis en place, il observa la gobeline d’un air complice, un sourire amusé flottant sur ses lèvres encore tremblantes.
Il posa quelques crédits sur le comptoir, un montant plus que généreux, et fit une révérence exagérée avant de s’éloigner dans la foule.
Il reviendrait, c’était certain.
Peut-être pas pour l’authenticité des cocktails,
mais pour l’expérience inédite.
Peut-être pas pour l’authenticité des cocktails,
mais pour l’expérience inédite.
Angy, quant à elle, observa les pièces rutilantes avec un sourire satisfait.
L’argent était tombé dans sa main de la manière la plus absurde qui soit,
mais c’était là tout l’art de la débrouille.
mais c’était là tout l’art de la débrouille.
Lorsqu’elle se retourna vers l’autre serveuse, celle-ci la fixait d’un air ahuri.
Elle nota mentalement une chose essentielle :
Ne plus jamais toucher aux bouteilles oranges sans vérifier leur contenu.
Ne plus jamais toucher aux bouteilles oranges sans vérifier leur contenu.
où serait le plaisir sans un brin de chaos ?

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Informations sur l'article
Les aventures de la gobeline bleue.
22 Mars 2025
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19☆
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◊ Commentaires
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Baror (0☆) Le 22 Mars 2025
Quand ton cocktail c'est plus du piment à l'alcool que l'inverse... * ! -
Yonbaïke (476☆) Le 22 Mars 2025
Ecrit qualitatif. J'adore. -
Laïn (97☆) Le 28 Mars 2025
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