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EDC de Anastacia

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Limbes


Personne n’a su localiser exactement où Anastacia a disparu, où son corps repose à présent dans un lieu si reculé qu’il échappe à toute tentative de recherche. Ce refuge — si l’on peut appeler ainsi cette prison d’ombre — est une zone obscure, distante, une bâtisse délaissée en bordure du secteur impérial. Ici, les murs craquent, lézardés par le temps, et chaque objet, figé dans la poussière épaisse, semble suspendu comme en attente d’un mouvement qui ne viendra jamais. Seuls les courants d'air traversant les fenêtres brisées murmurent quelque chose, un bruit blanc qui amplifie le silence.

La pièce où elle se trouve est baignée d’une lueur malade, celle qui passe à travers des bris de verre et éclaire faiblement son corps immobile, affaissé contre un fauteuil décoloré. Il n’y a aucun bruit hormis celui du vent qui s'infiltre, aucun signe de vie, aucune respiration perceptible — elle est là, présente et absente à la fois, un fantôme dans un espace désolé. Sa peau paraît aussi froide que les murs de ce lieu isolé, et son visage, autrefois empreint de vivacité, est maintenant vidé de toute émotion. Ceux qui essaient de la contacter n’obtiennent en retour qu’un étrange message automatique, qui se brouille un peu plus à chaque tentative. Il est comme l’écho d’une machine défectueuse, désincarnée, ou d’un esprit qui perd pied dans une mer sans fond.


Système… surcharge mémoire… frragmentt… voixx… dissstorsionn… Morts—déf...auts… pe...nants.
Rénitilisation… imposs… total.
Cont—l émotion… hs…rs... Je… je ne… moi abs..nt.

Bruit… brrrr. Process.. sat..ion.


Chaque mot semble plus dissonant, chaque lettre plus effacée. Ce message, transmis en boucle à tous ceux qui tentent de la joindre, semble s’étioler, comme un souffle perdu dans l’immensité du vide. Il résonne étrangement, se mélangeant aux sons faibles de cette pièce en ruine, s'intégrant aux bruits du vent et aux craquements du bois ancien, comme un lointain souvenir qui refuse de se taire.

Dans cet espace où la réalité semble se distordre, Anastacia éprouve une sensation qui va au-delà de la simple solitude : c’est une déconnection totale. Plus elle reste là, figée dans ce coin du monde où personne ne viendra, plus ses pensées deviennent de vagues réminiscences de moments passés, des fragments de vie éparpillés comme des reflets déformés. Elle ressent les battements de son cœur comme des ondes distantes, perdant le lien avec son propre corps. Ses souvenirs, eux, se superposent les uns aux autres sans ordre ni logique, formant un chaos mental que son esprit ne parvient plus à organiser. Par moments, elle voit des visages, des mains tendues, des silhouettes disparaissant dans des éclats de lumière et de bruit ; mais tout se brouille et se fond dans un vide insondable.

Pour elle, le monde devient peu à peu une série de sensations abstraites. Elle n’est plus capable de savoir où elle se trouve, qui elle est, ou même ce qu’elle ressent. Il y a juste cette litanie automatique qui continue de tourner, comme le dernier fil qui la rattache à la réalité — mais qui s’effiloche davantage à chaque transmission. Ses propres pensées se heurtent aux échos de ses souvenirs, aux fragments de douleurs accumulées qui se répètent sans fin, sans résolution.



Sys...è.. défa... surc... vo... d...or... Mo...ts—déf... pe.....tt...
Ris... imp..ib...échan.. total...
Co...tr...m..: ho... Je... nn..t pas.... moi abs...en...
Bruit… noir... pro.... satur...


Chaque tentative de la localiser échoue. Ses alliés impériaux, ses proches, scrutent les coins les plus reculés, mais rien n’indique où elle a disparu, aucun signal n'émane de ce lieu perdu. À mesure que le message se répète, il se disloque et semble ne plus être qu’une vague suite de sons décharnés, une langue oubliée que même ceux qui l’aiment ne peuvent déchiffrer. Il se demandent si Anastacia existe encore véritablement ou si ce message n’est pas, finalement, le dernier vestige d’un esprit qui s’effondre, une forme de douleur numérique qui continue d'exister sans personne pour l’entendre.

Pour l’instant, Anastacia reste perdue, son corps isolé dans une prison décharnée, là où personne ne viendra. Les rares signes d'elle, tout ce qui reste, sont les derniers éclats épars de ce qu'elle était, noyés dans le vide de cet oubli qui ne cesse de l'engloutir.

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