EDC de Amaryllis

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Ce n'était pas l'envie de dissuader les ragoteurs qui manquait. Aux détours des rues, lors d'une conversation devant un zinc, pendant un entrainement musclé... la parole des uns et des autres se fait entendre, tout comme la peur ou l'appréhension. Certains haussent les épaules, d'autres tordant leurs mains pour cacher la nervosité qui les étreint. Au bord d'un gouffre, ils hésitent, passent à l'acte sans se douter qu'ils le regretteront. Juste quelques paroles au bord du bois du bar, sous la pluie drue du secteur corrompu, caché derrière un communicateur qui se veut être anonyme. Ce n'est pas si grave.
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Les mots peuvent être intéressants s'ils sont simplement utilisés à bon escient. Bien détournés, vous sauriez qu'il n'y a rien de plus puissant. La vautoure feint l'ignorance, reste de marbre. Enveloppée du manteau gris du smog, elle laisse traîner ses oreilles ci et là, amusée. Occupation gratifiante puisque lui parvienne de légers bruits, chuintements à peine timides, permissibles parce qu'elle n'est pas présente physiquement. Mais, elle vous entend. Derrière vous, elle épis.
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Le lourd manteau de plumes vole derrière elle. Sur ses épaules, on ne la voit pas si frêle, allure robuste et fière. Perchée sur des talons hauts, gagnant plusieurs centimètres, sa chevelure blanche enveloppant un visage austère à l'allure de sauvageonne, yeux glaçants à peine plus expressifs qu'une IA s'adressant à ses maîtres. Elle vous fixe, cachée parmi la foule qui va et vient autour d'elle, d'eux, de vous. Le menton se lève, une véritable expression de dégoût pouvant se lire sur le visage autrefois si doux. Regard en coin transperçant ce que vous pensez être pour vous. Vos mots.
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Dans la foule, elle redevient l'ombre qu'elle était, sombre et aussi petite que les autres. Elle relève son visage vers le ciel couvert de son toit de lourde fumée malodorante, la pluie s'abattant contre ses traits fins, lèvres entrouvertes pour garder une clope entre les lippes qui se consume petit à petit. Un croc découpe la tige d'un geste de la mâchoire. La cendre vient toucher le sol dans un bruit de clapotis. Une oreille se tend. Tout près, ils discutent.
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La conversation s'arrête, les deux hommes observent la silhouette, dépit et frayeur mêlés. La vautoure plissent les yeux, s'apprêtant à continuer sa phrase, un croc se tend sur les lèvres couvertes d'un noir profond, la plume d'Ebène s'agitant dans sa chevelure lorsqu'elle détourne finalement son regard inquisiteur, fixant le vide de la foule face à elle. La fin de la phrase sonne comme un glas.
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Un sourire se peint.
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Il y a un type qui a écrit un jour, qu'on pouvait endosser le rôle du méchant si c'était pour une cause plus grande et plus juste. Après tout, la notion de bien et de mal est subjective. Il en va de même pour les héros et les traitres. Tout comme une famille, dévots puis assassins. Le symbole dont vous aviez si peur renaît.
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