EDC de Almeria~54859

Elle a toujours cloisonné sa vie. Emprisonné des bribes de souvenirs, des bribes de conversation dans des petites boites séparées. Le travail, les connaissances de bar, le centre militaire, les faucheurs à l'époque lointaine de son arrivée en ville, Elle et son monde de solitude, Lui...

La serre et ses discussions intemporelles, l'amitié. Le travail, encore, qui l'absorbe jusqu'à y laisser une partie de sa substance. Les jeunes qui viennent et qui disparaissent sous ses yeux impuissants. L'argent, la matrice, le savoir. Le savoir c'est le pouvoir lui a-t-on dit un jour. Mais Almeria se fiche du pouvoir.

Elle rêve d'un monde ordonné où les gens se comportent de manière logique, un peu comme les lignes d'un code qui aurait été écrit à l'échelle de la ville. L'ordre, la séparation entre les choses et les gens. Non vous ne pouvez pas entrer dans ma sphère, c'est mon univers. Séparer les mondes, séparer les idéologies, pas de débat, pas d'interactions. Chaque personne devrait vivre sur sa ligne, suivre des chemins parallèles aux autres.
Mais voilà... les gens se croisent, échangent, parlent, fument, boivent, font l'amour et la guerre. Certains naissent, les autres meurent à petit feu par la lassitude des choses ou brutalement, dans le feu et le sang. Les barrières tombent, les mondes se percutent et s'entremêlent, que la lumière soit.

Petit à petit ses cloisonnement deviennent de plus en plus minces. La frontière entre les choses se réduit, entre ses envies et la réalité, l'ordre qu'elle a mis dans sa tête pour se protéger de ses propres sentiments se craquèle, s'effrite.

Déjà, la vautourde insensible et hermétique n'est plus. Elle a retardé ce moment mais le monde a réussi à pénétrer ses défenses, elle est comme infectée de l'intérieur par un virus pernicieux que nul deck ne peut éradiquer.

A suivre...