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EDC de Alice~51211

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Wonderland

(☺)
C'est pas évident. Je lui ai dit, à l'autre, je lui ai dit parce que j'en avais besoin et qu'il était là, plus ou moins. C'est pas évident, à peine en vie, j'ai déjà les boules, la peur, au fond de moi, et les boules, surtout. L'indifférence s'installe sur mon visage et prend forme comme un masque, comme une gangue de marbre sur mes lèvres et mon nez, et tout se fige. Plus rien ne bouge, même pas l'amour, surtout pas l'amour, je le garde bien au fond. Avec tout, avec les morts, l'euphorie, tout le bordel, tout ces mots du dictionnaire, tout au fond, verrouillés. A jamais, j'dirais, à jamais parce que tout au fond, l'espoir, j'l'y ai foutu aussi, parce que ça suffit, parce que j'en ai déjà assez.

Carapace, masque, tout le bordel, des concepts à la con pour des types qui s'pensent meurtris et sombres, tous ces types imbus d'eux même. Ils s'enferment chez eux et ils baisent comme des putain d'écureuils, ils boivent, et baisent, enfermés, les bars, plutôt crever, autrui, pareil; puis bobonne claque et leurs nerfs aussi. Alors le centre de cryo' devient leur Némésis, le temps, leur éternel ennemi, ils deviennent chevaliers mystiques, aux destin tragique, leur vie effondrée tandis qu'ils avancent toujours. Quel héroïsme. Quel putain d'héroïsme.

Et tous ces types qui crachent, qui fument, qui s'droguent, pour se donner un genre, un air, une putain de consistance, 'sont incapables d'avoir une personnalité alors ils s'en fabriquent une, derrière leur écran d'fumée bleue et dégueulasse. Ils jouent les mystérieux, paradent dans la brume comme s'ils étaient dans un putain d'holofilm, leur trench-coat qui claque sur leur jambes de rat. Une vie qui s'définit par leur gueule, burinée, fumée, clopée, à coups d'skiwi, de pintes, tout dans l'attitude, rien dans le putain de crâne. Ils rêvent de baiser, elles sautent l'secteur entier, ils payent, elles se font payer, entretiennent le cercle, tout roule et tout s'enchaîne, c'est merveilleux. Tout est merveilleux, ouais. Les dents avant l'sourire, je vaux pas mieux qu'eux. Ca mâche ses mots, ça se veut jeune, vulgaire, ouais, super. Un putain d'fossé générationnel dans un secteur formaté, tout le monde est beau, les cuves de clonage s'improvisent usine à beaux gosses, mais aucune ne m'vaut, mais aucun ne m'veut.


J'enfonce les portes ouvertes en abordant l'nord, l'officiel, le clean et le nickel, bleu propre, même leur putain d'crasse est parfaite, et tout est calculé, millimétré. A celui qui sucera le mieux son boss, qui répondra au plus de com' en une minute douze secondes, qui ira baiser avec les bonnes personnes, qui baisera le plus, putain, tout tourne autour de ça, tellement que j'en ai peur. Les crocs avant l'amour, les crocs avant le sexe, je ne touche personne, plus rien ne me touche, j'évite le monde mais visite quand même les bars. Je me contredis sans vergogne, ris devant ma haine forcée, tout dans le genre, l'attitude, rien dans ta putain de tête, Alice, rien dans la tête. Ils rient, se lèchent, s'aiment, j'les soupçonne sérieusement de pratiquer l'inceste tellement tout l'gratin est frère, fille, soeur, grand-mère, cousin, et je les hais, je suis seule, je les hais. Crises de panique, toute la haine s'écoule sur mes joues et le maquillage coule, le masque s'érode, j'ai envie de tirer, j'en ai assez.

"S'attacher, c'est du putain de suicide, je suis en porcelaine, j'avance masquée, aveugle, armée, dans une putain de ville, griffes en avant, cœur en arrière. J'suis en porcelaine."

Informations sur l'article

La Marmoréenne
15 Février 2016
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