EDC de Alexander~33707

Qui sommes-nous ?


Eclosions précoces d’une vie passée, n’ayant d’existence que le nom, fantôme de nos propres sentiments, images rêvés et fausses d’ancêtres inconnus, clone après clone nous devenons l’indicible souvenir d’un génotype copié sans vergogne.

Fruit d’un mélange génétique hasardeux, création scientifique incontrôlée, être supérieurement inférieur, incapable de contrôler nos pulsions, nous adonnant aux actes les plus avilissants par dépravation et par ennui. Univers régit par des orgies sexuelles, par la violence bestiale et les meurtres sanglants, nous voguons comme des zombies, nous noyant dans les futilités illusoires des plaisirs faciles sans chercher à comprendre, à construire, à évoluer.

La rage de vivre, la rage de connaitre, la rage de ressentir m’envahit chaque jour de mon existence… cette rage est malheureusement rattrapé par la dure réalité de ce monde, par la maladie, la mort, la solitude… je rêve de ne pas être moi, je rêve de ne plus rêver.
Ne sommes-nous donc que destiné à être des fantasmes illusoires, des échos d’un autre monde, lueur faiblarde dans un univers nous éblouissant, clone résiduel mue par la volonté de nous prouver que nous existons.

Mais nous n’existons pas !


Au milieu de la foule nous restons seul, au milieu des lueurs de ce monde nous restons dans l’ombre, au milieu des rires nous pleurons, au milieu de la joie nous déprimons… tout si identiques et différents à la fois. Au milieu d’un monde rempli d’amour nous continuerions à nous battre, imbu de nous-même, arrogant et vaniteux, osant croire que nos rêves nous autorisent à fouler du pied ceux de nos voisins… nous pensons tous que nos existences sont « spéciales » alors que nous ne sommes rien…

Nous n’existons pas !

Nous gesticulons, nous nous évertuons à remuer pour croire à notre utilité, futile boniment pour nous accrocher à l’espoir que nous sommes différents des autres, que nous existons comme entité et non comme unité. Un clone n’a d’utilité que dans la masse, nous sommes les serviteurs de l’Empereur, ses fourmis travailleuses.
Insondable et imperturbable nous devrions suivre sans sourciller cette voie car nous n'existons pas...


Qu'importe nos cris, qu'importe nos actes, nous nous noyons dans l'inconnu, sublime et terne créature imparfaite en proie à la nostalgie d'un rêve qui d'illusion est devenu désillusion, nous faisons face aux néants, déshumanisés et épurés, conscient de notre impuissance, absorbés par le vide que nous sommes, contemplant le gouffre qui nous entoure avant de nous résoudre pour la première fois à accepter la fatalité de notre destin, unique instant de calme et d'apaisement dans une vie où nous avons fait que courir, sublime seconde où le temps s’arrête pour nous glorifier avant de nous oublier et lentement nous glissons au fond des abysses...

Et si notre plus grand pouvoir était de nous ôter la vie…