L'Eveil
Le flou de mes yeux s’extirpe peu à peu laissant place au sombre décor qui m’entoure. Ma carcasse tente tant bien que mal de s’asseoir au bord de ce qui semble être un lit, la mise au point ne semble pas totale mais mon corps pèse une tonne et la crasse ambiante m’envahie …
Le bruit d’un entrechoc métallique lorsque ma main attrapa le bord du lit me fit froid dans le dos … Un bras gauche entièrement robotisé du pectoral au doigts, un avant bras droit relativement similaire … Mes yeux descendirent lentement le long du corps pour découvrir une jambe gauche qui n’avait plus rien d’humain …
La veine tentative de forcer mon cerveau à recoller les morceaux me value uniquement l’augmentation du mal de crâne de mon réveil … Pas de souvenirs … Pas de panique, enfin … pour le moment.
Le rapide tour du propriétaire me fit gagné une chemise qui à du servir à autre chose que son usage primaire … un petit sac à la bandoulière cassée … une relique d’arme à feu sans balles dont la crosse à le mérite d’être relativement solide.
L’illusion d’un monde idyllique s’évapora de mon esprit à mesure que mes pas se rapprochaient de la sortie … des mecs dormants sur le sol ou affalés dans leur vomi, une notion du bordel qui frise la perfection, des tags et j’en passe, la liste serait longue sur la centaine de mètres parcourus.
Premier pas dans une purée de brouillard où seul les faibles crépitements de néons usagés me guidaient à travers le sombre dédale de ruelles inconnues. De légers cliquetis accompagnés de petits points brillant me fixaient à travers la nuit … Une bande de rongeurs sans doute … Mais ces regards plus nombreux pesant sur ma carcasse accéléra le rythme de ma promenade nocturne … Des rongeurs carnivores ??.. Il est encore trop tôt pour une étude zoologique …
Perdu dans une course folle contre la vie et le souffle court surement dû à cet épais nuage constant, le hasard me mit face à ce qui allait devenir mon premier logement … T-Cast … un coin plus crade encore que mon réveil … Une odeur de pisse persistante incrustée dans les murs depuis leur création à première vue, des ordures jonchant le sol humide, dans un coin une banquette bancale désolidarisée de son endroit d’origine … Bref un vrai petit paradis …
La fatigue faisant son bonhomme de chemin accompagnant mon dépit croissant, finir par me faire céder pour la banquette … Et puis de toute façon ce cauchemar sera fini à mon réveil …