EDC de Akili~68612

Consument.

Elle était brûlée vive depuis ce jour. Depuis qu’ils s’étaient dit « Ca doit finir ».

Et fini cela fût.

Elle qui n’avait d’autre famille que lui, d’autre passion que lui, d’autre amour que lui. Elle se retrouvait presque entièrement seule, dans un secteur qui n’était pas capable de lui offrir une vie remplie.
La fin fut aussi violente que les plaisirs qu’elle avait connu dans ses bras. Un jour, c’était fini. Comme ça. Brutalement. Si bien qu’elle se vida de sa substance, et que plus rien n’était pour elle, hormis l’alcool et les champis.
Elle avait eu l’impression d’entraîner d’autres avec elle dans sa chute, et se sentait terriblement responsable.

« Vous étiez un exemple. Vous étiez inséparables. »

Elle n’avait pas réellement versé de larmes, car au fond de sa pensée, elle se disait encore que c’était passager. Qu’ils avaient besoin de respirer. Qu’ils s’aimaient encore et se retrouveraient bientôt. Qu’il suffisait de patienter.
Mais sa raison lui disait que c’était fini. Bel et bien terminé. Et que si elle ne voulait pas passer une vie d’acète du sexe, il faudrait un jour briser la glace et apprendre à prendre du plaisir où elle le pouvait. Vivre sans amour elle le pouvait. Après tout, n’avait-elle pas pensé avoir été créée en ce sens ? Avant que son palpitant s’emballe devant ce sourire. Vivre sans sexe était une autre paire de manches. Si ce n’était pas impossible, elle ne souhaitait pas s’y plier, sinon tous les couples du SR, libres ou pas, connaîtraient son courroux et son envie. Même si, en toute honnêteté, dans un secteur dominé par les lesbiennes, elle était coincée. Les mâles se faisaient rares, et le meilleur d’entre eux lui était à présent à jamais refusé.
C’était au fond du gouffre qu’elle était, même si elle faisait bonne figure. Et c’était là qu’elle restait, car elle n’avait guère le courage d’essayer réellement de s’en sortir.
Elle avait tenté la fuite. Mais voilà, arrêter de vivre, elle n’y arrivait pas. Elle refusait de mourir, que ça soit par l’APM ou par la glace.
Des jours sombres se profilaient devant elle. Sombres et laids. Sans amour. Sans passion. Sans frisson. Sans joie. Sans rires.
Ses seules armes étaient l’alcool et la drogue.

These violent delights have violent ends. And in their triumph die, like fire and powder,. Which, as they kiss, consume.
W. Shakespear
Roméo and Juliet
act 2, scene 6