EDC de Aislinn~60672

“Que la damnation puisse être éternelle suppose en fin de compte que le péché n'a point de fin.”
De Simon Vestdijk / Le serveur et les vivants

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-"Tu es ma Damnation, la seule qui me retient ici."
Les mots s'insinuent dans l'esprit féminin tandis que tous le reste est entravé. Le corps n'est plus qu'une masse captive de liens trop serrés. Pourtant le Vestige ne lutte pas, elle ne tente pas de se dégager de l'entrave puissante, bien au contraire elle s'y abandonne. Lentement l'esprit se fait apprivoiser de mots en maux. Chaque jour durant les ordres sont plus incisif mais la Voix se fait Muse. Le corps s'arque de lui même lorsque le souffle brûlant taraude le derme d’albâtre. Incandescente elle s'offre toute entière à ce timbre velours. Pourtant tout ne fut pas si simple au commencement...

La Tromperie fut au sein même du quotidien de l' Obsidienne lorsque la Vérité voilée fut offerte sur un plateau d'argent. L' être tant chéri semblait avoir outrepassé les règles imposées. Règles qu'elle pensait immuables et pourtant. La flèche qui perfore la chair, blesse. Mais celle qui brise le cœur détruit. Le Doute quand à lui est un bien vil sentiment, amant de la Verte jalousie il torture l’âme et l'esprit à loisir. Elle aurait bien pu fuir au loin, tout envoyer valser d'un revers de la main, balayer le passé et les souvenirs éthérés. Mais rien n'y fait, il est une notion contre laquelle la Brune ne peut lutter, la Vérité. Pure, immuable, impérissable elle est ce en quoi elle tient le plus en ce bas monde. Se raccrochant chaque jour à celle-ci pour oublier la noirceur du smog. La décision fut prise, elle devait se confronter à cet Autre, entendre LA réponse. Croiser les perles abyssales et s'y perdre encore un peu...juste un peu plus. Elle s'attendait à se prendre la haine en plein visage, le dégoût, l'indifférence mais surement pas cette abnégation qui lui fit face en l'instant. Deux mots...simple, sans grand sens pour certains mais signifiant tant pour elle, pour eux. La chute des barrières érigées, peu à peu elle le laissa effriter son mur de glace...uniquement par la force des sentiments : "Epouses moi."

Minuit, les reins se cambrent un peu plus, petite poupée docile qui s'offre aux caresses Ô combien désirées et désireuses. La dextre trace son chemin le long du derme pâle, remontant sur les monts de Venus qui s'offrent dans toute leur candide indécence à la vue du Maître. La serpentine claque, réprobatrice mais la Belle ne parle pas. Telle une toile elle laisse le pinceau glisser le long du vélin jusqu'à atteindre la nuque gracile. Étau puissant arrachant un couinement de désir à cette Chose contrôlée. Chevelure obsidienne prisonnière de la digitale inquisitrice tandis que les carmines cours le long de cette gorge fragile, se jouant du lobe sensible. Le corps réagit encore une fois, un soupire de délice s'échappant dans les airs. Les barrières n'existe plus, l' Iceberg fond à mesure que les Délices se font Supplices. Douleur et Plaisir mêlé pousse l' être dans des retranchements que jamais elle n'aurait crût pouvoir atteindre un jour. La nuit durant sera leur sanctuaire.

De soupires en offrandes l' Obsidienne devient son Unique désir. Animal sur ses membres courbées, docile et délicate. Sans atours, offerte une fois la porte close. Elle ne saurait décrire cette sensation étrange qui la submerge lorsque la clé coulisse dans la serrure. Lentement elle retire ses bottes, les rangeant méticuleusement. Chaque vêtements est plié avec soin jusqu’à ce que la Cambrée n'atteigne le domaine du Maître. Il trône là , Impérieux, Sombre, Avide face à elle. Un regard, un mot et la Gardienne se fait Calice. Chaque jour c'est le renouveau, peu à peu elle s'abandonne dans cette relation unique. Personne ne sait et ne saura jamais.

Cet endroit est leur Temple. Si elle est sa Damnation, il est sa Rédemption.

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