EDC de Achab

Et en même temps, quel changement. Habitué aux traques solitaires, à éviter les yeux et les caméras comme la peste... Il y a quelque chose de reposant à savoir qu'il n'est pas seul.

La soirée est d'ailleurs nettement plus calme qu'il ne l'aurait imaginé. Trouver une adresse. Y aller. La vider de ses biens et occupants. Trouver une autre adresse. Recommencer. Encore. Et encore. Les cibles s'enchaînent. Rien de bien glorieux à leur ouvrage. L'ambassadeur à la rigueur, et encore.

Mais le but n'est pas la gloire. Juste de rappeler à ceux qui viennent bien trop souvent se promener en SR qu'ils ne sont pas non plus à l'abri chez eux. Nul doute que ça entraînera des représailles. Représailles qui entraîneront d'autres représailles. Et ainsi de suite. A moins qu'on ne trouve un point d'équilibre. Et pour atteindre ce point précis, une seule solution : recommencer, encore et encore, jusqu'à ce que l'opinion publique impériale se lasse de se réveiller en cuve. Venger, cuve après cuve, aveuglément, chacun des fouilleurs assassinés. Paradoxalement, il ne voit aucune autre voie vers la paix que la multiplication des massacres. L'équilibre de la terreur en somme.

Un sentiment étrange l'envahit alors que sa lame ouvre la gorge d'Edwige. Il y a un peu de satisfaction, sans doute naturelle après une vengeance, mais surtout l'impression d'avoir bien fait son travail. D'avoir trouvé un chemin qui lui convient. Une façon de compléter sa vie, une forme d'harmonie.
Remplir les cuves rebelles le jour et la nécrologie impériale la nuit.