EDC de 75468
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Business Dog
☺ No suprises - Radiohead ☼
Par la fenêtre, s'allumait le fier logo de quelque consortium, d'une impériale lumière céruléenne. L'enfant gronda : il était l'heure de se réveiller. Frottant d'une patte sa bouille froissée, pelage se confondant dans celui de ses congénères, ils étaient au nombre de trois, tous tassés sur un coin de canapé. Il était toujours curieux de voir des gnolls évoluer dans des intérieurs domestiqués.
...
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Elle avait beau vivre dans une cité du futur, son apprentissage se faisait à l'ancienne, car l'on n'avait encore jamais fait mieux pour dresser les jeunes esprits rescapés de la maturation. Elle entra, alluma les lumières, passa derrière le bar : il lui restait encore quelques assiettes à ranger - cinq assiettes rondes, et un peu moins de verres - ainsi qu'une vitrine à remplir. Viendrait après l'heure du service, puis celui de l'extinction des feux. Du rangement, puis du retour au bercail, avant que ne s'allume encore le néon bleu.________________________
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...
Stoleen se redressa et se secoua, plissant ses petits yeux
dont la paupière interne peinait à se retirer. Elle sauta à terre,
se traina vers le frigo. D'un geste machinal, l'animal tira sur la
poignée, extirpa deux faux steaks du froid comme le destin le
fait parfois avec les enfants de Thallys et planta ses crocs
dans les chairs fades, filandreuses, insipides.
...
Le quotidien lui pesait presque déjà ; la ville essayait
inlassablement de la ramener à elle, de lui donner cette touche
de vide que tous les clones ont dans le regard. Elle n'avait
pourtant que cinq ans. La môme passa son sac sur ses épaules
une fois repue, et comme presque tous les matins depuis ce
fameux cinquième anniversaire, elle salua ses parents :
"Sois sage", "Travaille bien", "Pas de bêtises"
Elle passa la porte.
...
Son sac - ou plutôt ses sacs - prenaient presque tout l'espace
disponible qu'offrait son dos et en quelques foulées, remontant
la rue encore peu peuplée, elle atteint la petite bâtisse dans
laquelle elle se rendait religieusement tous les jours. Elle y avait
appris à un peu mieux compter, à reconnaitre un peu mieux
quelques lettres, à interagir, à écouter, à se fondre dans la
masse.
dont la paupière interne peinait à se retirer. Elle sauta à terre,
se traina vers le frigo. D'un geste machinal, l'animal tira sur la
poignée, extirpa deux faux steaks du froid comme le destin le
fait parfois avec les enfants de Thallys et planta ses crocs
dans les chairs fades, filandreuses, insipides.
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Le quotidien lui pesait presque déjà ; la ville essayait
inlassablement de la ramener à elle, de lui donner cette touche
de vide que tous les clones ont dans le regard. Elle n'avait
pourtant que cinq ans. La môme passa son sac sur ses épaules
une fois repue, et comme presque tous les matins depuis ce
fameux cinquième anniversaire, elle salua ses parents :
"Sois sage", "Travaille bien", "Pas de bêtises"
Elle passa la porte.
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Son sac - ou plutôt ses sacs - prenaient presque tout l'espace
disponible qu'offrait son dos et en quelques foulées, remontant
la rue encore peu peuplée, elle atteint la petite bâtisse dans
laquelle elle se rendait religieusement tous les jours. Elle y avait
appris à un peu mieux compter, à reconnaitre un peu mieux
quelques lettres, à interagir, à écouter, à se fondre dans la
masse.
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Elle avait beau vivre dans une cité du futur, son apprentissage se faisait à l'ancienne, car l'on n'avait encore jamais fait mieux pour dresser les jeunes esprits rescapés de la maturation. Elle entra, alluma les lumières, passa derrière le bar : il lui restait encore quelques assiettes à ranger - cinq assiettes rondes, et un peu moins de verres - ainsi qu'une vitrine à remplir. Viendrait après l'heure du service, puis celui de l'extinction des feux. Du rangement, puis du retour au bercail, avant que ne s'allume encore le néon bleu.
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