EDC de 70926
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Chrysalide
⏮ ▶ ⏭ | Now playing : Frank's Choice
"Ce monde qui m'entoure est tordu, altéré.
Et moi, comme ce monde, j'ai finis effacée.
Ne me cherchez pas.
Laissez moi où je suis, ne me regardez pas.
...
Dans cet étrange monde, dessiné par quelqu'un,
tout ce que je voulais, c'était de ne pas te blesser.
...
Mais surtout, je voulais que tu te souviennes de moi."
* * *
* *
*
...
J'avais échoué chez toi sans réelles raisons. Même si je ne pouvais le ressentir, je savais que quelque part, tu devais me manquer. Inexorablement, ton absence m'attirait vers toi. C'est ainsi que pour tuer la solitude, je suis restée dormir dans l'appartement qui aurait dû être le notre.
Je n'ai plus assez chaud dans tes bras...
Je jouais avec un feu que je pensais éteint depuis longtemps. Je voulais retrouver tes bras, ton attention une dernière fois. Je voulais sentir cette étreinte sans aller jusqu'à l'embrasement. Sans aller jusqu'à ce que tu deviennes le danger duquel tu m'avais secourue l'autre soir.
J'ai cru, l'espace d'un bref instant, que tout n'était pas perdu. Mes crocs dans ton cou, tes mains sur mes hanches, c'est alors que j'ai compris. Quand j'ai levé mes yeux vers les tiens, coincée contre la porte sur laquelle tu m'avais poussée, ton regard avec quelque chose de fou. Une folie sans nom, celle qui est capable de réduire en cendre ce qu'elle a chéri par le passé. Pour la seconde fois, j'ai flirté avec la Peur en personne.
Me défaisant de ton étreinte d'un revers de bras, je repoussais l'inévitable. La compagne que j'ai connue s'était faite monstre sous mes yeux et j'étais entrée dans un piège que je n'aurais jamais pu concevoir. Un rire fusa à ma droite. Me risquant à t'observer une nouvelle fois, la folie de tes yeux avait gagné ton sourire qu'elle étirait inexplicablement. Tes mains se sont reposées sur moi, me projetant au sol.
Je n'ai jamais eu aussi mal que lorsque de tout son poids, mon dos vint à heurter le sol, sutures fraîchement résorbées en premières lignes. Je me suis tordue de douleur, te disant d'aller te faire foutre Lyna !
"Bah alors ma jolie ? On a du mal à rester debout ?"
Je voulais me relever, quitter cet appart' comme j'aurais dû le faire il y a bien longtemps. Mais tu t'es jetée sur moi, plaquant encore une fois mon dos meurtri contre la moquette sale de ta chambre. Une main dans ma nuque, tirant mes cheveux, un rictus d'agonie plissait mes yeux et mes lèvres. J'ai porté mes doigts à tes morsures que tu avais couvertes à la volée d'un chiffon. Je les ais enfoncés dans tes chaires chaudes, humides et douloureuse jusqu'à y entendre un craquement. Ton visage ressemblait au mien à cet instant. Unies une dernières fois dans la douleur, un hurlement de bête fauve vrillait ta gorge tandis que ta mâchoire se serrait de rage. Qui étais-tu devenue à cet instant Lyna ? Dans cette même rage, ta tête à heurté la mienne et depuis cet instant, celle qui avait choisit de mentir et de simuler sa Vie et son Empathie s'est endormie, profondément.
Inanimée, j'étais offerte à tes perversions. A ta colère, ta folie, la même que j'avais prise pour une simple blague. Poupée de porcelaine brisée, ton sang maculait le blanc de ma peau alors que le mien coulait à nouveau au dessus de mon oeil, gagnant la joue, l'oreille puis la mâchoire. Tes mains étalaient ce liquide sur mon visage endormi avant de parcourir mon corps. T'en es-tu voulue ? En as-tu ris ? Tu t'es visiblement arrêtée à mes cuisses avant de te lever et de regagner ton salon.
Je ne sais si j'ai dormis longtemps. Je ne sais ce que tu voulais faire avec cette batte que tu n'as pu atteindre. Mais je me suis réveillée seule dans cette chambre. Le sol gris était devenu rouge. Une odeur métallique emplissait l'air. Je me suis redressée, déchirant ce cocon de sang collant à mon corps. Ce qui en était sorti ne portait pas de nom. Un être vide, un être qui a oublié toutes ses promesses. Un être qui a enfin accepté que son Amour s'était envolé et que sa Peine s'était noyée dans le sang.
Cet être s'est levé, sans rage ni dégoût. Il a regagné lui aussi le salon, suivant les traces sanguinolentes. Des mains rougies parsemaient un mur à sa gauche, mains qui s’étalaient en une courbe descendante vers un second être. Une immondice. Un parjure à la confiance. Un nuisible à écraser sous sa botte.
L'être du néant s'est dirigé vers la table basse et y a ramassé la fameuse batte. Seul dans son monde vide, il en savourait la maniabilité, tournant son poignet avec une légèreté déconcertante. Il tourna son visage froid vers l'abomination, la jaugeant avec une insensibilité proche du mépris. Il s'est avancé, arme en main, avant d'abattre de toute sa force le manche de bois dans le crâne adossé au mur rougeâtre. Mais le crâne bougea dans une supplication. La batte enfonça la paroi de l'appartement avant de rebondir au loin. L'être au plumage sombre s'accroupie alors.
"Ecoute, j't'ai dis que j'allais t'cuver si tu f'sais ça. Et Hujan sait que j'suis une femme de parole..."
Une main se posa sur le front de la suppliante et y saisit quelques mèches blondes. Trois, c'est le nombre de fois que le crâne vint à heurter les briques, accompagné de la main. Le parjure était maintenant lui aussi inconscient. L'être se releva sans un bruit, ramassa la batte fuyarde et resserra sa prise. Replaçant correctement la tête qui tombait sur le côté, la batte la heurta à pleine puissance, brisant les os, libérant la cervelle et les chairs qui volèrent ça et là.
L'oiseau noir se recula d'un pas, observant d'un œil mécanique son oeuvre et essuya d'un revers de bras sa bouche, éclaboussée par l'explosion organique. Il regagna ensuite la chambre et revêtit un costume blanc, le même que celui qu'il avait déposé sur le meuble le soir même. Il extirpa ses cheveux noirs et collés du col qu'il ajusta sobrement. Attachant ses manchettes sous un regard attentif, il conclut en ajoutant un Kender à son bras. Ramassant sa batte au passage, l'oiseau de mort s'approcha de la fameuse table basse pour y récupérer son paquet de rezo. Il en extirpa de ses fins doigts écarlates une cigarette qu'il porta à ses lèvres, l'allumant en un claquement de zippo. Il jeta un dernier regard au cadavre en dématérialisation, soufflant une épaisse fumée dans sa direction. Posant alors sa batte ensanglantée sur son épaulette blanche, il regagna la sortie d'un pas lourd, posant ses iris glacés sur la scène dans son dos en guise d'adieu avant que la porte ne se referme, définitivement.
...
* * *
...
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In RP memoriae
14 Août 2019
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