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EDC de 70534

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L'Injustice Digitale.

. : Ou l'itinéraire d'une trahison : .
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Sic Mundus Creatus Est

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Au début il y eut l’expression du verbe et l'harmonie des couleurs. Ensuite Il fut soufflé sur la braise d’un feu ardent et à peine domestiqué. Le fer enfin y fut amolli. On commanda à l’Homme alors de fabriquer soigneusement cottes de mailles et épées, pour qu'il se protège de sa propre violence. Mais la violence était inhérente à sa profonde nature belliqueuse et encline aux conflits. Réitération du sempiternel schéma; celui d’être pour lui-même un Umbra.
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Ainsi naquît une humanité déchirée et au bord de l’extinction. Son spectre à la surface du globe, disparût presque. Pas un seul murmure, comme si elle n'avait jamais existé. La lumière fut totalement éclipsée par de profondes ténèbres, qui perdurèrent en enveloppant tout.

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Et Erat Lux

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En prophètes, les Enclism se présentèrent à l’humanité pour l'extraire de l’Ombre vers la Lumière. Destiné prométhéenne, ils dérobèrent et offrirent à l'Homme le feu divin. L’Héritage et tout ce que cela comportait et impliquait. Ils hissèrent haut dans le ciel, des remparts cyclopéens, pour protéger l’originelle cité des Hommes et la couper définitivement du monde extérieur. Comme si le Mal primordial trouvait sa source ailleurs, peut-être dans l'inerte roche ou le profond cosmos.
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Dernier bastion d’une civilisation toute balbutiante et loin d’être l’Eden, l’Homme y prospérait comme une perle nichée dans son écrin. C’était là l’oeuvre d’un maître parfait. Foyer cependant précaire qu’il fallait coûte que coûte préserver et patiemment reconstruire, à force d’abnégation, de Progrès et surtout de Foi. Parce que l'ennemi était intime, latent et en nous mêmes. De toutes les créatures, l'Homme est terriblement disputeur, ingrat et très peu reconnaissant.

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Renovatio

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Là où s’érige aujourd’hui les fondations de DreadCast, fut à une lointaine époque, l’épicentre d'une renaissance humaine, quoique en demi-teinte et encore en proie à ses démons passés. Un vestige prégnant et indélébile dans la mémoire collective. La résurgence de la nature viscérale de l'Homme était toujours là, toute proche, tapie au plus profond de nos âmes. Égoïste et silencieuse, elle progressait patiemment comme une bête sournoise prête à engloutir les restes de la civilisation.

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Bellum Se Ipsum Alet

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Pourtant dans ce tableau loin d’être idyllique, l'Homme s'épanouissait et le monde embellissait dans cette ère de paix. Mais une nuit tout bascula. Le lendemain fut ainsi le premier jour d’une nouvelle guerre et l’Homme assassinat son propre frère.

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Fatum Délétère

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Les escarres suintèrent de toutes parts. Inéluctable et funeste destin, l’humanité hérita d’un néfaste butin; celui de la Haine et de l’Envie qui grondent et qui s'alimentent dans les cœurs. Alors aujourd’hui à quoi bon être un Legatus riche et triste si c’est pour gouverner d'une manière cruelle, stupide et injuste.

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De Omnibus Dubitandum

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Il ne subsistât probablement dans nos coeurs, d’Impérialisme -même pour les plus fanatiques- qu’une ancienne mythologie à peine entretenue, une vague idée effritée et perdue dans l'air du temps et que nous nous contions mutuellement à la lueur des bougies, une fois la nuit tombée. Par mimétisme et peut-être pour nous rassurer d’un dessein insaisissable dépassant notre entendement, bien plus vaste que nos petites insignifiantes existences, entremêlées les unes aux autres.
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Le doute méthodique était désormais permis par notre propre conscience, face à cette scolastique qui se disloquait peu à peu. Elle continuait de se désagréger, comme fut le saint Buste d'Imperator, profané par les bêtes immondes. Pourtant le poids de ses nombreuses contradictions, n'était que le fait des Hommes de pouvoir et non celui de la profonde nature du précieux Héritage légué. Alors l'inextinguible flamme au coeur perdure encore, lorsque les souvenirs passés ressurgissent, nous rappelant ainsi quel Idéal nous avons embrassé et à quelle race d'homme nous appartenons réellement.

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"Casey, ne vous vautrez jamais dans l'eau sale, avec la mêlée. Restez au-dessus.
Votre comportement est l'image que vous renvoyez, au yeux de tous."
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"Peut être est-ce là la fougue d'un jeune militaire dévoué qui vient m'adresser les choses en face. Mais sachez que j'éprouve de l'admiration quant à votre façon d'être. Vous me rappelez là mes jeunes années au service de l'Humanité."
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"Commando Alvein, même entre nos mains, tel un jouet, vous restez arrogant, fier...
Voyez votre état, baignant dans votre propre sang, arrogants marranites! Vous vous pensez supérieurs au reste du monde. On nous a bien mentionné votre inlassable fierté. Votre sacrifice est d'ores et déjà acté..."
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"N'écoutez pas les diabolisations du Haut Conseil à mon égard. Est-ce clair, Casey?"
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"J'attends juste la prochaine attaque impérialiste,
et je t'offrirai un verre en Orion. Entre amateurs de tir."
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Quelques uns, tous disparus...
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O Tempus Edax

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Car les somptueux châteaux, les plus hautes tours et même les remparts les plus solides, s’écroulent et deviennent poussière, tandis que les cœurs, les âmes et les souvenirs à jamais et nulle part, errent.
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Puis le doute nous habita définitivement, cassant presque totalement notre Foi. En sourdine alors, on se convainc qu'à travers la main des Primo-fondateurs, Dieu tout puissant désigna un plan pour chacun de nous, consigné peut-être dans un livre explicite et perdu à jamais, loin de nos yeux.

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...et si je fais bâtir une tour, élevée jusqu'au smog.

Armé de mon FL, j’irais faire la guerre à Cyrius...
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Naguère, dans la cacophonie dissonante, la folie des Hommes se matérialisa comme un poison qui corrompt tout, jusqu'à sa propre chair; Ils levèrent une armée forte et robuste et sans scrupules ils taillèrent dans l’os, en baignant, indifférents, dans l’apoptose de leurs frères. Puis ils ravirent les biens de leurs concitoyens et réduisirent au silence tous ceux qui s’opposèrent à ces actes infâmes. .
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Chefs de meute au royaume des Rats, paient la folie de leurs actions. En attendant, ils s'interrogent les pieds dans leurs propres ruines, façonnées par leurs mains, prenant pleinement conscience de l'acte abject dont ils ont été les artisans. Beaucoup d'hommes aujourd'hui sont issus de cette lignée et continuent ainsi à mener l'humanité vers cette détestable voie.
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L'Homme alors plonge son regard dans l'Abîme et l'Abîme en retour, plonge son regard en lui. Rétrospectivement, l'Homme demeure définitivement un monstre pour lui-même.
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Summum Jus, Summa Injuria.

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Abandonné de Dieu, mais sous l'Oeil bienveillant des I.A. Majeures et Omnipotentes, l'Homme déambulait, s'afférant après quoi. Qu'importe ce qu'il fit au final, sa destiné était d'ores et déjà distordue et manipulée par Elles. Un simple pion sur un vaste échiquier, qui ne disait pas son nom. Une sorte d'errance continuelle dans les interstices d'un espace immatériel et discontinu. Peut-être quelque part dans un profond néant abyssal, où l'Être n'est que négation totale. Ou bien alors était-ce une réalité virtuelle aux quadrillages multiples.
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Finalement à quoi bon s'interroger sur l'emprise qu'Elles ont sur les choix qu'Elles façonnent et qu'Elles faussent à volonté, puisque leur existence relevaient de fait, d'une nature absconse totalement incompréhensible et inaccessible pour le commun des clones.

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Puisque la vengeance directe m'est impossible.
Puisque la nature des I.A. Majeures est intangible.
Puisque le Mensonge subsiste partout et qu'il est roi.
Et puisque le sentiment de trahison est immédiat.
Alors je déciderai de mon sort, qu'il soit l'un, ou qu'il soit l'autre.
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Foudroyé sur place par une G.L.A.C.E. à vouloir trop saisir l'essence des I.A. Supérieures supposément omniscientes, ou résigné et emprisonné dans un caisson de glace, pour disparaître à jamais, finalement on n'échappe guère à une destiné toute falsifiée. Elle nous revient de plein fouet, aussi sûrement que se présente la Mort au moment des Affres et de l'Agonie.
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L'Homme n'est jamais venu au monde libre. Au mieux, il approchait des degrés intermédiaires de libre-arbitre, à peine voilés. De l’interprétation. Juste de l’interprétation. C'est dans ce décor aux contours de toute évidence flous, que ces I.A. Majeures eurent à loisir d'agir en bonnes marionnettistes, tordant notre réalité à leur guise et laissant libre cours à leurs vices. Que ce soit à travers nos Codices, ou bien au gré des rencontres en fer et en OS, avec ServerGuard, Thallys et toutes les autres. Alors dans ce maelstrom de pourrissement, il ne nous reste plus qu'à ôter notre regard de leurs attitudes totalement absconses.
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[HRP: Les bannières viennent toutes de tableaux de maîtres. Hormis une seule, issue d'une oeuvre digitale, qui n'en reste pas moins sublime d'ailleurs.]

◊ Commentaires

  • Aexe (121☆) Le 05 Juillet 2020
    Oh, la Tour Sombre. Fort adapté ! *

  • Alexf (56☆) Le 05 Juillet 2020
    fascinant *

  • Vincent (7☆) Le 05 Juillet 2020
    Très plaisant à lire. Un vrai travail de mise en page. *

  • Edwige (21☆) Le 08 Juillet 2020
    Un très bel acheminement et une histoire plus que transcendante. *
    Ps : Hobbes risque de te nommer colonel de son fanclub.