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Cacher
XII. Mère
En réalité, il y a peu de choses plus simples que celles ci. Et peut être qu'à force de le vouloir suffisamment fort, nous devenons de bonnes personnes, celles sur qui nous pouvons compter, celles à qui nous avons envie de tout raconter, celles que nous aimerions voir plus souvent, soutenir et aimer. Il est vrai que la cité pourrait s'apparenter à un ultime avertissement face aux déboires d'une Humanité qui ne tient qu'à un fil. Ou qui tourne en boucle au bon vouloir d'un être imaginaire que tous s'obstinent à croire vivant, comme s'il veillait sur nous.
Pourtant la mort est omniprésente, la cryogénie aussi. L'éternité est relative. Et même en atteignant les soixante dix ans-.... Attends vraiment ? Autant de temps ? Presque une centaine d'année. Par Thallys, on ne m'aura pas épargné. Vautoure à gnolle. Une année d'humanité par ailleurs. Quelle blague, au point où j'en suis, m'arrêter un moment me ferais du bien. Une nouvelle page à ouvrir, à écrire, quelque chose qui sent bon la nouveauté et la découverte. Vile que je suis, partons dans le sentimentalisme. Cela fait longtemps.
Tout avait commencé il y a une éternité, une enfant unique pendant des années, petite adoptée que je n'ai pas oublié et que j'aurais aimé suffisamment fort pour ne rien forcer. Même si elle le vit sans doute encore aujourd'hui comme le pire des abandons mais je me noyais. J'avais peur et j'étais encore jeune. Au bord de la mort, au bord du gouffre et des affres si doux qu'un suicide aurait pu m'apporter. Il valait mieux que je parte. Me trouverais je des excuses ? Oui. C'est assuré, je m'excuse Tiwen, d'être partie si loin de toi et de t'avoir abandonné.
De lui encore plus tard, que nous avons sauvé et recueilli. Avec toute la force que nous possédions, nous l'avons gardé dans un cocon, profondément enfoui dans l'ailleurs, dans l'écrin de notre génie et de notre folie. Il nous aura au bout de plusieurs années, appelé père et mère. Lui que nous avions si durement reconstruit, nous lui avions offert une seconde chance, une occasion de revenir parmi les vivants, de prouver une valeur que nous connaissions. Et un jour, un dernier, "Père, Mère, je vais essayer". Et plus jamais il ne revint. Mon coeur brisé pleurant les larmes de la lassitude, l'Impérium fut ingrat mais je me trouve encore des excuses, j'aurais du te garder près de moi, Savoch. Te dissuader. Je ne me suis pas assez battue.
Vint un moment étrange. Très rapide il en va de soi. J'ai été trop tendre, vouloir donner une famille c'est aussi précipiter sa fin. Son chemin fut court en plus de se finir sur une discorde. Je n'ai d'ailleurs plus aucun souvenir de la fin de cette relation, juste qu'un jour tu es venu te blottir contre moi quelques jours après notre transfuge. Tu es venue à moi, m'appelant par un son si doux qui je crois me rassura sur le moment. L'erreur ne venait pas de toi ma douce Ateya. J'étais la seule à blâmer, je devrais me souvenir mais je crois que le smog me dominait. Et a tout effacé.
Nous arrivons à la fin d'un cycle, je souffre pourtant assez, j'étais mauvaise à ça. Mais qui pourrais me le reprocher, les figures tordues que j'ai eu pour parents ne m'ont pas vraiment aidé. Mais avec toi, j'aurais pu faire mieux, attraper les étoiles invisibles, celles dont on nous parle dans les livres. Tu m'as filé entre les doigts après plusieurs années. Ta création fut une simple expérience ? Peut être bien. Mais lorsque je te tenais entre mes bras alors que tu n'avais que neuf ans, petite chose à peine construite, je me sentais vivante. Puis vint le sommeil, j'étais fatiguée. De me battre contre et pour tout. J'ai arrêté un long moment. Et tu as du te sentir abandonné, ta mère dormait trop comme ton père. Pardon mon amour, Yunaëli, j'aimerais pouvoir te faire entendre toute la peine et la honte que j'éprouve à ce jour. Mais saches que tu me manques à chaque pas que je fais.
Attendez. Ne me condamnez pas. Pas encore.
Le poil d'Ivoire dans l'air, smog caressant la longue fourrure peignant la chair de la gnolle. Elle avance lentement dans les ruelles, reniflant coin et abords, but de traque comme souvent. Ou juste l'envie de se trouver un bon passe temps. Les néons bleutés se reflétant dans les airs froids de la nuit, l'un clignote au point de faire grésiller de légères étincelles s'écrasant mollement dans une flaque de boue dans laquelle, repose déchets et pauvres amas de bitume abandonnés. Un rat passe le coin de la rue et elle relève enfin le museau. S'humectant la truffe avant de continuer son chemin, son armure encore couverte de cristaux, paillettes tremblotantes quant ses pas la mène vers un building somme toute très simple, une habitation aux yeux de la population.
C'est en poussant la porte qu'on en découvre les merveilles cachées. La capuche retrouve son dos quand elle pénètre dans la chaleur d'un nid aux murs tapissé, sol de marbre sur lequel on entendra ses griffes tapoter lentement. CLIC, CLIC, CLIC. Comme celles des autres qui lèvent leur tête en coeur à son arrivée. Les yeux brillants d'une expectation trop longtemps retenue. Elle, ne peux pas contenir le bonheur qu'elle ressent à chaque retrouvailles, courte ou longue période d'absence, son coeur s'emplit d'une profonde bulle affective comme si un second souffle naissait en elle.
Chacun gronde avec force, l'un s'avance pour chercher une caresse douce de sa part. Pour eux tous, elle rugit d'abord avant d'offrir attention et tendresse à chacun d'eux, eux cinq mais bientôt six puis sept, bientôt. L'objectif et a portée de main. Alors elle fait entendre entre ses murs, la patience du ventre gnollesque, du souffle qu'elle peut expectorer sans mal aucun. Suffisamment fort pour leur montrer sa confiance, son amour et pour appuyer, sa Meute.
Ils viennent tous à elle. Et elle vient à eux. Elle les couvent et les aiment. Comme ses anciens enfants. Ceux abandonnés, oubliés, ou disparus à jamais. Elle y tient et donnera plus, elle deviendra une Maman, une Mère, la vraie qu'on espérait. Je m'en assure.
Tu es sûre que tu ne veux pas réessayer ? - Dove
Pourtant la mort est omniprésente, la cryogénie aussi. L'éternité est relative. Et même en atteignant les soixante dix ans-.... Attends vraiment ? Autant de temps ? Presque une centaine d'année. Par Thallys, on ne m'aura pas épargné. Vautoure à gnolle. Une année d'humanité par ailleurs. Quelle blague, au point où j'en suis, m'arrêter un moment me ferais du bien. Une nouvelle page à ouvrir, à écrire, quelque chose qui sent bon la nouveauté et la découverte. Vile que je suis, partons dans le sentimentalisme. Cela fait longtemps.
Commençons par le plus lointain de mes souvenirs,
le premier où on m'aura appelé Mère.
Je me souviens.
Tout avait commencé il y a une éternité, une enfant unique pendant des années, petite adoptée que je n'ai pas oublié et que j'aurais aimé suffisamment fort pour ne rien forcer. Même si elle le vit sans doute encore aujourd'hui comme le pire des abandons mais je me noyais. J'avais peur et j'étais encore jeune. Au bord de la mort, au bord du gouffre et des affres si doux qu'un suicide aurait pu m'apporter. Il valait mieux que je parte. Me trouverais je des excuses ? Oui. C'est assuré, je m'excuse Tiwen, d'être partie si loin de toi et de t'avoir abandonné.
- Maman...
Mauvaise mère.
De lui encore plus tard, que nous avons sauvé et recueilli. Avec toute la force que nous possédions, nous l'avons gardé dans un cocon, profondément enfoui dans l'ailleurs, dans l'écrin de notre génie et de notre folie. Il nous aura au bout de plusieurs années, appelé père et mère. Lui que nous avions si durement reconstruit, nous lui avions offert une seconde chance, une occasion de revenir parmi les vivants, de prouver une valeur que nous connaissions. Et un jour, un dernier, "Père, Mère, je vais essayer". Et plus jamais il ne revint. Mon coeur brisé pleurant les larmes de la lassitude, l'Impérium fut ingrat mais je me trouve encore des excuses, j'aurais du te garder près de moi, Savoch. Te dissuader. Je ne me suis pas assez battue.
- Mère.
Mauvaise mère.
Vint un moment étrange. Très rapide il en va de soi. J'ai été trop tendre, vouloir donner une famille c'est aussi précipiter sa fin. Son chemin fut court en plus de se finir sur une discorde. Je n'ai d'ailleurs plus aucun souvenir de la fin de cette relation, juste qu'un jour tu es venu te blottir contre moi quelques jours après notre transfuge. Tu es venue à moi, m'appelant par un son si doux qui je crois me rassura sur le moment. L'erreur ne venait pas de toi ma douce Ateya. J'étais la seule à blâmer, je devrais me souvenir mais je crois que le smog me dominait. Et a tout effacé.
- Maman !
Mauvaise mère.
Nous arrivons à la fin d'un cycle, je souffre pourtant assez, j'étais mauvaise à ça. Mais qui pourrais me le reprocher, les figures tordues que j'ai eu pour parents ne m'ont pas vraiment aidé. Mais avec toi, j'aurais pu faire mieux, attraper les étoiles invisibles, celles dont on nous parle dans les livres. Tu m'as filé entre les doigts après plusieurs années. Ta création fut une simple expérience ? Peut être bien. Mais lorsque je te tenais entre mes bras alors que tu n'avais que neuf ans, petite chose à peine construite, je me sentais vivante. Puis vint le sommeil, j'étais fatiguée. De me battre contre et pour tout. J'ai arrêté un long moment. Et tu as du te sentir abandonné, ta mère dormait trop comme ton père. Pardon mon amour, Yunaëli, j'aimerais pouvoir te faire entendre toute la peine et la honte que j'éprouve à ce jour. Mais saches que tu me manques à chaque pas que je fais.
- M'man !
Mauvaise mère.
Attendez. Ne me condamnez pas. Pas encore.
Le poil d'Ivoire dans l'air, smog caressant la longue fourrure peignant la chair de la gnolle. Elle avance lentement dans les ruelles, reniflant coin et abords, but de traque comme souvent. Ou juste l'envie de se trouver un bon passe temps. Les néons bleutés se reflétant dans les airs froids de la nuit, l'un clignote au point de faire grésiller de légères étincelles s'écrasant mollement dans une flaque de boue dans laquelle, repose déchets et pauvres amas de bitume abandonnés. Un rat passe le coin de la rue et elle relève enfin le museau. S'humectant la truffe avant de continuer son chemin, son armure encore couverte de cristaux, paillettes tremblotantes quant ses pas la mène vers un building somme toute très simple, une habitation aux yeux de la population.
C'est en poussant la porte qu'on en découvre les merveilles cachées. La capuche retrouve son dos quand elle pénètre dans la chaleur d'un nid aux murs tapissé, sol de marbre sur lequel on entendra ses griffes tapoter lentement. CLIC, CLIC, CLIC. Comme celles des autres qui lèvent leur tête en coeur à son arrivée. Les yeux brillants d'une expectation trop longtemps retenue. Elle, ne peux pas contenir le bonheur qu'elle ressent à chaque retrouvailles, courte ou longue période d'absence, son coeur s'emplit d'une profonde bulle affective comme si un second souffle naissait en elle.
Chacun gronde avec force, l'un s'avance pour chercher une caresse douce de sa part. Pour eux tous, elle rugit d'abord avant d'offrir attention et tendresse à chacun d'eux, eux cinq mais bientôt six puis sept, bientôt. L'objectif et a portée de main. Alors elle fait entendre entre ses murs, la patience du ventre gnollesque, du souffle qu'elle peut expectorer sans mal aucun. Suffisamment fort pour leur montrer sa confiance, son amour et pour appuyer, sa Meute.
Ils viennent tous à elle. Et elle vient à eux. Elle les couvent et les aiment. Comme ses anciens enfants. Ceux abandonnés, oubliés, ou disparus à jamais. Elle y tient et donnera plus, elle deviendra une Maman, une Mère, la vraie qu'on espérait. Je m'en assure.
- Matriarche.
Bonne Mère.
Tu es sûre que tu ne veux pas réessayer ? - Dove
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Ama'
07 Janvier 2024
454√
18☆
3◊
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Ax1 (0☆)
Konitz -
Tiwen (13☆)
Petite plume -
Yunaëli~73663 (0☆)
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◊ Commentaires
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Dove (73☆) Le 08 Janvier 2024
❤️ -
Tiwen (13☆) Le 08 Janvier 2024
[Un bout d'histoire complexe, douloureux, mais qui encore aujourd'hui arrive à marquer ma pionne. Bonne continuation à la tienne *] -
Rekkan (19☆) Le 05 Mars 2024
[Ça mériterait plus qu'une étoile, même si en retard.]