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Dédicace - ou l'accident -

Dédicace - ou l’accident -


Que ressentez vous quand votre vie vous est arrachée ?
Quand votre souffle disparaît dans une longue plainte muette ?
Pour une première fois, on s’en sort pas trop mal.




La vie s’efface en quelques instants, sans un cri ni même un audible murmure. On ne se rend même pas compte de notre condition, impossible de nous remémorer, de nous souvenir que l’on existe. A ce moment là, plus rien ne compte, on se sent vidé, dévorer par le froid de la cuve, dans un liquide emplissant notre corps. A t-on au moins conscience ? Pas exactement. Effacés du secteur pour quelques heures, tout continue de tourner mais nous ne sommes plus là. On ne s’en rend compte qu’une fois dehors, une fois que les premières bouffées d’air sont reprises, qu’on s’avachit sur le sol en suffoquant. La bile remonte le long de l’oesophage, on ne retient plus rien à ce moment là, à bout de force, frigorifié et complétement perdu. Ce n’est que là, que le ronronnement des machines nous parvient, que l’on pense que nos tympans vont finir par exploser, des plaintes muettes nous parviennent des nombreux fantômes se tenant proche de nous.

En tant qu’NA, la mort peut vite arriver. La cuve semble anodine pour les habitués, pour les expérimentés. Les vieux ne semblent plus s’en soucier, voir un nom dans la nécro devient une habitude surtout en SR à ce qu’il parait. Pourtant, étant jeune, la première cuve reste quelque chose de symbolique. Bien que ce ne fut pas glorieux, ma première mort à tout de même marqué mon esprit. La nausée du matin surtout, similaire à une bonne gueule de bois. J’étais là, à me demander si je sortais d’une bringue, à me demander pourquoi j’étais nue, dépouillé de mon matériel.

En sortant, c’est comme si tout nous revenait en plein visage. On peut comparer ça à la passion, celle qu’on a au début d’une relation jusqu’à découvrir la véritable facette de l’aimé. Cette passion n’est qu’illusoire, utopique, on tombe de haut et on se rend compte que nous sommes seuls, allongés contre une grille marquant notre chair. Mais plus profondément encore, on sait que nous avons disparu pour quelques minutes, que le monde a tourné sans nous pendant quelques instants et qu’à part la notre, la vie continuait. C’est étrange de revenir en ayant l’impression de ne pas avoir compté pendant ce qui a semblé être une éternité. L’équivalent de notre vie en somme.

Une fois rhabillé, sacs sous le bras, fesses dans le canapé, un long soupir passe mes lèvres encore humides, bleutés par le froid. Je n’ai même pas la force de me faire un cafey. Toute façon, je le préfère froid. Je m'assois, sombrant tout doucement, restant sous une couette épaisse, tremblante encore, la nausée au bord des lèvres. Au moment de m’endormir, mon com’ vibre.

Le sentiment de solitude issu d’une cuve, ne dure pas si longtemps. Si on réunit quelques conditions évidemment. Comment c’est arrivé, et qui s’en soucis ? Pour la deuxième condition, la petite blonde a de la chance. Celle d’être entouré. La famille aide beaucoup à ce moment là. C’est un peu comme à un anniversaire, on voit qui s’en rappelle et prend la peine d’appeler ou d’envoyer un com’. Les parents sont les premiers à s’en soucier. On les sent déjà se chauffer les muscles, prêt à aller casser des bouches. Comme la grande soeur d’ailleurs, une gnolle ne se soucis pas des banalités. Faut aller fracasser qui doit bien être la seule question logique à ce moment ci. Et chacun fait ça pour tout le monde. C’est amusant dans un sens, ça donne une dynamique familial assez étrange mais agréable. On se sent là, faire partis d’un mouvement qui nous a manqué lors de notre disparition. On sait que l’on fait partis de quelque chose, quelque chose qui nous tient à coeur. Et on aimerait que cela ne prenne jamais fin.

Et on en vient à la première condition. On dit que l’erreur est humaine mais à qui la faute revient ? L’on dit qu’une erreur n’est pas personnelle, que le droit nous revient d’en faire quotidiennement. Cela implique une remise en question, une introspection dépendante de notre volonté à devenir meilleur, simplement. Quant à la faute… elle est personnelle est résulte de cette erreur qu’on n’a pas souhaité modifier, qu’on n’a pas corrigée bien qu’elle fût déjà faite par le passé ou observée. En tout les cas, une faute reste intentionnelle, toutes les excuses du monde ne pourront la rattraper. Dans le cas de cette cuve, à qui la faute ?

Celle qui fait que ce texte existe. Comment ? Pourquoi ?
Et bien, la raison est idiote, pas du tout glorieuse et très hasardeuse.
Lors de quelque chose de simple, tout à fait prévu et plutôt anodin.
Voilà un com’ de ma meurtrière, de celle qui m’a fait vivre ce calvaire.



De ça, on en déduit pas beaucoup, en tout cas, on n’en connaît toujours pas la cause. Voilà pourquoi cette mort est tellement idiote et pourtant presque tous les jours on l’observe.



Ca a le mérite d’être clair. Mais comment une erreur pareil a bien pu se produire ? Les circonstances sont -elles favorables ?



Ah bah voilà ! Un entraînement. Rien de plus bête et tellement… non pas logique. Mais a qui peut-on bien en vouloir ? Est ce légitime d’être en colère surtout après de telles excuses ?
La petite blonde décida que non, après tout, elle apprécies son entraîneuse, elle lui garde une petite place dans son nouveau coeur. Elle n’aura commis qu’une erreur. Elle ne lui en veut pas. Par contre… oh bordel c’est repartis pour les entrainements…



Spoiler (Afficher)
Mais la JD a beaucoup rigolé quand même le matin ! Et, @auxJDconcernés, je précise que j’en veux à personne quand même, c’est plutôt le fait que ça m’est fait marrer en voyant mon écran le matin. C’est un truc qui m’arrive avec tous mes pions ou presque, et pour marquer le coup de la première fois, pourquoi pas un petit texte là dessus !
Voili voilou ! Et n’oubliez pas, entraîney sans envie de tuey !

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HRP
05 Juin 2018
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