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Et c'est comme ça que pour la première fois... (Non référencé)

Les galeries,
S'aventurer.. C'est un euphémisme quand on pose le pied pour la première fois sur le sol humide des pavés sous l'échelle rouillée conduisant au SAS. Le système d'éclairage n'a pas été contrôlé depuis trop longtemps, les coursives ne laissent entrevoir que les quelques mètres de pénombres devant soi, et les murs sont couverts graffitis marquant parfois des territoires temporaires ou bien de quelques signes très parlant au but avoué de décourager les moins téméraires.
Les sons se propagent ici bien plus vite que les ombres qui paraissent en toutes directions, ces dernières ne se meuvent qu'à votre propre vitesse, vous drapant dans une peur aliénante.
Ne pas être seul lors de ce baptême n'aide en rien, la peur des autres, tant celle qu'ils vous transmettent, que celle de ne plus les reconnaître comme étant des vôtres si par malheur vous ne vous en remettez pas entièrement à votre instinct.
Il n'est pas question d'essayer de savoir d'où le danger pourrait surgir, car il est partout. Les râles et les cris résonnent, et font écho aux claquements soudain des rafales crépitantes d'armes automatiques ponctuant la progression.
On ne vient pas ici pour le paysage, on ne cherche pas à apprécier la débauche d’ingénierie du lieu, et encore moins pour rompre la parfois dégoulinante monotonie de la surface. On plonge en ce lieu car sur le sol glissant s'érigent sporadiquement les précieux Farins. Ces cristaux naissent des entrailles des profondeurs, glaçant de leurs éclats les iris contaminés de celles et ceux dépassés par l'enjeu de cette richesse.
Absorbé par la tache on en oublie le danger, et les sacs deviennent plus lourds à mesure qu'on y jette l’irradiant matériau.
Alors que parfois plus rien n'indique la position on l'on se trouve, ni le couloir à suivre pour revenir sur ses pas, la soif est de nouveau réveillée par encore à quelques encablures plus profondément, un nouveau gisement faisant miroiter ses promesses.
La chance ne sourit jamais, ou bien trop tard, quand on se réveillera au sortir d'une cuve gélatineuse. Ceux qui ont la connaissance des sous terrains ne vous en laissent pas en tout cas. Ils ne laissent d'ailleurs pas grand chose une fois que leur repas est servi. Ceux aux griffes plus tranchantes que les meilleurs sabres et aux incisives découpant l'acier vous guettent, et gardent le museau sur la piste de vos chaires appétissantes.
En ces lieux cependant règne une fantasmagorie qui dépasse la simple horreur et le cauchemardesque. Comme si la fin proche ne se suffisait pas à elle seule, on en vient à abandonner intégralement ses derniers espoirs lorsque l'on se prend à trébucher sur des restes de combats sanglants et que la créature qui se repaît à quelques mètres de vos extrémités tremblantes porte des traits difformes d'humanoïde cannibale.
L'ami qui vous colle depuis le début s'empresse alors à pas tambourinant dans la direction opposée, vous laissant pétrifié, dans la mire de votre dernière rencontre.
Se faire arracher un avant bras n'est plus ce qui paraissait insupportable quand la bête s'active maintenant à entamer vos entrailles tout en plongeant allègrement ses doigts torturés aux fond des vos orbites. Mais là encore vous gémissez car le summum n'est atteint que lorsqu'au lieu d'en finir, elle marque une pause puis se lasse de vos restes et, que c'est comme ça que pour la première fois, la seule option qu'il vous soit donnée soit de compter vos maux.

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Concours d'écriture
01 Avril 2020
807√  3 1

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