EDC de 68398

La ruche était là, prête. Le sas brillant, que l'on distingue entre les silhouettes va bientôt s'ouvrir sur les sous terrains. Le tableau de contrôle n'attend plus qu'une confirmation pour laisser s'engouffrer l'air vicié des profondeurs dans la salle du centre militaire.
Tous connaissent les risques, tous ont déjà reçu la formation initiale de combat. Des heures passées avec les meilleurs instructeurs de la rébellion à répéter les techniques d'engagement, de coordination et de replis. La transmission du savoir au jeunes recrues a toujours été un point crucial.
Les meilleurs d'une promotion avaient gagné le droit de porter le béret de l'école. Les fiches de santé des sélectionnés avaient été transmises au centre médical. L'équipement lourd et éprouvé porté par chacun dénotait avec les jeunes gueules timorées de celles et ceux qui allaient faire leur baptême ce matin.

Aucun n'avait encore posé le pied sur, ou aperçu l'échelle qui mène au territoire des ratz.

Les sécurités des armes sont vérifiées par celle qui donne les ordres. Son casque métallique surmonté d'un totem emblématique orc n'offre aux regards que le reflet argenté de sa visière. Alors qu'elle passe en revue les équipements, sa combinaison intégrale souple glisse sur ses muscles. Approchant l'un des membres, elle lui envoie un coup de bouclier au format anti émeute dans l'épaule, et grogne en direction de l’arbalète mal ajustée.

A cela, les autres en profitent à leur tour pour resserrer les sangles de leurs sacs.

Les respirations sont profondes et les petits gestes trahissant l'inexpérience du groupe fait se lever son derrière du baril qui le soutient, celui qui les accompagnera et qui leur procurera des soins, tout du moins c'est ce qu'il tentera.

Son accoutrement à majorité rouge et blanc, aux multiples poches renfermant différentes crèmes solaire, anti age..et amincissante, laisse espérer qu'il fera plus usage le moment venu de ce qu'il tirera du petit conteneur rouge qu'il porte dans son dos.

Celui-ci a été bien ajusté avant de venir, et remplit de matériel provenant de l’hôpital rebelle. Chacun des petits sachets qu'il renferme est à usage unique. Tous portent des motifs en décrivant l'usage. Électrocution, plaie, étourdissement, ou encore épilepsie. Des seringues contenant du sérum prêt à être injecté sont attachées séparément sur le haut de la valise. Enfin un appareillage numérique de diagnostique rapide peut-être raccordé au terminal portable que l'urgentiste porte à son avant bras.
Le dernier détails, mais non des moindres, qui révèle le rôle de l'individu dans le groupe est cet ustensile électronique qu'il porte à ses lèvres, aspirant un liquide qui se vaporise, en recrachant un gros nuage de fumée à la tête des recrues.

Le majeur de l'orc vient d'enfoncer le bouton, le faisant d'un coup changer de couleur. Les mécanismes des vérins désengagent les fermetures de l'épais rempart. L’hydraulique laisse à présent contraster l'éclairage de la pièce, avec la profonde noirceur du puits d'où seules des lumières grésillantes jaunâtres apposées le long de l'échelle laissent entrevoir les barreaux marqués de coups en des endroits éparses.

Tournant la tête vers le groupe, elle montre un poing fermé à leur intention, puis se laisse glisser vers l'abysse.