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EDC de 67864

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Sønja in Wonderland

Une espèce de toile d'araignée géante tridimensionnelle!
C'est dans ce fatras que j'essaie d'avancer alors que je n'y fais que m'y empêtrer. Mais comment a pu naître un environnement aussi étrange? Des racines, branches, troncs qui semblent ne faire qu'un, qui se rejoignent, se croisent ou se séparent à volonté. Mais surtout qui me bloquent le passage vers... je ne sais quoi. Est-ce ainsi hors de la ville?
Parce que tout cela semble... horriblement gluant, collant, envahissant! Tout en générant une aura morbifique verdâtre comme si un esprit malade avait généré ce... cauchemar?
Je m'efforce de passer cette barricade à coups de talon quand il le faut. Merci pour les bottes, patronne! J'y arrive plus facilement que je ne le redoutais, même si je ne sais pas par quel miracle. Après, c'est peut-être loin d'être la meilleure idée que j'aie pu avoir aussi.
Franchir cette jungle m'aura propulsée de ses neurones à ses pensées, souvenirs et sentiments.
Et c'est pas la joie, là! Tout cela semble... démoralisant.
Des morts, du sang, de la tristesse... une forme de folie morbide...
Pour avancer dans ce méli-mélo, il faut en faire des efforts!
Est-ce que c'était une bonne idée, ça, de me réfugier là? Parce que sa tête, c'est pas une sinécure; ni un havre reposant... Il y a à boire et à manger, comme on pourrait dire... si on voulait faire de l'humour avec un contenu des plus effrayants.
* * *
Dans un petit bureau, un technicien se frottait les mains.
Bien, bien! L'heure tourne!
Le technicien se lève de sa vieille chaise à roulettes avant de prendre un dossier en haut d'une pile qu'il place sous son bras. Il se dirige vers une porte qui s'ouvre à son approche et qu'il franchit, le sourire aux lèvres.
* * *
Ha! Des souvenirs qui me parlent... un peu.
Une visite chez elle... Mais cela ne s'est pas passé ainsi? Si? Non, cela ne colle pas!
Je suis passée chez elle? Pourtant... je ne m'en souviens pas! Alors comment je sais que cela ne s'est pas passé ainsi?
Et pourquoi fuit-elle?
Parce que les horreurs qui parsèment ses souvenirs, ses pensées,
l'oppressent?
Et moi? Qu'est-ce que je fais... ici? Ce n'est pas ma... place? Une fuite? Aussi? M'étais-je abritée? Où? Comment?
Echec puisque je prends tout cela en pleine face alors que j'envisageais juste de rester loin de... la vie?
Mais est-ce que la vie, c'est bien cela?
Cette destruction perpétuelle?
Ce suicide lent mais irrésistible, celui qui conduit vers la déprime ou le désespoir et dont on ne se défait qu'en prolongeant son agonie par d'innombrables tentatives palliatives visant à mettre un terme à tout cela, temporairement ou non?
* * *
Le technicien se rend vers la console et exécute quelques commandes, libérant la cuve de son socle avant qu'un autre, mobile, ne s'approche automatiquement.
Un palan soulève délicatement la cuve et la dépose sur le nouveau support.
Le technicien continue de tapoter sa console, mettant sans doute à jour le dossier de la défunte.
Et un boulet qui va rouler ailleurs! Un!
Non mais faut être conne pour faire foirer son clonage et rester dans sa cuve si longtemps!
Après, on risque de subir un contrôle et voir des chefs surveiller ce qu'on fait. Des fois qu'on ne travaillerait pas sérieusement!
Alors qu'une porte s'ouvre et que la cuve mobile se met en route, le technicien sort un petit mouchoir blanc qu'il agite du bout des doigts. Le tissu se déplie pour former un carré blanc immaculé. Si la couleur détonne dans l'installation, personne ne s'en rendra compte.
Un bruit de grincement se fera entendre quand le technicien nettoiera son appendice nasal comme si quelques notes de trompette formaient un requiem pour accompagner la vautour pour son bref voyage.
* * *
Et pourtant, il y a une lueur d'espoir, de foi. Ténue. Mais présente, encore là, malgré les déceptions, les trahisons, les coups bas.
Après, est-ce que l'aurore pourrait être moins que lumineuse dans les ténèbres avant de les repousser dans un duel quotidien?
Est-ce qu'il n'est pas inscrit au plus profond de nos gênes que la vie doit perdurer? Aussi longtemps que possible?
Que les pires ravages, les pires catastrophes, ne sont qu'un mauvais moment, qu'une cicatrice que l'histoire et la vie verront se cicatriser. Personne ne promet que cela sera agréable de toute façon.
* * *
Une porte s'ouvre dans les souterrains, la cuve arrive à son terminus.
Un autre palan, d'autres mains, d'autres regards...
Le corps subit un nouveau traitement en vue d'être conservé, au frais, pour un hypothétique avenir inconnu... Un jour. Les experts se mettent au travail, profitant de leur nouveau spécimen d'étude.
* * *
Je sens mes force diminuer... comme si mon esprit s'engourdissait... je... je m'accroche à ces cauchemars, à cette folie... Mais c'est... dur? Vain?
Tout devient instable. Comme si la réalité perdait pieds! Même si actuellement, la réalité, c'est pas le pied!
Et... j'ai fr...oid? Abo...mina...blement... frrrrrrrrroid!
Que se p...a...ss...e...t...i....l?

Informations sur l'article

Cauchemar
26 Octobre 2017
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