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Cacher
Evanescence
Il y avait près de 5 jours désormais que plus rien ne semblait donner signe de vie dans la cuve, que seuls quelques cadrans, quelques voyants lumineux montraient que celle-ci fonctionnaient presque normalement, que le corps à l'intérieur restait dans un état suffisamment proche du vivant pour que les machines le considèrent comme tel.
Pourtant, rien ne semblait plus inerte que son contenu, le corps replié comme abandonné, soutenu par la densité du liquide plus que par les attaches qui avaient cédés aux brèves convulsion du corps quelques jours plus tôt.
Un technicien était passé plus tôt voir si la cuve pouvait être nettoyée, désinfectée puis réemployée pour d'autre nécessiteux mais... le corps semblait nager dans une sorte de plaisir macabre, stagnant, immobile. A moins qu'il n'ait perdu l'esprit pour rester là.
Pourtant... on pouvait régulièrement entendre le communicateur vibrer dans le casier attenant, celui qui contenait les affaires de la défunte. Ça en devenait même gênant par moment. Mais la mort et ce qu'elle est: inerte, insouciante et cruelle.
Pourtant, la dépouille n'était pas irrémédiablement morte.
Son esprit fonctionnait. Au ralentit, d'une manière incohérente et tout à fait différente de ce que l'on connaissait mais le cerveau était tout de même stimulé. Par quoi, pourquoi et comment, ça, personne n'aurait pu le dire. Les zones d'activité en question ne correspondaient à aucune région d'action consciente.
Son esprit fonctionnait. Au ralentit, d'une manière incohérente et tout à fait différente de ce que l'on connaissait mais le cerveau était tout de même stimulé. Par quoi, pourquoi et comment, ça, personne n'aurait pu le dire. Les zones d'activité en question ne correspondaient à aucune région d'action consciente.
C'est sans doute préférable.
Imaginez un verre. Fonctionnel, bien construit, solide. Raisonnablement au moins.
Jetez-le violemment au sol. Écrabouillez les briques de verre et observez.
Imaginez quelque chose de semblable avec une vautour à la place du verre.
Jetez-le violemment au sol. Écrabouillez les briques de verre et observez.
Imaginez quelque chose de semblable avec une vautour à la place du verre.
Si un corps avait été reconstruit, il n'en allait pas de même pour son esprit qui, brisé, avait été repoussé loin de sa habitacle naturel.
La coquille vide flottait dans sa prison de verre.
L'esprit, lui, s'envolait.
Loin, partout et surtout... nulle part.
Loin, partout et surtout... nulle part.
Nulle part parce que l'esprit reste attaché au cerveau.
Mais le cerveau reste un artefact ancien presque magique capable de bien des miracles, y compris abriter une partie de lui-même loin de sa souffrance, de se cloisonner et de rêver à son bonheur.
Mais le cerveau reste un artefact ancien presque magique capable de bien des miracles, y compris abriter une partie de lui-même loin de sa souffrance, de se cloisonner et de rêver à son bonheur.
Et c'est là que l'esprit prend son envol, observant la ville sous un autre angle sans être limité par des sens fragiles, imparfaits.
Les murs ne sont plus rien. Et la part désincarnée de son être flotte loin de cette prison verte, surplombant la prison grise.
Elle repère ses 2 lieux de vie... Une Forteresse animée, ou la sueur noie l'odorat le moins compétent et ou les soupirs et les râlent rythment les progrès des uns et des autres. Et une banque où sa patronne et ses collègues assurent l'un des meilleurs service du secteur.
Le silence y règne en ce milieu d'après-midi.
Le silence y règne en ce milieu d'après-midi.
L'éclairage est tamisé dans le bureau, quelqu'un se repose. Une forme sombre semble se débattre sur le canapé, tendant une serre vers... le plafond où je suis?
Je descends, je m'approche.
L'ombre me semble... familière?
L'ombre me semble... familière?
Elle remue, elle s'agite. Son repos ne semble pas... reposant.
Les serres s'agitent, griffent l'air, me déchiquètent...
Ha non... je ne suis pas... là...
Je ne risque rien alors?
Je peux m'approcher. Encore?
Pourquoi semble-t-elle pâle comme la mort?
Je peux m'approcher. Encore?
Pourquoi semble-t-elle pâle comme la mort?
J'effleure ses cheveux du bout de mon être. Magnifiques... s'ils n'étaient recouverts d'une sueur froide. Magnifiques mais... électriques?
Un choc! ça me repousse. Une voix?
« CASSE-TOI ! DEGAGE DE CHEZ MOI »
Un choc! ça me repousse. Une voix?
« CASSE-TOI ! DEGAGE DE CHEZ MOI »
Une douleur me vrille la tête!
Tête? Qu'est-ce que?
Je retente! Non! Et ça hurle en moi, là!
Tête? Qu'est-ce que?
Je retente! Non! Et ça hurle en moi, là!
« JE VEUX PAS TE TUER. DEGAGE DE CHEZ MOI ! »
Tuer? Danger?
Non... "ça" ne veut pas me tuer.
Je ne comprends rien.
Non... "ça" ne veut pas me tuer.
Je ne comprends rien.
Il faut... que je sache... alors j'entre...
Et je me vois... collée au mur, pantin désarticulé avant que...
Hurlements.
Celui du rêve déjà.
Et son écho, en moi
Hurlements.
Celui du rêve déjà.
Et son écho, en moi
Un corps sans vie s'affaisse; un corps malade s'effondre. Et l'esprit se fige dans une douloureuse communion alors que Les souvenirs s'enchainent.
Des larmes coulent, le déni s'invite pendant que la folie s'installe. La fuite, cet ultime espoir... ne tiendra pas ses promesses. Comment se fuir soi-même?
Des larmes coulent, le déni s'invite pendant que la folie s'installe. La fuite, cet ultime espoir... ne tiendra pas ses promesses. Comment se fuir soi-même?
"Ça" ne veut pas me tuer, hein?
Et l'esprit de la vivante-morte se glisse dans les cauchemars de la morte-vivante.
Informations sur l'article
Cauchemar
19 Octobre 2017
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