EDC de 67763

ça f'sait longtemps qu'j'y étais pas allé, mais bon j'me faisais chier et flemme de me retrouver suel avec mes pensées. J'ai pensé aussi à lire et tout, mais bon, flemme.



Hop là, ni une ni deux j't'embrouille, j'suis dans les sous-terrains, c'est bizarre comme je m'y sens bien, pourtant c'est dégueulasse, ça pue, y a le bruit des rats, des mutants, du danger. M'enfin c'est ça qui m'tient en vie je crois, se sentir constamment en danger de mort. J'suis un de ces connards qui fonctionnent à l'adrénaline. L'pire, c'est qu'ça s'empire.

Merde, j'me remet à penser, du coup j'avance, dans les boyaux du d'sous du S2, tranquille, je commence à connaître le chemin, droite, gauche, droite, droite, demi-tour. J'vesqui un ou deux rats, récolte un buissons, puis l'autre. C'est grisant en balle, j'me remplis les poches de farins, c'est stylé n'empêche, ça brille, ça m'rapelle le plug d'cette meuf là, ses courbes, les battements de son clone contre le mien ... Quel plaisir, c'dommage qu'j'ai encore fait d'la merde, comme d'hab dès qu'j'ai un truc j'le détruit c'trop con.

Oh bordel, esprit de merde, toujours à réfléchir. Bref, l'intégralité du buissons dans mon havresac j'reprend le chemin vers la grande salle, j'aime bien c't'endroit plus qu'ailleurs en fait, c'est l'plus dangereux, on peut voir des sacrés tapes de rats, puis c'est p't'être l'endroit où j'ai l'moins d'chances de croiser d'plus ou moins humains. Même si bon. Oh un canapé ! Les humains et les métas ... Pourquoi j'ai b'soin d'préciser, j'm'en branle j'parle tout seul, qui a besoin que j'dise qui est qui alors que j'sais c'que j'pense, 'fin j'sais pas, mais j'me comprend un minimum dans c'que j'sous entends pour pas avoir à me justifier à moi même que les humains sont des putains de rats qui s'tapent pour on ... Y a les métas aussi ..

Oh bordel !

Faut j'continue, c'mauvais de s'arrêter ça r'produit c'que j'veux pas vivre.

Hop là, j'rallume mes boosters et direction le prochain buisson. J'navigue entre deux trois rats, 'sont trop occupés à s'branler et j'vais surtout éviter de les interrompre. C'comme c'te fois au manoir, j'baisais la cuisinière et là, y a un être pas finit qui se ramène et qui regarde, trop bizarre mais bon de c'qu'on m'a dit c'était juste une espèce d'humain pas encore finit de l'époque où on naissait pas par le CdC, chelou l'bail.
Puis ça m'fait penser à mon IA, enfin future IA parce que bon, faudrait que j'me contruise mon réseau correctement déjà autant, l'inspi pour les autres ça va, mais pour moi c'est un autre délire. Bah ouai j'suis con aussi à vouloir faire un truc qui me ressemble alors que j'ai de mal à savoir qui je suis. Bah ouai mais c'est galère aussi de se comprendre, j'ai trop évolué ces dernières années. Avant j'étais juste un p'tit branleur qui passait son temps à boire, baiser et se droguer. Maintenant, bah j'fais plus trop tout ça, ou alors par périodes, j'pense plus à moi et mon av'nir, vu que j'sais pas trop c'que j'veux c'compliqué ... 'fin si, j'aime bien créer des trucs nouveaux et m'rendre utile, un peu, parce que si c'pas utile tant pis.
Puis les gens sont fous. Oh voilà, les gens c'est un mot qui comprend humains et métas, c'plus simple !
'sont tous là à faire de la merde alors qu'les solutions sont relativement simple, sauf qu'ils savent pas faire d'magie du coup bah ils galèrent et font d'la merde, puis ils nagent dedans, la boive, la mangent et la rechie pour le donner à leurs potes et aux suivants. Pourquoi j'ai une image de ma propre imagination ..? C'est dégueulasse.

Bref j'dois changer de spot, j'regarde à droite, gauche, analyse les distantces ... C'pass'ra pas du coup j'prend l'autre sens d'cette pièce, l'chemin est libre, parfait mais j'avance toujours doucement, j'prend pas de risques débiles. Puis j'le vois. Tout droit devant moi et j'vois qu'il m'voit aussi ... Sa mère ...

Du coup, j'trace toute ma vie dans la salle, mais l'truc est toujours derrière moi, il va trop vite. J'prend un coup d'ses membres mutés, j'sens ma cage thoracique craquer, sa race ... C'pas tout d'avoir une peau renforcé si j'ai une ossature d'vaut'.
L'coup m'met dans l'mal mais m'permet d'gagner un peu de distance. L'soucis reste que j'vais cuver sa race. C'est étrange c'te sensation qu'on a à l'approche d'la mort d'un clone tout en sachant qu'on va en récupérer un neuf d'ici quelques heures. On veut tout tenter pour y échapper alors qu'tout est joué, il va m'buter sa mère à moins qu'nouveau coup ! Sa race, mon bras cette fois mais j'suis mué par mes neurotrasmetteurs, j'contrôle plus rien, j'veux juste fuir.

J'devrais probabl'ment envoyer un com, mais là j'fuis en roulant à travers la crasse et les rats qu'y comprennent rien, d'toute façon, ils comprennent jamais rien et nous on cherche pas à les comprendre, juste on les bute pour notre énergie, c'un peu comme les rebelles au fond. On est tous des rats qui s'battent pour notre survie, d'la graille ou un bout d'terrain tranquille. Mais on va tous mourrir et d'ici dix ans tout l'monde aura oublié notre existance. Comment j'fais pour autant penser à c'moment précis d'ma vie alors que j'veux juste pas mourir.

Bam, j'prend un troisième coup, l'rachis c'coup-ci, ça déboîte sa race, j'sens ma colonne se briser, un d'mes poumons ou les deux esploser, j'peux plus respirer et d'toute manière j'recrache que du sang. J'sais pas avec quoi mais j'continue d'avancer. J'tousse de plus en plus, mes mouv'ment ressemblent plus à rien, mes sapes sont dégueulasses, m'c'plus ma préoccupation, j'vais mourrir ... Quel échec.

L'dernier coup vient, la douleur disparaît, la vie d'mon clone s'arrête, l'apoptose s'déclenche rapid'ment, mon clone d'vient une sale bouillie d'matière organique avant d'partir en nuage de poussière et d'séparpiller ici et là, rest'ra qu'mon vieux sang et l'mutant à l'endroit où j'suis mort.