EDC de 67343

Petit livre, ça fait longtemps que je n'ai pas posé mon stylo sur toi, est ce que je t'ai manqué ?
J'espère parce qu'aujourd'hui je n'ai plus que toi.

Hey... Je ne m'étais pas rendu compte à l'époque à quel point j'avais la chance de t'avoir.
Dans tes yeux, y avait que moi.
Putain ce que j'aimais ça, quand tu venais de refuser ne serait-ce qu'une simple bise à une pouf qui passait par là et que moi je venais me lover dans tes bras.
Y avait que moi qui pouvait t'approcher et te toucher mais ces connasses elles comprenaient pas.

T'es parti parce que je me suis lassée, parce que j'y arrivais plus, y aura jamais eu que moi pour toi.
Tu m'as rendue Unique et je pensais l'être toute ma vie.

On a même pas eu le temps de fêter votre mariage.

Eila, tu deviens ma soeur et je prends ton nom, j'étais tellement fière et tellement heureuse.
J'ai eu le coup de foudre pour toi dès mon premier jour, tu me comprenais si facilement. Mais pas celui auquel on pense, non, je savais que c'était différent.
Le jour où tu m'as avoué que je devais faire partie de ta famille parce que tu ressentais ça toi aussi, tout a enfin pris sens.
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Alors j'ai dormi sereinement, parce que rien ne pourrait jamais nous séparer, nous étions soeurs et il était amoureux de toi, nous formerions une famille jusqu'à la fin des temps.
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A mon réveil, j'ai vu tes messages et j'ai vu les siens. Les leurs aussi, parce que vous n'êtiez pas seuls dans votre fuite.
J'ai vu des gens, tout un tas de gens qui pensaient vous connaitre. Ils m'ont dit d'être forte et que ça ne valait pas la peine de vous rejoindre parce qu'il n'y avait rien du tout là où vous êtiez partis.
Qu'il valait mieux se faire le gardien de votre mémoire.
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J'ai pas tout compris et je me suis fermée, parce que ça faisait trop mal.

Chaque fois que je dors, ils en profitent pour m'abandonner. Je ne dois pas dormir petit livre, tu comprends ? Je ne dois pas.
Et si je reste assez longtemps éveillée ils finiront par revenir, parce que ça s'inverse forcément.

Mais je t'ai menti, petit livre, il ne sont pas tous partis. Il y en a une qui m'a attendue, pendant quatre longues années, cinq même parce que l'année d'avant je dormais presque chaque jour. Tu te rends compte, petit livre ? Pour elle aussi je suis Unique, je le suis toujours.
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Je ne suis pas capable de lui répondre pour l'instant, j'ai mal et j'ai peur petit livre, mais ça je le saurais plus tard. Je pense ne rien ressentir pour elle, avoir oublié nos débuts, avant mon long sommeil. Alors je lui fais comprendre parce que je ne veux pas être injuste, bien sûr.

Le temps passe, je la vois presque tous les jours, j'aime bien passer du temps avec elle. Je suis un peu triste les soirs ou le bar est fermé et puis j'ai faim aussi, elle cuisine comme personne d'autre, tu sais.
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On est allées voir le concours de cuisine ensemble, c'était bien plus marrant parce qu'elle était là.
On est rentrées chez moi, j'étais bien, au chaud, dans ses bras.
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L'autre soir elle m'a appelée à l'aide, petit livre, elle avait besoin de moi. Evidemment j'y suis allée et j'ai même réussi à lui rendre le sourire, elle était heureuse et moi je n'avais pas envie de la quitter.
Je lui ai proposé de me rejoindre à la maison, plus tard si elle ne voulait pas dormir seule.
Elle m'a sourit mais elle n'a pas acquiescé, je n'ai pas fais attention, elle n'a pas dit non, non plus.
Je me suis endormie, sereine et confiante et puis je me suis réveillée. Toute seule.
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Putain, j'avais froid.

J'ai cru que c'était rien, que c'était pas important et que ça passerait.
Sauf que mon égo lui il avait besoin d'une réponse alors je t'ai posé la question, comme ça l'air de rien.
Et toi, tu m'as souris et tu m'as sortis comme ça, l'air de rien que t'étais avec quelqu'un d'autre.
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Je ne sais pas comment j'ai réagi, je me souviens qu'on a discuté après ça que t'as même essayé de te justifier et que t'avais raison en partie.
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Mais tu vois, tout ce que je retiens c'est que c'est moi qui était là, c'est moi que t'as appelée, c'est moi que t'as attendue pendant des années alors que j'étais en cryo et pourtant c'est pas moi que t'es venue rejoindre cette nuit là.