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EDC de 65442

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[TP] Gagner DC

Elles sont là, les étoiles. Au bout de mes doigts. Et avec elles, la première place. Qu’est-ce qu’une vingtaine d’étoiles, au stade actuel ? Plus grand-chose. Un article humoristique. Deux pamphlets poétiques. Trois semaines textuelles balancées sur l’AITL. Autant dire, rien d'autre que le prix d'une démarche d'origine qui se perdrait. Rien.


Sneni,


Merci. Tu as été là pendant si longtemps, plus longtemps que je n’ai gardé la moindre marionnette. Une béquille, un support, tant d’autres choses encore. Je t’ai tant donné, et toi, tu m’as tant offert. Tu m’as aidée à trouver la pénombre quand les lueurs trop fortes m’aveuglaient, octroyé la lumière quand le goudron m’étouffait. Toi, et ces poignées d’âme, enfermées dans cette petite boite nommée Dreadcast.

C’est maintenant, à l’orée d’un moment de triomphe intérieur, que je m’interroge, finalement, retrouvant nos bases communes. Combien, Sneni, combien t’ai-je fait subir, et qu’auras-tu encore ? Combien de cicatrices, avant que je n’accepte les miennes, de violences avant que je ne croie en ma résilience, de coucheries avant que je sache avoir droit d’être aimée, et d’étoiles glanées pour me dire que mon petit monde intérieur dans un autre petit monde d’intérieur avait droit de cité ?

La silhouette du Grand Rat me scrutait, et il m’a fallu bien du temps pour me rendre compte que ce qui me fascinait ainsi n’était jamais que l’ombre de cette petite souris, terrifiée, qui se nichait sur ton épaule pour explorer le monde. Et nichée ainsi, dans le revers chaud de ton grand manteau, des fois j’oubliais qui était l’artiste et qui était le pion.

Maintenant que j’approche tant de cette gloriole un peu vaine, je me rends compte, enfin, que j’ai pu intérioriser quelques-unes de tes leçons. Garder l’ouverture en toutes circonstances, savoir tendre l’oreille à gré de nos errances. Penser plus grand que soi, cultiver ses lueurs de bougies dans le noir, apprivoiser ses ténèbres qui ne les font briller que plus fort. Aimer sans jalouser, sans posséder, et une fois son temps venu, savoir se retirer sur la pointe des pieds.

Prêtresse, en gage de reconnaissance, je vais t’accorder ce que presque personne n’a pu trouver dans la Cité. Je t’accorde la paix. J’ai d’autres luttes à mener, d’autres démons à invoquer. Mais tu n’as plus à le subir à ma place, et, parfois, outrepassant ton rôle, à prendre la mienne. Accepte, enfin, cette caresse du néant.

La bénédiction du Rat sur ta gueule, prêtresse.


C.



Dimanche - Eny - Graham - Ladoria - Léonie - Newt - Raton - Skript - Syiane - Toute autre personne qui aura envie d'y voir son reflet.

Informations sur l'article

NM
15 Octobre 2021
514√  23☆ 13◊

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