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Des plumes d'un noir de jais s'égarent parfois par l'ouverture de son col.
Ca fait pourtant bien longtemps qu'il ne se fait plus un sang d'encre.
Depuis qu'il a accepté, même s'il ne sait plus trop si c'est de la résignation ou de la sérénité. Le présent c'est si long, le futur si lointain, le passée aussi flou que la fumée d'une clope à six heures du matin. Il s'entretient souvent à coup de cafféine, devant l'écran en permanence scintillant comme un néon de night-shop.
Il sort, parfois. Dans les couloirs, dans le hall d'entrée, histoire de croiser d'autres regards paumés, d'échanger en silence du tabac frelaté. Il regarde le smog qui s'amasse, et les masses de gens, il se demande parfois s'ils se sentent eux aussi dans la nasse, aussi oppressés que pressés. Il ne sait pas. Il s'en fout.
Les cheveux un peu longs il porte avec bon goût tout son spleen androgyne, les yeux un peu rougis par la routine. Veines pulsant aux rétines, sans tristesse il déprime. Il n'en parle jamais, doigts posés sur le clavier, les mots ne sortent pas, puis à qui les dirait-il, et pour exprimer quoi ? Ils savent tous et tout, déjà.
Alors, ils échangent, à leur façon, les souris cliquetant, un groupe d'aventuriers qui arpente le néant. Ils savent que le vide se nourrit de lui-même, du présent, et des nuits d'insomnies qui s'entrecroisent aux lueurs des écrans. Ils ne se vannent même plus, ou alors gentiment, n'amènent des arguments. L'instinct de survie les a rendus bienveillants.
Parfois, il s'attarde sur des sites quelques peu différents, il regarde cette freluquette aux cuisses qui s'écartent, il baisse lui-même sa garde devant ses petits airs de douce midinette. Il se dit que c'est un peu ça, l'amour, il la traiterait bien, au moins pas méchamment, il préfère extorquer deux ou trois gémissements plutôt que les cris de douleur qu'il entend trop souvent à deux appartements.
Il a un système d'escamotage. Il en est fier, de son système d'escamotage. Ca lui a coûté un pont, tant en deal qu'en allocations, avec ça il aurait pu déménager dans un autre quartier, mais au fond, pour ce que ça aurait changé... Puis la tête du cambrioleur, quand il était entré dans l'appart dénudé. Rien pour toi ici, frère. C'était le seul bon moment de la soirée. Le reste, il préfère oublier.
Quelques plumes de jais s'égarent chaque soir des failles de son bonnet. Elles parsèment les canettes, le dallage et les miettes, comme une tapisserie, comme une douce couette qui rend capitonnée son existence feutrée.
Ca fait pourtant bien longtemps qu'il ne se fait plus un sang d'encre.
Depuis qu'il a accepté, même s'il ne sait plus trop si c'est de la résignation ou de la sérénité. Le présent c'est si long, le futur si lointain, le passée aussi flou que la fumée d'une clope à six heures du matin. Il s'entretient souvent à coup de cafféine, devant l'écran en permanence scintillant comme un néon de night-shop.
Il sort, parfois. Dans les couloirs, dans le hall d'entrée, histoire de croiser d'autres regards paumés, d'échanger en silence du tabac frelaté. Il regarde le smog qui s'amasse, et les masses de gens, il se demande parfois s'ils se sentent eux aussi dans la nasse, aussi oppressés que pressés. Il ne sait pas. Il s'en fout.
Les cheveux un peu longs il porte avec bon goût tout son spleen androgyne, les yeux un peu rougis par la routine. Veines pulsant aux rétines, sans tristesse il déprime. Il n'en parle jamais, doigts posés sur le clavier, les mots ne sortent pas, puis à qui les dirait-il, et pour exprimer quoi ? Ils savent tous et tout, déjà.
Alors, ils échangent, à leur façon, les souris cliquetant, un groupe d'aventuriers qui arpente le néant. Ils savent que le vide se nourrit de lui-même, du présent, et des nuits d'insomnies qui s'entrecroisent aux lueurs des écrans. Ils ne se vannent même plus, ou alors gentiment, n'amènent des arguments. L'instinct de survie les a rendus bienveillants.
Parfois, il s'attarde sur des sites quelques peu différents, il regarde cette freluquette aux cuisses qui s'écartent, il baisse lui-même sa garde devant ses petits airs de douce midinette. Il se dit que c'est un peu ça, l'amour, il la traiterait bien, au moins pas méchamment, il préfère extorquer deux ou trois gémissements plutôt que les cris de douleur qu'il entend trop souvent à deux appartements.
Il a un système d'escamotage. Il en est fier, de son système d'escamotage. Ca lui a coûté un pont, tant en deal qu'en allocations, avec ça il aurait pu déménager dans un autre quartier, mais au fond, pour ce que ça aurait changé... Puis la tête du cambrioleur, quand il était entré dans l'appart dénudé. Rien pour toi ici, frère. C'était le seul bon moment de la soirée. Le reste, il préfère oublier.
Quelques plumes de jais s'égarent chaque soir des failles de son bonnet. Elles parsèment les canettes, le dallage et les miettes, comme une tapisserie, comme une douce couette qui rend capitonnée son existence feutrée.
Informations sur l'article
Celle qui ressent le gris
20 Août 2019
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