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EDC de 65442

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Au rythme de la nécrologie

Ambiance


L'elfette s'éveille de sous sa couette. Elle se dépêtre avec difficulté des bras de l'autre elfe, sans la brusquer, pour aller récupérer une brique de lait pseudo-chocolaté. Elle rampe plus qu'elle ne marche, frottant sa tignasse en bordel. Dégotte la boisson convoitée et une boîte de coukiz entamée, regagne le lit avec son butin, dans une agréable apathie. Tombe sur une note chemin faisant, qu'elle lit en se grattant de nouveau le cuir chevelu.



Regards aux alentours pour voir si rien n'a disparu. Il y avait ce bouclier qu'elle avait regardé un cycle et demi pour voir les nuances de vert qu'il produisait... Toujours là. Les seringues usagées qui lui avaient arraché un froncement de sourcil, le trench à l'odeur mi-familière mi-inconnue. Le reste, des détails. Elle renonce.

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Nouveau regard à la note. Même si l'orthographe douteuse est familière au Secteur, peu de cambrioleurs laissent des puces sautiller joyeusement sur une page d'excuse. Elle repose la note en place après en avoir inspiré le fumet, regagnant le lit.


Répondre à des coms, écrire le texte quotidien, se rassasier de chaleur et d'affection, songer aux errances du jour. Un programme aussi flou que son regard posé sur l'aitl pendant qu'elle sirote le lait chocolaté au bon goût de sucre industriel. Le Secteur Rebelle a toujours eu du mal avec les lois et la constance, et au fond elle s'en fout, mais elle est certaine d'en avoir dégottée une, implicite :

Plus la nécro monte haut, plus l'AITL vole bas.


De ce point de vue, elle est servie. La décapiteuse lui a dit, ce n'est que le début, tu ne doit pas faire partie des dégâts collatéraux, oui, oui, qu'elle a répondu l'elfette, de toute façon, jusque maintenant, sa langue bien pendue lui a évité les retours de flamme, voire permis de belles ripostes. Elle est comme ça, Sneni : tu lui souffles un peu trop fort dessus, elle s'envole vers la cuve, mais si elle peut mordiller tes limites, torturer ton cerveau, triturer ton coeur et raturer ton âme, elle saura y faire, parfois même il en sortira du bien.

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D'ici ce soir, elle sortira sans doute, dans son manteau en peau d'écureuil qui lui en donne le doux fumet en version faisandée, c'est animal, chaud, anonymisant, plutôt réconfortant, elle ira cueillir des champignons, les plus beaux, les plus étranges, et leur murmurer des histoires sans queue ni tête. Elle vissera son capuchon sur son crâne, la pluie est violente, qu'elle a dit la jolie Madame Météo, extrême prudence, le smog est épais, qu'elle a ajouté, alors l'elfette prendra également son respirateur, celui qu'elle met de toute façon à chaque sortie pour éviter de gerber ses poumons.


Elle emportera une clope de celle qui l'enserre à l'instant, pas pour la fumer, c'est bien trop agressif, plutôt pour garder un morceau d'elle en chemin. Elle va entretenir ses correspondances, et voir les personnes qui l'apprécient, les voir sans arrière-pensée, ça la démange mais elle doit rester sage, chaste comme une... Comme pas grand-monde en vrai. La retenue, les promesses, tout ça, ça la gave mais l'obéissance, c'est aussi des sacrifices parfois.

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Le Secteur est une poubelle où les haines et les Machines se sont incrustées. Elles se sont installées, comme ça, sournoisement, au détour du temps, on ne les a pas vues venir. Maintenant, la plupart des gens ont un Lyria greffé comme une seconde peau, les bars pulsent au rythme d'une machinerie rénovée et de néons trop brillants, et les gens ont décidé de faire de l'AITL une déchetterie à rêves piétinés. Les cuves et la paranoïa attendent aux coins de rues, elles sont patientes, elles savent que le festin viendra.


Comme d'habitude, elle va rêvasser, mais l'ambiance locale teintera le tout de douces nuances de morbidité.



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Cité.e.s le moins indirectement : Syiane, Skara, Nayra, Hallja, Milla.

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