EDC de 65396

Cela faisait tellement longtemps que nous ne nous étions pas revu... Et cela était entièrement ma faute... Mais cela a presque toujours été ainsi: des périodes de silence, jusqu'à ce qu'elle me ramène à la réalité. Elle a toujours été celle qui m'ancrait dans ce monde après tout.
Nous avons discuté. Pendant longtemps. La nuit était là depuis bien longtemps. Et de fait, le jour suivant avait déjà débuté. J'étais fatigué, quelque peu dans un léger brouillard... Elle me pose alors une question, une question se voulant sans doute amicale, et peut-être un brin moqueuse. Elle me demande quand je lui présenterai une fille qui me plaît.
Elle ne s'attendait sans doute pas à la réponse qui allait suivre. Une réponse que je lui donne dans un souffle... Une phrase... Une seule...: "Elle se trouve à côté de moi..."
Puis je m'endors.
Je me réveille assez tard le lendemain. Une couverture repose sur moi, il y a un petit déjeuner sur la table, ainsi qu'un mot indiquant qu'elle sera de retour dans un cycle... Cette attention m'arrache un sourire.
Mais je n'ai pas vraiment le temps d'en profiter. La voilà qui entre, le visage décomposé. Elle s'affale contre le mur, les jambes repliées sur elle-même. Il n'en faut pas plus pour que, inquiet, je m'agenouille à côté d'elle, lui demandant ce qui s'est passé. Elle a du mal à se calmer, mais m'explique pourquoi elle est ainsi.
La vérité. Elle me dit quelle vérité elle a appris... Le genre de vérité qui peut vous briser le cœur...
Je reste longtemps à côté d'elle, la prenant dans mes bras, attendant que le flot d'émotion qui la traverse se tarisse. À nouveau, nous parlons pendant un moment. Elle finit par se lever, et s'assoir sur le canapé. Je l'y rejoint, et nous continuons à parler.
Elle finit par se calmer. Et à un moment, sans que je m'y attende, elle me demande ce que je voulais dire avec la dernière phrase que j'ai prononcé hier. Sur le coup, je ne peux m'empêcher de rougir, et finit par murmurer une réponse: "Faut-il que je le dise à voix haute...?"
Il y a un léger silence de sa part, puis elle me dit d'une voix décidée: "Oui".
Mes joues deviennent quasiment cramoisies. Je prononce une fois son prénom, comme pour me donner du courage, puis, toujours en murmurant, je le lui dis:
"Je t'aime..."