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Cacher

Combien en caches-tu encore ?

L’entendez-vous ? La voyez-vous ? Là, tapie dans l’ombre, elle attendait. Tout ce temps, toutes ces années, elle n’a fait qu’attendre.

L’Ombre.

Un accès de rage et là voici, enfin, sortie. La vue d’un kanuf tâché par d’ancienne blessures, et La voilà. Mais qu’a-t-elle fait ?

Victime devient bourreau.
Bourreau devient victime.

Les choses s’inversent alors que l’arme s’enfonce dans la chair de la plumée. Une seconde, et elle se trouve attachée. Elle est devenue sa Chose, son Jouet.

« Elle est à nous, Eila. »

Un visage neutre reste gravé sur notre brune préférée. Seul un voile d’Ombre dissimule sa nature douce, Il la protège. Il la préserve de l’horreur, et prend sa place pour la venger.

«Qui es-tu ?»

Elle entend les chairs se rompre sous les taillades que son Ombre inflige lentement. Elle n’aime pas ce qu’Elle fait, elle se hait de La voir lui arracher les plumes, les doigts. Elle se dégoûte alors que Celle qui agit prend son pied. Même elle, cette putain de Vaut’, à l’air de s’amuser. Elle a l'air de comprendre qu'en vérité, c'est l'humaine qui se trouve souffrante de la blesser.

«Peu importe, Eila. Continue, et ne les laisse pas dire encore que tu es faible.»

Masque de Fer soudé à son visage de Poupée, elle tient bon. Elle remplace les sévices trop durs à infliger par d’autres, qui lui ressemblent plus. Et la voilà enfin, confrontée au problème principal : « Je dois lui rendre ce qu’elle m’a fait ? »

« Oui. Fais-le. »
« N-non ! Je ne m'abaisserais jamais à son niveau. Jamais, tu m'entends ?! »

Mais son Ombre, loin de désirer la perdre, étant attachée à sa douceur, prend conscience de sa souffrance. Et c’est alors que, comme si Elle voulait la protéger, Elle se place devant ma marionnette et se met aux commandes.

« Laisse moi faire, Eila, mais regarde. »
« C'est... D'accord. »

En la toisant d’un visage froid, neutre, sourire se dessinant presque sur ses lèvres si Eila n’était pas derrière, l’Ombre attrape l’un des doigts au sol. Elle tapote la pointe de la serre du bout de son doigt avant de regarder intensément la Vautour.
Dans un silence respectant à merveille les futurs bruits d’une certaine sentence, l’Ombre et Eila décident alors de priver la jeune plumée de la vue. D’un commun accord.

L’Ombre se délecte des cris, elle les déteste.

Mais elle est changée. Elle ne le sait pas encore, mais cet acte la change. La prochaine fois, elle y prendra sans doute plaisir, la prochaine fois, elle aimera se joindre à l’Ombre . C’est en symbiose qu’elles rentreront, toutes deux. Quelque chose à moi m’échappe, mais elles, elles se comprennent. Plus tard, vous verrez, si l’occasion se présente, Poupée va se lâcher.

L'Ombre s'endort, sans un mot.
« Tu es folle », murmure les restes de sa conscicence. « Combien en caches-tu encore ? »
« J’sais pas, lâche-moi. Lâchez-moi, tous. », elle répond.
« La folie est le prix à payer pour le temps passé à être trop lucide. »
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Article HRP, évidemment.
La citation de fin est de Elliot Perlman, pas la mienne !
Merci à la JD qui s'est occupée de l'image, si tu passes par là :3

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Troubles.
26 Août 2017
633√  5☆ 3◊

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