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EDC de 65063

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Acta Non Verba.

Et me voilà perdue, pendue là, échouée. Seule.
Ca fait si mal… Si mal… Mais c’est si bon à la fois.
D’une vision qui se floute j’aperçois des trainées de sang, jusqu’à en former une flaque carmine en pleine croissance, morceau de chair la surplombant. Je me demande s’il s’agit bien d’un bout de ma nuque, ce spectacle est assez répugnant… Et visqueux.
C’est marrant… Tout ce que je vois, c’est ce rouge.La couleur de tes cheveux, oui. Mes pensées s’abattent sur ton être congelé à un moment pareil. J’ai vu, tu sais, un jour par hasard que ton absence me tue depuis trois années. Trois années que je ne t’ai pas entendu. Et là, j’entends ! Enfin, je l’entends ta voix… Mais je ne comprends pas ce qu’elle me dit. J’ai trop mal pour écouter, Obb.
Puis je ferme les yeux, à jamais.

Aaah, je suis enfin soulagée. Je n’aurais pas de choix à faire, aucune décision à prendre, je me laisse simplement porter par ce flot de souvenirs, si conséquent qu’il m’empêche de respirer.
J’arrive M’man, je cours, je te rejoins ! Attends-moi, ne pars pas ! Ne me laisse pas seule comme ils l’ont fait ! J’ai terriblement besoin de toi ! La Mort nous unira à jamais, Elle signera l’accord que nous n’avons eu le temps de sceller. Pardon pour nos différents, pardon ne pas avoir été là au moment où tu es passée de vie à trépas. Aujourd’hui, c’est mon tour, aujourd’hui, nous nous reverrons, j’en suis persuadée, Zela.
Et puis, c’est à toi que je pense… A petites doses, tout doucement, ton venin m’a contaminée et j’étais accrochée, hypnotisée. Toi aussi tu es parti, connard. J’aurais bien voulu entendre tes railleries à mon sujet quand tu apprendras la raison de mon départ. Tu avais raison, tu as toujours raison, je suis loin d’être forte. C’est à mon tour de m’en aller… Pardon, je ne pourrais honorer ma promesse, je ne serais pas là dans dix ans, Anthox.
Pour toi aussi, j’ai échoué, ma fille. Peu importe les erreurs que tu as faites, je t’aimais, sache-le. Je t’ai acceptée comme mon gosse alors que je m’étais juré de ne pas créer de lien familial avec quelqu’un d’autre que mon frère. Mais ça, tu ne le savais pas, pardon, ma fierté m’empêche de parler de ce genre de choses. Pourtant, j’y pense, là, maintenant. Si tu avais su, peut-être que tu te serais sentie plus confiante, plus intégrée, Farah.
Toi, je te remercie d’avoir été là, hier soir. T’es sans doute la dernière personne que j’ai vue avant de rejoindre ma mère. Et puis, tu as été là au moment où il aurait dû l’être. Peu m’importe s’il en est jaloux ou pas, c’est un fait. Tu m’as énormément touchée, mais je suis malheureusement bien trop attachée à ce «salopard» qu’il m’est impossible d’avoir les mêmes sentiments que toi, pardonne-moi.
Enfin… J’en arrive à toi. Au cycle actuel, j’ai une folle envie de te tabasser, c’est dingue. Mes nerfs s’agitent, mes muscles se chauffent alors que mon corps refroidit petit à petit… Mais paradoxalement, j’ai une envie brutale de tes lèvres. Elles sont comme une drogue, tu sais, une seule variété à laquelle on est accro, une seule personne pour qui on pourrait tout faire, tout dire, tout renier. Ce n’est peut-être pas toi la personne que j’ai vue pour la dernière fois, mais c’est à toi que vont mes ultimes pensées, c’est à toi qu’est allé mon dernier message, bouquet final de mon passage ici. Notre histoire était écrite, et tu l’as détruite. J’étais presque prête à imaginer l’Eternité, la vraie, avec toi, jamais je n’ai pensé ça de quelqu’un d’autre. Ce que nous avons vécu était fort, je n’en doute pas une cyclo seconde. J’étais peut-être trop persuadée que personne ne pouvait détruire ce lien, que je n’ai pu voir qui avait réellement le pouvoir de le faire. Peu importe ce que nous comptions faire à l’avenir, tu l’as brisé. Et je ne veux pas vivre sans ce lien. Carre ta foutue jalousie dans ton cul : elle est inutile, il n’y a que toi à mes yeux, comprends-le, s’il te plait, il est temps. Je suis tienne à jamais.
J’entends… J’entends quelque chose. Des voix ? Des cris ? Je ne peux pas discerner tout cela, mes souvenirs m’embrouillent l’esprit, je n’arrive plus à me concentrer. Est-ce la fin ? C’est ainsi que je me verrais disparaître ? Perdue dans le passé ? Je revois, comme si mes yeux étaient ouverts, ce petit morceau de chair… Puis je pense…. Et j’oublie. L’idée d’avoir loupé mon coup m’est peut-être venue, je ne sais pas : je ne me rappelle pas. Et je sens quelque chose, là, sur mon corps… Une chaleur autour de mon cou mortifié… Des mains ? Est-ce que ce sont des mains ?
Noir. Je tombe.
Terminé, je ne sens plus rien, je ne ressens plus rien. Alors c’est ainsi que ça se termine…. J’accepte. Je n’ai pas le choix. Et croyez-moi, dans certains cas, mieux vaut ne pas avoir de décision à prendre. C’est une clair et nette allusion pour vous, les gars, oui. C’est horrible, ce choix : comment suis-je censée en garder un, et jeter l’autre ? Comment peux-tu prétendre m’estimer et me forcer à choisir ?
Quelque part, enfouie dans sa tête, c’est à mon tour de m’éveiller. Cela faisait un moment, repoussée comme je l’ai été.
Bonjour, Eila.
As-tu pensé une seule cyclo seconde à l’investissement que j’ai mis pour toi ? As-tu pensé aux gens qui resteront, pendant que toi, tu irais te la couler douce avec ta daronne ? Non, bien sûr que tu n’y pense pas, Eila, tu es trop égoïste. Tu ne vois que tes malheurs et tu es incapable de penser qu’ici-bas, certaines personnes ont encore besoin d’une pourriture comme toi.
« Je te l’interdis ». Ca, Eila, deux personnes te l’ont dit, merci à elles d’ailleurs, qui doivent supporter tes chagrins, tes histoires et tes manières.
Alors j’ai décidé de refuser ta mort, espèce de trainée. Tu as de la chance qu’ils soient venus t’aider, tu as une chance folle alors que tant d’autres méritent de l’avoir à ta place.
Plus jamais, Tearthyd, plus jamais tu ne me refais un coup pareil. La prochaine fois, je ne serais pas là pour t’aider, et eux non plus. La prochaine fois, tu assumeras seule les conséquences de tes actes.
Une dernière chose, Eila : Réfléchis avant de me mettre en cage. Si tu le fais, tu seras seule, totalement seule.
Faible comme tu es, je te vois déjà crever la bouche ouverte dès ton retour de cuve.
Ciao, espèce de sale gosse arriérée.

Lentement, je bouge un doigt, puis les autres, puis mes poignets, et j’ouvre finalement les yeux. Encore. Je dois voir, je suis forcée même après ma mort à voir… Attends. Je connais cet endroit. C’est alors qu’il s’approche de moi, s’engouffrant tranquillement de l’endroit d’où je suis sortie. Nous sommes au CdC. Je prends doucement conscience, posant un regard perdu dans le sien. Casého est là. Suis-je arrivée dans un nouveau Dreadcast ? Ou alors les sensations sont bien réelles ? Ce sentiment d’avoir à la fois un corps qui nous appartient, mais qui n’est pas à nous. Changement de clone, traduisant une cuve. Une cuve ? Je ne m’en souviens pas. Et alors que tout défile dans ma tête, mon interlocuteur se met à me parler.
« C’va ? »
Non. Non, parce que je suis là. Non parce que tu es là. Non parce que vous êtres tous là. Non parce que j’ai besoin de partir, comprends-moi.

« Qu’est-ce que j’fous là… ? »
Puis il m’a prononcé des paroles dont je n’ai plus le souvenir exact.
« Casé’ ? J’me suis loupée… ? »
« Ouais. Et la prochaine fois, j’arrache ta puce moi-même. »
S’en suit une longue discussion, houleuse. Me revoilà vivante. Me revoilà en colère, bien ancrée en ce monde. Je grandis, j’évolue, j’agis, je crie, je ris, je vis. Je n’ai plus de décision à prendre. Sans doute a-t-il compris sa bêtise. Je ne sais pas. A présent, il est vraiment temps que je recommence tout.
Pardon M’man, Farah, ce sera pour une prochaine fois… Soyez-en sûres. Quelque chose en moi le sait, le sent. Si je recommence, ce sera pour de bon, et ma chute prendra fin, je toucherais un sol inconnu, ou alors je serais réduite à être avalée par le néant, par l’oubli.
Ce n’est pas si mal, quand on y pense.
Spoiler (Afficher)
J'ai clairement bien mieux travaillé celui-ci ! N'hésitez pas à me dire votre avis !
C'est une expérience de mon personnage, les personnages au courant peuvent donc parler en connaissance de cause. En revanche, il est indisponible, puisque ce sont simplement ses pensées que je retranscrit là. Seul un morceau de l'histoire racontée est exploitable, donc.
Merci infiniment aux pions qui font de ma Poupée ce qu'elle est, certains sont mentionnés, d'autres se reconnaîtront ! ♥
Petite dédicace à JD Zel' et son pion, qui nous manque incroyablement, à moi et à Eila. ♥

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Règlements de comptes d'une JD.
30 Juin 2017
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