EDC de 64848

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Les rues sont vides, mon cœur aussi.
Ces rues où nous avions défié le smog, nous, ces filles de rien. Accoudés au comptoir, troquant nos rêves contre le sourire de quelques prétentieux mal intentionnés osant nous penser naïves.
Des cycles à troquer nos seuls crédits contre des bouteilles de Skiwi, finissant au fond d'une ruelle à compter les lampadaires. Préférant ainsi noyer nos faiblesses, trop fière sans doute pour les assumer.
Courir et raser les murs pour échapper aux conséquences de nos egos. Rire de nos histoires, se confier à l'autre sur nos peines, nos erreurs, nos espoirs sans jamais rien se cacher.

Demain, je devrais déjà reprendre la route.

Coincer mon âme dans une stature des plus faussés. Épaules droites, tête haute, sourire fixé. Apprendre à ne plus prononcer ton nom, comme si tu n'avais jamais existé. Clignez un nombre considérable de fois les paupières pour sécher les larmes qui tenteront de s'incruster à chaque fois que tu traverseras mes pensées. Rire aux blagues pas drôles, et surtout tenter de ne pas m'éteindre.

Tu manqueras au secteur ma sœur, et s'ils n'ont pas eu la chance ou la grandeur d'âme de comprendre l'être qui demeurait en toi, tu me manqueras au moins à moi.
Je ne pourrai jamais te dire que tu as souvent donné un souffle à ma vie, que tu m'as portée plus haut que je ne serais véritablement jamais. Que je ne pourrai jamais retrouver une amie aussi fidèle, brillante et dévouée.

PS : "Les putains finissent toujours seules"