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▫ Les Échos du Temps
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Le temps est une œuvre que même les vieux sages contemplent sans lassitude, bouleversant des atomes crochus aux convictions profondes, remettant en cause ce qu'une vérité estimée à un point précis dans l'histoire est à un endroit plus tardif une légende, à une précédente époque le rêve d'un fou. Une réalité perdue. Il avait traversé des cycles si contradictoires entre eux que le voile de sa propre réalité s'était déchiré, portant son regard d'acier sur une portion du monde irréelle à ses yeux. Fictionnelle, elle était symptomatique de son détachement, imposait des difficultés à son évolution. En vérité il ne s'était jamais vu autant vieillir que lorsque ses émotions pâtirent d'un cœur devenu plus indifférent qu'il ne l'était à sa création. Les gestes du quotidien lui étaient devenus complexes voir incompréhensibles. Se saisir d'un verre, s'enquérir d'une vieille amitié, sourire, laisser son attention divaguer à des pensées volatiles.
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La réalité était-elle seulement un socle assez fiable ? Rien n'était moins sûr qu'un pari sur l'avenir et le peu de fois où sa tête arrivait à dépasser les murs de ses forteresses, il s'agissait d'un effort quasi-surhumain pour assumer la charge de quelques impératifs sociaux. Tourner la tête, faire semblant d'en avoir quelque chose à faire, se rappeler.. qu'il est humain, et qu'il n'a pas toujours été aussi distant avec ses semblables. Les aimait-il seulement encore. Probablement qu'à un temps antérieur son amour avait encore des réserves dans lesquelles puiser. Un miracle aurait pu faire en sorte qu'il en soit toujours ainsi si seulement ce qu'il avait ardemment aimé n'avait pas fait place à une médiocrité qu'il voyait se répandre comme une trainée de poudre. Ses pensées furent traîtres. Parler d'amour et de fraternité lorsque le cœur est froid est bien plus difficile qu'à une époque où la passion prenait le pas sur la raison. Une personnalité attachante cantonnée au paragraphe d'une biographie, c'est qu'au moins il espérait encore, quelque part, que la carapace laisse ses fissures apparaître tels les vestiges de cette ancienne vie que les générations qu'il côtoie ne peuvent qu'ignorer.
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Puis viens le temps du bilan. Personne ne lui avait demandé de soulever des montagnes bien que la seule chose qu'il tentait était la poursuite de l'impossible. C'est une des valeurs de l'Homme sans frontière, le système devait être démonté pierre par pierre, revenir à un état sauvage pour que des fondations plus saines émergent des cendres. La Fondation de la Nouvelle Lame Sanglante survenue depuis bientôt deux décennies avait été le moteur d'une ambition démesurée ayant déjà eu de lourdes conséquences dans l'évolution du secteur rebelle. Toutefois les risques encourus aggravaient les chances de survie sur le long terme. Tout paraissait encore possible.
Flÿnn. Vous courez après des chimères, ne vous rendez vous compte de rien depuis le tout début ? La voix était inquiète, la personne semblant vouloir mettre en garde le rebelle.
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Et que crois-tu que je ferais du bonheur ? Une vie tranquille me tuerait de toute manière. Tout ira bien. Le brun tentait de balayer la question du mieux qu'il pouvait, dissimulant ses angoisses et son inquiétude derrière une attitude sûre de lui. La gorge sèche, il se resserrait à boire, avachi derrière un bureau, dans un fauteuil plus vieux que lui et donc bien plus abîmé que son clone refait.
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Vous signez votre perte.. Je ne peux rien faire de plus pour vous vieil ami. Il n'est pas trop tard pour faire demi-tour.. L'intonation était plus abattue qu'à l'accoutumée, la solution compliquée à atteindre. La conversation se poursuivait pour tenter de convaincre l'homme de s'arrêter avant de faire le mauvais pas.
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Je n'ai jamais demandé l'aide de qui que ce soit.. Surtout pas de ceux dont la vie se justifie à elle-même. Légèrement agacé par un discours qu'il avait entendu à mainte et mainte reprise, il fronçait les sourcils en direction de son interlocutrice. La mâchoire était quant à elle serrée, il savait qu'elle n'avait pas entièrement tort dans ce qu'elle disait, comme du fait que son obstination pouvait lui coûter cher.
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C'est précisément votre problème.. Renfermé sur vous-même depuis trop longtemps, vous êtes méconnaissable. Vous avez oublié nos joyeuses soirées lors desquelles nous trinquions pour supporter les moments difficiles. Vous avez oublié vos amis, ceux qui vous ont fait confiance. Quelle guerre allez-vous encore inventer pour justifier vos absences ? L'homme derrière l'armure n'a t'il pas assez donné ?
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Vous me gonflez tous . . . Gardez votre pitié pour un autre. Nous avons fait notre devoir, en dépit de vos tentatives désespérées de nous retenir. La Marche continuera, ce n'est pas quelque chose de négociable.
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Et que crois-tu que je ferais du bonheur ? Une vie tranquille me tuerait de toute manière. Tout ira bien. Le brun tentait de balayer la question du mieux qu'il pouvait, dissimulant ses angoisses et son inquiétude derrière une attitude sûre de lui. La gorge sèche, il se resserrait à boire, avachi derrière un bureau, dans un fauteuil plus vieux que lui et donc bien plus abîmé que son clone refait.
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Vous signez votre perte.. Je ne peux rien faire de plus pour vous vieil ami. Il n'est pas trop tard pour faire demi-tour.. L'intonation était plus abattue qu'à l'accoutumée, la solution compliquée à atteindre. La conversation se poursuivait pour tenter de convaincre l'homme de s'arrêter avant de faire le mauvais pas.
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Je n'ai jamais demandé l'aide de qui que ce soit.. Surtout pas de ceux dont la vie se justifie à elle-même. Légèrement agacé par un discours qu'il avait entendu à mainte et mainte reprise, il fronçait les sourcils en direction de son interlocutrice. La mâchoire était quant à elle serrée, il savait qu'elle n'avait pas entièrement tort dans ce qu'elle disait, comme du fait que son obstination pouvait lui coûter cher.
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C'est précisément votre problème.. Renfermé sur vous-même depuis trop longtemps, vous êtes méconnaissable. Vous avez oublié nos joyeuses soirées lors desquelles nous trinquions pour supporter les moments difficiles. Vous avez oublié vos amis, ceux qui vous ont fait confiance. Quelle guerre allez-vous encore inventer pour justifier vos absences ? L'homme derrière l'armure n'a t'il pas assez donné ?
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Vous me gonflez tous . . . Gardez votre pitié pour un autre. Nous avons fait notre devoir, en dépit de vos tentatives désespérées de nous retenir. La Marche continuera, ce n'est pas quelque chose de négociable.
Le mal est incurable, les morts s'amoncellent. Il retient à peine leurs visages, chose impossible pour leurs noms, et ils disparaissent aussi rapidement qu'il en fit la rencontre, tous perdirent la vie devant ses yeux, sans qu'on sache ce qui put les guider, pour que la vie ait si peu de valeur, qu'elle soit utilisée avec si peu de précaution, elle n'était qu'un paramètre pouvant bousculer les prédictions.
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Inexorablement la Marche n'avait aucune chance d'en réchapper, peut-être n'avait-elle était créée que pour provoquer un fracas lors de sa chute. La sentence était si rude qu'aucun ne voulait l'admettre. Sa présence planait cependant toujours au-dessus d'eux, quand levant les yeux vers le smog, ils pouvaient tous apercevoir la fin du voyage. C'est là qu'ils finiraient tous par se retrouver, jeunes et anciens, morts et disparus, tous empruntaient le même chemin en direction d'une date butoir. Il fallut à la Catastrophe s'installer si rapidement après le déclin que la reconstruction promettait des efforts titanesques. Chacun rejeta le fardeau qui était sien, l'œuvre était monstrueuse, que seule une vie de misère pouvait encore hériter de l'effondrement. Sans doute était-ce la raison de leurs sacrifices, sans doute étaient-ils bien plus dignes que lui, relevant la tête lorsque la sienne repoussait.
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Mais alors quelle était la solution de leurs existences. Quel autre avenir leur était promis si ce n'est celui du suicide. Quelle autre fin leur était proposée si ce n'est celle du choix que d'en finir. Une mort que plus personne n'acquiert doit être donnée en temps, en heure, elle se murmure à chaque rencontre, se précise à chaque chagrin, se conforte dans la désillusion. Les malheurs sont annoncés, DreadCast est une tragédie dans laquelle il n'existe aucune fin heureuse mais où se transmettent les rêves des vaincus. Quelle ironie que cet Héritage nous condamnant aux cauchemars d'une fratrie. Nous avons leurs rêves et leurs ruines pour nous rappeler notre condition, nous sommes sous l'emprise d'une histoire dramatique au dénouement incertain.
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Une seule chose restait à faire dans l'écriture de sa propre fin, un jour alors une âme plus valeureuse, providentielle, franchirait les interdits pour tous les libérer de leurs chaînes, car la Rébellion n'a su que desserrer les liens. « Mon seul regret, c'est celui de ne pas être là, lorsque nous serons libérés. Je me suis éveillé bien trop tôt, mais j'ai joué ma partition, les fils du destin poursuivent leur plan à la perfection. »
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Inexorablement la Marche n'avait aucune chance d'en réchapper, peut-être n'avait-elle était créée que pour provoquer un fracas lors de sa chute. La sentence était si rude qu'aucun ne voulait l'admettre. Sa présence planait cependant toujours au-dessus d'eux, quand levant les yeux vers le smog, ils pouvaient tous apercevoir la fin du voyage. C'est là qu'ils finiraient tous par se retrouver, jeunes et anciens, morts et disparus, tous empruntaient le même chemin en direction d'une date butoir. Il fallut à la Catastrophe s'installer si rapidement après le déclin que la reconstruction promettait des efforts titanesques. Chacun rejeta le fardeau qui était sien, l'œuvre était monstrueuse, que seule une vie de misère pouvait encore hériter de l'effondrement. Sans doute était-ce la raison de leurs sacrifices, sans doute étaient-ils bien plus dignes que lui, relevant la tête lorsque la sienne repoussait.
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Mais alors quelle était la solution de leurs existences. Quel autre avenir leur était promis si ce n'est celui du suicide. Quelle autre fin leur était proposée si ce n'est celle du choix que d'en finir. Une mort que plus personne n'acquiert doit être donnée en temps, en heure, elle se murmure à chaque rencontre, se précise à chaque chagrin, se conforte dans la désillusion. Les malheurs sont annoncés, DreadCast est une tragédie dans laquelle il n'existe aucune fin heureuse mais où se transmettent les rêves des vaincus. Quelle ironie que cet Héritage nous condamnant aux cauchemars d'une fratrie. Nous avons leurs rêves et leurs ruines pour nous rappeler notre condition, nous sommes sous l'emprise d'une histoire dramatique au dénouement incertain.
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Une seule chose restait à faire dans l'écriture de sa propre fin, un jour alors une âme plus valeureuse, providentielle, franchirait les interdits pour tous les libérer de leurs chaînes, car la Rébellion n'a su que desserrer les liens. « Mon seul regret, c'est celui de ne pas être là, lorsque nous serons libérés. Je me suis éveillé bien trop tôt, mais j'ai joué ma partition, les fils du destin poursuivent leur plan à la perfection. »
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26 Septembre 2021
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22☆
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◊ Commentaires
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Phylène (1945☆) Le 27 Septembre 2021
Il manque plus qu'un adieu à cette lettre de suicide. -
Flÿnn (807☆) Le 27 Septembre 2021
C'est vrai, les intentions ne passent pas toujours à l'acte. -
Sköll (56☆) Le 27 Septembre 2021
Même sans espoir, la lutte est encore un espoir. -
Enylwën~65945 (562☆) Le 01 Octobre 2021
Flÿnn je l'aime, même si il aime pas les grosses elfes.