EDC de 63554

Image fournie par Inori

Le coup de Parapectum.

Il pleut encore. Mais je ne peux à l’ennui me résoudre. Je le vois posé dans l’entrée, encore un peu humide de ma dernière sortie. 
J’hésite. Il m’a protégé déjà mais à quel prix. Des fois j’imagine encore une tache sur le mélange de tissu et de Kevlar. Une tache écarlate.
C’est pourtant impossible. 

Pourtant je le prends. Et sans bruit superflus je sors de chez moi. Je l’ouvre, barrière entre moi et les eaux qui s’écoulent du ciel. Je m’avance dans les rues. Seule. 
Elle n’est plus la pour transformer les gouttes de pluies en pleurs de rire.
 
Machinalement mon zigzag entre les immeubles me mène à cet endroit. Ce lieu honni.
Et pourtant centre de la mémoire de jours heureux. 
Une impasse. La pluie rend l’endroit lugubre.

Les murs pleurent ma tristesse. Je me remémore la scène à nouveau.
Cette petite frappe qui te menace, Son arme semble plus grosse que lui.
Il tremble tant que le tir qui part tout seul.
La balle qui m'arrive dessus. Le parapectum qui s'ouvre par réflexe.
Et par un jeu de ricochet inattendu cette balle fait deux victimes. 
Ce petit kobold de rien du tout, qui s'effondre à mes pieds.
Et mon innocence qui s'envole à jamais.
J'ai tué pour la première fois ce soir la. 
Je me suis tuée aussi, un peu.

Personne n’a cherché à venger ce petit être. Il est sûrement réapparu au centre de clonage. Je ne l’ai jamais revu, a t il honte d’avoir échoué ? Ou a t il oublié ce qui s’est passé ?
Ou peut être a-t-il été choqué lui même de l'acte qu'il a faillit commettre et qui s'est retourné contre lui ?
Deux innocences se sont surement envolées cette nuit la.

Moi je ne pourrais jamais oublier.