EDC de 62503
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From Orion with love
...Je crois que j'ai merdé. Quelque chose de phénoménal, faramineux, fantastique. Il y a un moment où j'ai dû rater le coche, me vautrer comme un pauvre raté sur le bitume. Cette vie, qu'en ai-je fait ? Pas grand chose, devrais-je vous répondre, j'ai été tué dans l’œuf, bâillonné dans l'hypocrisie et l'ignorance, pourtant je suis presque certain que j'ai accompli bien plus que certains de ces types qui déambulent tels des fantômes exposés à la lueur blafarde des néons - ceux qui résistent encore et toujours aux dégâts collatéraux de cette guérilla sans fin, qui crépitent faiblement quand la nuit tombe et drape la Ville de ses bras d'appréhension du lendemain. J'ai entendu le bruit des balles, vu les miens tomber, j'ai voulu construire, eux voulaient détruire. J'ai connu la peur, la compassion, l'amitié, la haine déferlante et la tristesse sans bornes. J'ai tout simplement été humain, mes faiblesses étaient mes forces.
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...Pour autant, j'ai cette impression d'avoir manqué un élément essentiel lors de ces jours passés à fouler les terres d'Orion. J'ai perdu chaque combat que j'ai mené, ou, au mieux, m'en suis tiré sur un statu quo n'entraînant pas de terribles dérives pouvant mettre en péril tout ce précieux édifice que je m'appliquais à élever brique après brique, pan de béton après pan de béton. Peut-être n'était-ce pas ce dont cet endroit avait besoin. Peut-être n'avait-il tout simplement pas besoin de moi. Il se peut que j'aie été de trop, un encombrant, un nuisible, un gêneur, un perte négligeable, une saloperie d'anarchiste. Il est plausible que mes idées aient fait peur, qu'on me les ait faites bouffer à grands coups de sophismes par crainte que je ne fasse goûter à une prémisse de Liberté.
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...Et s'ils l'avaient vue, eux, ceux qui ne voulaient pas de moi, cette potentialité que je renfermais ? Si eux avaient été plus clairvoyants que moi-même ? S'ils avaient décelé le monstre qui sommeillait, n'aurait-il pas été dans l'exacte logique des choses que de me détruire jusqu'à la moelle, de faire s'effriter mon armure de dédain et de patience ? Cela me semble être des plus plausibles. Mes mots étaient des armes, je ne les ai pas assez bien maniés pour les pousser dans cette optique ; ils n'ont reflété que mes larmes, celles de mon désespoir de tout voir prendre feu, être plongé dans une guerre civile sans fin. Mes pleurs furent aussi silencieux que les disparitions, nombreuses, ininterrompues, aberrantes. Alors c'était ça, le conflit. Les pousser à se foutre en l'air. Les pousser à craquer, les faire imploser, rendre toutes ces images trop affreuses que pour encore être vécues.
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...Eux, ils n'apprendront jamais. Eux, le jour de leur disparition, personne ne les regrettera. Cependant, ils auront tant brisé - de gens, de choses, d'idéaux - que je doute qu'un jour enfin tout puisse à nouveau rentrer dans l'ordre. Je doute que qui que ce soit puisse oublier. La Grande Guerre Civile d'Orion. Non. L'Absurde Guerre Civile d'Orion. Nos années noires. Celles que tout le monde voyait venir, celles pour lesquelles personne ne pouvait rien faire. Pour avoir essayé de mettre le doigt dans l'engrenage, je me suis perdu à des lieues de ma zone de confort, j'ai été écorché jusque dans mon âme. J'ai perdu un fragment d'humanité que je serai incapable de récupérer, où que ce soit. J'ai perdu mon espoir, celui qui me maintenait dans la course.
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...Aujourd'hui, il ne me reste rien. Pas de crédibilité, pas de hargne, pas de sentiments. Seulement cet espace-temps figé, inexistant, celui qui disparaîtra un beau jour. Ou non. J'ai pour seul linceul ma culpabilité de ne pas avoir tenu plus longtemps le bras de fer des mots contre les armes. Celles qui rugissent tard dans l'obscurité, complices de la traîtrise, qui massacrent et défigurent jusqu'à l'âme la plus pure. Je ne me blâme pas pour autant, car le jour de mon retour tout me sera pardonné. Que je ralentisse le pas, que je flanche, que je m'écroule au sol, je n'ai d'autre droit que de me relever et reprendre la marche.
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...Car la Rébellion m'a embrassé d'un baiser mortel. Celui de la Liberté. Elle qui jamais ne se rend.
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...Pour autant, j'ai cette impression d'avoir manqué un élément essentiel lors de ces jours passés à fouler les terres d'Orion. J'ai perdu chaque combat que j'ai mené, ou, au mieux, m'en suis tiré sur un statu quo n'entraînant pas de terribles dérives pouvant mettre en péril tout ce précieux édifice que je m'appliquais à élever brique après brique, pan de béton après pan de béton. Peut-être n'était-ce pas ce dont cet endroit avait besoin. Peut-être n'avait-il tout simplement pas besoin de moi. Il se peut que j'aie été de trop, un encombrant, un nuisible, un gêneur, un perte négligeable, une saloperie d'anarchiste. Il est plausible que mes idées aient fait peur, qu'on me les ait faites bouffer à grands coups de sophismes par crainte que je ne fasse goûter à une prémisse de Liberté.
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...Et s'ils l'avaient vue, eux, ceux qui ne voulaient pas de moi, cette potentialité que je renfermais ? Si eux avaient été plus clairvoyants que moi-même ? S'ils avaient décelé le monstre qui sommeillait, n'aurait-il pas été dans l'exacte logique des choses que de me détruire jusqu'à la moelle, de faire s'effriter mon armure de dédain et de patience ? Cela me semble être des plus plausibles. Mes mots étaient des armes, je ne les ai pas assez bien maniés pour les pousser dans cette optique ; ils n'ont reflété que mes larmes, celles de mon désespoir de tout voir prendre feu, être plongé dans une guerre civile sans fin. Mes pleurs furent aussi silencieux que les disparitions, nombreuses, ininterrompues, aberrantes. Alors c'était ça, le conflit. Les pousser à se foutre en l'air. Les pousser à craquer, les faire imploser, rendre toutes ces images trop affreuses que pour encore être vécues.
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...Eux, ils n'apprendront jamais. Eux, le jour de leur disparition, personne ne les regrettera. Cependant, ils auront tant brisé - de gens, de choses, d'idéaux - que je doute qu'un jour enfin tout puisse à nouveau rentrer dans l'ordre. Je doute que qui que ce soit puisse oublier. La Grande Guerre Civile d'Orion. Non. L'Absurde Guerre Civile d'Orion. Nos années noires. Celles que tout le monde voyait venir, celles pour lesquelles personne ne pouvait rien faire. Pour avoir essayé de mettre le doigt dans l'engrenage, je me suis perdu à des lieues de ma zone de confort, j'ai été écorché jusque dans mon âme. J'ai perdu un fragment d'humanité que je serai incapable de récupérer, où que ce soit. J'ai perdu mon espoir, celui qui me maintenait dans la course.
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...Aujourd'hui, il ne me reste rien. Pas de crédibilité, pas de hargne, pas de sentiments. Seulement cet espace-temps figé, inexistant, celui qui disparaîtra un beau jour. Ou non. J'ai pour seul linceul ma culpabilité de ne pas avoir tenu plus longtemps le bras de fer des mots contre les armes. Celles qui rugissent tard dans l'obscurité, complices de la traîtrise, qui massacrent et défigurent jusqu'à l'âme la plus pure. Je ne me blâme pas pour autant, car le jour de mon retour tout me sera pardonné. Que je ralentisse le pas, que je flanche, que je m'écroule au sol, je n'ai d'autre droit que de me relever et reprendre la marche.
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...Car la Rébellion m'a embrassé d'un baiser mortel. Celui de la Liberté. Elle qui jamais ne se rend.
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